Dossier d’œuvre architecture IA56132359 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Bunker - abri antiaérien de la Défense passive situé sous les Halles de Merville, avenue Anatole France (Lorient)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton France - Lorient Centre
  • Commune Lorient
  • Lieu-dit Halles de Merville
  • Adresse avenue Anatole France
  • Cadastre BH 132  ; BH 133
  • Dénominations
    blockhaus

Le bunker - abri du Champ de manœuvres à Lorient a été construit en 1941 pour la Défense passive contre les attaques aériennes. Au-dessus du bunker sont ensuite élevées en 1961-1964 les Halles de Merville par l'architecte lorientais Félix Le Saint. En 2023, les halles sont en cours de rénovation par le cabinet DLW Architectes de Nantes.

Si le bunker situé sous les Halles de Merville à Lorient est interdit à la visite, il est en revanche possible de visiter celui de la Place Alsace-Lorraine, conservé en grande partie dans son état d'origine. Ce dernier a été réouvert en 1993 à l’occasion des commémorations du cinquantenaire de la destruction de la ville de Lorient. On peut y découvrir une exposition et une maquette de la ville de Lorient au 10 mai 1945, jour de la capitulation de la Poche de Lorient.

Dès le 28 février 1941, les autorités d’occupation mettent la ville de Lorient en demeure de débuter la construction d’abris bétonnés pour la protection de la population civile contre les attaques aériennes. Situé à l’origine en bordure du Champ de manœuvre à Lorient, le long de l’Avenue Anatole France, face au Groupe scolaire de Merville, ce bunker est construit entre le 15 mai 1941 et fin septembre 1941.

Destiné à la Défense passive, le bunker reprend le plan de l’abri de la Place Alsace-Lorraine fourni par l’organisation Todt dont la capacité est de 400 personnes (Il s'agit d'un Luftschutzbunker, littéralement : abri anti-aérien, souvent abrégé en "LS"). Si les matériaux (ciment, gravier, sable, fer à béton et poutrelles métalliques) sont fournis et vendus par l’organisation Todt, ils sont mis en œuvre par l’entrepreneur lorientais Bernard Lorez. Les travaux de construction sont financés par le ministère de la Guerre.

Les alertes aériennes sont signalées par des sirènes d’alarme. Fin décembre 1941, bâtiments publics, locaux commerciaux ou industriels, hôtels (58), immeubles (376) et appartements (281) sont réquisitionnés par l’Allemagne nazie. Les abris bétonnés, initialement construits pour les civils, sont également réquisitionnés. Entre le 14 janvier et le 16 février 1943, les raids aériens se succèdent avec l'emploi de bombes incendaires : la ville est anéantie. L’évacuation de la ville et des huit communes proches est décrétée le 10 février : seul le personnel indispensable est autorisé à rester.

C'est au-dessus du bunker que sont construites les Halles de Merville en 1961-1964. Ces dernières sont implantées au croisement de la Cité administrative, des quartiers de Merville et de la Nouvelle Ville. L’architecte lorientais Félix Le Saint (1913-1975), chef de groupe des architectes de la reconstruction conçoit là un marché moderne associant structure métallique et verre.

En 1982, le mur extérieur des Halles de Merville reçoit grâce au dispositif du "1% artistique" une mosaïque de plaques de lave émaillée de Jean-Claude Goualc’h (céramiste de Guidel né en 1935) sur le thème de la mer.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1941, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

Construit en béton armé, ce grand bunker de plan rectangulaire en partie enterré, comprend deux entrées / sorties (à l’origine fermées par une porte blindée), un couloir de distribution, deux grandes salles d’une capacité unitaire de 200 personnes (18 m x 5,6 m), également à l’origine fermées par une porte blindée et deux blocs sanitaires. Dalles de couverture et murs périphériques mesurent 1,5 m d’épaisseur. Les grandes pièces abritent (six ?) rangées de bancs en béton encore surmontés - pour certains - de leurs assises en bois. Les murs périphériques sont également flanqués de bancs.

Dans chaque pièce, un vélocipède fixé au sol assure via un pédalier à double couronne le fonctionnement du système de ventilation et d'éclairage électrique. Si le pédalier fait directement tourner le ventilateur, ce dernier permet via une courroie de transmission de produire de l’électricité par un générateur. Le vélo de l’une des deux salles a perdu sa selle et ses deux chaînes mais le ventilateur et le générateur électrique ont conservé leurs plaques de constructeur (ventilateur VENTMECA 111 Rue 11 Novembre Nanterre et générateur VENTMECA).

Sur les murs des deux grandes salles qui gardent la trace des coffrages en bois, on peut lire les inscriptions : DEFENSE DE FUMER / RAUCHEN VERBOTEN. Réseau électrique, interrupteurs et dispositifs d’éclairage par plafonnier sont en place. La tuyauterie du système de ventilation est partiellement en place dans l’une des deux salles.

L’abri a servi de magasin de stockage aux halles situés au-dessus : on y trouve archives, carreaux de verre, stores, dispositifs d’éclairage, ampoules, néons et suspensions, lavabos… Il conserve également des matériels anciens : sommiers à cadre en bois avec treillis métallique, paillasses (matelas garnis de paille), caisses à munitions en bois (elles ont servi à stocker des carottes de sondage).

  • Murs
    • béton béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol
  • Énergies
    • énergie électrique produite à distance
    • énergie électrique produite sur place
  • État de conservation
    bon état, inégal suivant les parties, menacé
  • Techniques
    • peinture
  • Précision représentations

    Marquages : DEFENSE DE FUMER / RAUCHEN VERBOTEN.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, édifice appartenant à la la Ville de Lorient.
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, à signaler
  • Éléments remarquables
    blockhaus
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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