• inventaire topographique, ville de Vannes (secteur sauvegardé)
Hôtel, dit maison prébendale, 3 rue des Vierges, 1 rue de la Bienfaisance (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse 3 rue des Vierges , 1 rue de la Bienfaisance
  • Cadastre 1807 I3 1021  ; 1844 K8 2050  ; 1980 BR 140, 141
  • Dénominations
    hôtel
  • Appellations
    maison prébendale
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, puits

La remarquable maison prébendale qui occupe l'angle de la rue des Vierges et de la rue de la Bienfaisance témoigne d'une parfaite adaptation à une parcelle complexe et irrégulière, ainsi qu'à la pente du terrain créant un décalage de niveau entre les pièces donnant sur le jardin de la parcelle voisine et celles sur la rue. La tour d'escalier avec pièce haute témoigne d'une certaine démesure par rapport au reste de l'édifice de dimensions modestes. On ne connaît pas malheureusement le chanoine constructeur de cette maison.

La maison se compose au départ d'un plan simple : la tour d'escalier est traitée comme la partie majeure de l'édifice et sa plus grande hauteur, comme sa toiture en pavillon, témoigne de son importance. L'entrée dans l'édifice se fait par la tour qui dessert au rez-de-chaussée deux pièces au nord, une au sud. Les deux portes jumelées desservent les pièces du corps principal nord. L porte ouest dessert la cuisine, éclairée par deux fenêtres hautes car donnant sur le jardin voisin, plus haut ; sa cheminée, sans doute en granite, contre le mur ouest entre les deux fenêtres a été démontée ; la cuisine a été plus tard divisée dans la profondeur, créant une arrière-cuisine. La seconde porte à l'est dessert la pièce principale qui avait une cheminée sur le mur gouttereau nord, aujourd'hui disparue. Cette pièce est divisée en deux par une cloison ancienne, délimitant une pièce d'angle non chauffée ; cette pièce, peut-être une alcôve à l'origine, a été transformée en magasin à la fin du 19e siècle par la création d'une devanture supportée par des piliers de fonte, conservés malgré la modification de cette boutique avec reconstruction de son mur de façade vers 1930.

La porte au sud dans la cage d'esclier est sans doute l'accès à ce qui est donné comme "un caveau" sur le procès-verbal d'estimation de 1790, placé sous la cage d'escalier. Le P-V décrit en effet le rez-de-chaussée avec "cuisine, cage d'escalier, caveau, sallon, et cave sous terre". Cette description ne justifie pas l'existence de l'aile en retour sur la rue des Vierges qui cependant existe sur le plan cadastral de 1809, sur la même parcelle.

L'escalier tourne autour d'un large mur-noyau grossièrement quadrangulaire, dont le côtés nord est creusé au rez-de-chaussée et au premier étage d'une armoire murale à hauteur d'appui fermée par un battant en bois. Une première volée tournante en pierre de taille adossée au mur ouest conduit au palier en demi-étage qui dessert l'étage de l'aile sud par une porte à linteau de bois : cette ouverture ne semble pas antérieure au 19e siècle. La seconde volée tournante dessert le palier dallé du premier étage. Il est éclairé de deux fenêtres dans la façade est. Deux portes palières desservent les trois chambres de l'étage (décrites dans le PV de 1790). La première à l'est est disposée comme la cuisine ; très étroite, elle dispose d'une cheminée adossée au mur ouest (au-dessus de la cheminée de la cuisine) et encadrée de deux fenêtres ; cette cheminée à encadrement de bois est surmontée d'un trumeau à panneaux à encadrement mouluré limité par une corniche à denticules, motif que l'on retrouve sur la porte dans la cloison séparant en deux le salon au rez-de-chaussée : cette corniche à denticules semble le seul élément subsistant de la cheminée d'origine, la cheminée actuelle datant des années 1730-1740. La pièce a été divisée en profondeur pour créer une petite garde-robe sur l'arrière. La seconde chambre est chauffée d'une cheminée adossée au mur nord, au-dessus de l'ancienne cheminée du salon, en menuiserie à piédroits galbés qui date, comme celle de la première pièce, de la 1ère motié du 18e siècle. La pièce a été divisée sans doute à la fin du 19e siècle d'après la cheminée de marbre installée sur le mur sud de la pièce créée la rue de la Bienfaisance, la fenêtre sud ayant été bouchée pour permettre l'installation de cette cheminée dont le conduit se termine par une haute souche sur le mur goutterau.

