Armement proposé par la commission de 1841.
Belle-Ile.
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Batterie de La Ferrière.
La batterie de La Ferrière sera appropriée.
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La batterie sera armée de 8 bouches à feu :
- 2 obusiers de montagne affectés au réduit
- 3 pièces de 30 livres, 2 obusiers de 22 cm tirant sur les approches des grands sables
Elle aura pour réduit une tour n° 2.
Elle sera classée de 1re importance.
Les Grands Sables s'étendent sur une plage de 1500 mètres de longueur ; c'est, comme on l'a déjà dit, la partie de la côte la plus accessible aux débarquements : aussi y a t'on accumulé les moyens de défense. Outre les batteries, placées sur les saillants de la baie, on a élevé sur toute la plage un retranchement continu, revêtu en maçonnerie, et flanqué par des bastions en forme de redoutes. Les redoutes de gauche ont reçu la dénomination de batteries du bas et du haut Laurent, celles de droite, le nom de batteries du haut et du bas Kerdavic ; au centre est la batterie La Ferrière. Tous ces ouvrages étaient destinés à recevoir de l'artillerie de campagne. Quelques uns sont même aujourd'hui effacés par le temps, comme les redoutes du haut Laurent et du haut Kerdavic, qui figurent encore sur les états d'armements, mais qui ont été abandonnées depuis longtemps, parce qu'elles se trouvent dans une position trop élevée pour avoir une action bien efficace sur les plages. La Commission propose de supprimer les deux batteries du bas Laurent et du bas Kerdavic.
Il est toutefois nécessaire d'avoir sur cette sorte de courtine, en arrière des saillants du Bugull et de La Biche, quelques pièces battant directement les approches de la plage et la plage elle-même, que n'atteignent pas les feux trop dominant de La Biche et du Bugull, mais au lieu de disperser ces pièces dans les différens bastions du retranchement, la commission propose de les concentrer dans la redoute du centre dite de La ferrière.
Cette redoute serait agrandie et élevée de manière à avoir un commandement sur le reste du retranchement ; elle serait fortement liée à une tour n° 2, qu'on placerait en arrière, et qu'on défilerait au moyen du massif de la batterie : elle constituerait une défense centrale capable de se maintenir longtemps contre les efforts de l'ennemi débarqué.
Les deux redoutes du bas Kerdavic et du bas Laurent seraient supprimées comme batteries de côte, et considérées seulement comme des retranchements élevés pour la défense mobile et propres à recevoir de l'artillerie de campagne.
(Service historique de la Défense, département Armée de Terre, Vincennes. Archives de l'Artillerie ; Sous-série 3 W, Opérations militaires : 3 W 32, Documents concernant le 3e arrondissement maritime (Lorient). Projet d'armement des côtes de la France, de la Corse et des îles. Titre III : Projet d'armement du 3e arrondissement maritime (Lorient), 1841-1843, p. 129-131)
Historien, président de l'Association "1846, La fortification du 19e siècle : connaître et partager".