Les deux volées d'escalier desservant le second étage sont identiques ; en demi-étage, une porte à linteau de bois dessert l'étage en surcroît de l'aile sud. Le palier dallé de pierre du second étage, porté en partie par un arc en plein cintre, est limité (car il surplombe l'escalier) par de fins balustres en forme de candélabres, tournées en bois, caractéristiques du début du 17e siècle. De ce palier part une petite volée de trois marches en bois aboutissant à un palier sur lequel est situé la porte du comble de l'aile sud ; une seconde volée droite en bois à rampe à balustres dessert l'étage de comble et la chambre haute de la tour. Dans le comble éclairé d'une lucarne en calcaire, une chambre est chauffée d'une cheminée en boiserie adossée au mur sud. On trouve une seconde chambre chauffée au sommet de la tour. La charpente du corps principal, à croupes, comprend deux fermes avec étrésillonement longitudinal en croix de Saint-André.

A partir de la cour, on accède par un escalier droit en pierre à une cave voûtée dans laquelle se trouve un puits ; un second escalier droit en pierre parallèle à la façade rue de la Bienfaisance débouchait sur celle-ci, mais cet accès a été muré.

Maison prébendale construite dans la première moitié du 17e siècle sur une parcelle d'angle située sur les rues des Vierges et de la Bienfaisance. Les données du rentier du domaine ducal de 1455-1458 montrent que cette parcelle d'angle était divisée en trois parcelles bordées vers le nord par une venelle. Le travail de Marion Mauvais sur "La topographie de Vannes au 15e siècle, à partir des données du rentier de 1455-1458 " signale sur une de ces parcelles l'ancien logis de Jehan de La Rivière, chancelier de Bretagne, à côté de celle de la "sallecte" de Saint Père de Vannes.

L'ensemble du corps nord et de la tour sont homogènes. La parcelle a été divisée, après 1844, isolant le corps sud. Celui-ci peut-être prévu au départ si l'on se réfère aux pierres d'attente dans le haut de la tour, semble avoir été construit postérieurement au corps principal, selon la reprise du mur moins haut que prévu initialement. La mise en oeuvre du plan d'alignement de la rue des Vierges à la fin du 19e siècle a de plus provoqué la reconstruction de sa façade sur la rue des Vierges, supprimant également une partie de la cour et son haut mur d'enclos. Les archives municipales conservent en effet pour ce corps sud dans le cadre de l'élargissement de la rue des Vierges la reprise de sa façade sur rue et un projet de façade nouvelle dressé le 25 juillet 1899 pour le mineur Gandin, propriétaire. L'élévation de l'ensemble des façades a été désenduite au milieu du 20e siècle. La boiserie des cheminées du 1er étage est reprise vers 1730-1740. On remarque au rez-de-chaussée et au 1er étage des cloisons supplémentaires qui ont modifié la distribution d'origine des pièces. De plus, la création au 19e siècle d'un conduit de cheminée dans le mur sud a entraîné la fermeture des ouvertures est de cette façade. Enfin, l'existence d'un second escalier en pierre pour accéder à la cave à partir de la pièce ouest donnant rue de la Bienfaisance indique la fermeture de son accès initial à partir de la rue : en effet, la façade sur cette rue a été reprise au rez-de-chaussée à la fin du 19e siècle pour créer une devanture de magasin portée par des piles en fonte, devanture de nouveau reprise vers 1930. La réfection de la couverture au 20e siècle n'a pas modifié la structure de la charpente, en place.

Maison semi-mitoyenne établie en retrait de rue au-bas d'une pente sur une parcelle d'angle avec une cour antérieure. Le logis de plan irrégulier, mais grossièrement en équerre, comprend deux étages carrés sur un sous-sol vouté doté d'un puits, et un étage de comble. Le logis s'articule autour de l'escalier tournant à retours en pierre sur mur-noyau central distribuant lesniveaux des deux corps en demi-étage. Cet escalier se termine au niveau de l'étage de comble par une partie en bois à balustres. Existence de cheminées sur murs ouest et nord, ainsi qu'au sud mais plus récentes.

  • Murs
    • granite
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
    • escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Typologies
    parcelle d'angle ; en retrait de rue ; tour d'escalier antérieure
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    escalier
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé

Logis prébendal d'un grand intérêt en raison de la présence d'un imposant escalier en pierre de taille sur mur-noyau de plan carré, le premier connu à Vannes.

Documents d'archives

  • A. D. Loire-Atlantique. B 2339. Rentier du domaine ducal à Vannes, parchemin, 1455-1458. La transcription du rentier a été réalisée par Marion Mauvais. Ce travail de transcription a fait l'objet de son master 1 sous la direction de Marie Casset (Lorient : Université de Bretagne sud. 2012). Dans un travail complémentaire en master 2 "La topographie de Vannes au 15e siècle, à partir des données du livre rentier de 1455-1458" Marion Mauvais a appliqué les données du rentier aux surfaces cadastrales de la ville émanant du premier cadastre de 1807-1809. Elle figure à ce titre comme enquêteur dans l'opération d'inventaire du secteur sauvegardé.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2339
    Folio 28v
  • A. D. Loire-Atlantique. B 2339. Rentier du domaine ducal à Vannes, parchemin, 1455-1458. La transcription du rentier a été réalisée par Marion Mauvais. Ce travail de transcription a fait l'objet de son master 1 sous la direction de Marie Casset (Lorient : Université de Bretagne sud. 2012). Dans un travail complémentaire en master 2 "La topographie de Vannes au 15e siècle, à partir des données du livre rentier de 1455-1458", Marion Mauvais a appliqué les données du rentier aux surfaces cadastrales de la ville émanant du premier cadastre de 1807-1809. Elle figure à ce titre comme enquêteur dans l'opération d'inventaire du secteur sauvegardé.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2339
    Folio 28r
  • A. D. Loire-Atlantique. B 2340 : 1677 : Déclaration et dénombrement des chanoines de la cathédrale de Vannes d´une maison pour servir de maison prébendale de noble et discret messire Ollivier de France vivant scolastique et chanoine de la dite cathédrale.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2340
  • A. D. Morbihan. 6E 27 : 6 avril 1763 : Bail de 3 ans passé entre noble et discret messire Olivier Le Drogo prêtre docteur en théologie de la faculté de Paris chanoine de la cathédrale de cette ville.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 27
  • A. D. Morbihan. 6E 28 : 17 février 1764 : Bail de 5 ans passé entre les chanoines de la cathédrale à dame Marie Anne Quinéry veuve du Sr du Parc et à dame Jeanne Marie Laffontaine veuve du Sr Lesquelen de la maison prébendale située au bas de la rue des Duchesses à droite en la descendant pour la somme de 300 £.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 28
  • A. D. Morbihan. 6E 3451 : 1er février 1773 : Bail de 3 ans passé entre les vénérables chanoines à dame Marie Anne Quiney veuve du Sr Duparc et à dame Jeanne Marie Laffontaine veuve du Sr de Lesquelen.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 3451
  • A. D. Morbihan. 6E 3456 : 18 mars 1778 : Bail de 3 ans passé entre les vénérables chanoines de la cathédrale de Vannes et dame Marguerite Le Guerne veuve de N.Me Jacque François Caradec avocat au parlement et procureur fiscal des regaires de Vannes.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 3456
  • A. D. Morbihan Q99. Procès-verbal d'estimation 5 novembre 1790.

    Archives départementales du Morbihan : Q99
  • A. M. Vannes 1O216 voirie urbaine travaux 1790/1904. Façade actuelle et projet de façade nouvelle, propriété du mineur Gandin, 25 juillet 1899.

    Archives municipales de Vannes : 1O216

Bibliographie

  • LE MENE, Joseph-Marie. Evêché, chapitre, séminaire et collégiales du diocèse de Vannes. Vannes, Galles, 1901.

    p. 118

Annexes

  • Rentier du domaine ducal à Vannes, 1455-1458
  • Rentier du domaine ducal à Vannes, 1455-1458
  • Déclaration et dénombrement, 1677
  • Bail, 1763
  • Bail, 1764
  • Bail, 1773
  • Bail, 1778
  • Procès-verbal d'estimation, 1790
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011