Dossier d’œuvre architecture IA56132387 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume (Contributeur)
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Locaux techniques : centrale électrique, Base de sous-marins du Scorff, Zone industrialo-portuaire du Scorff (Lanester)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton France - Lanester
  • Hydrographies Le Scorff
  • Commune Lanester
  • Lieu-dit Zone industrialo-portuaire du Scorff
  • Cadastre AO 50
  • Dénominations
    blockhaus, édifice logistique, centrale électrique

Situés derrière les alvéoles, les locaux techniques abritaient une centrale électrique avec groupe électrogène, des transformateurs électriques, une chaufferie et des machines. La centrale électrique a été réutilisée par l'Armée française et affectée à la Direction des constructions navales pour alimenter la base en électricité en cas de coupure du réseau électrique.

A l'origine, les locaux techniques communiquaient avec les alvéoles par deux passages aménagés dans le mur de refend de 3 m d'épaisseur (ces passages sont murés).

Les locaux techniques et la centrale électrique font partie de la base de sous-marins du Scorff (se reporter au dossier spécifique pour l’historique complet). Cette base est construite de mars à octobre 1941 par l’entreprise allemande de travaux publics Carl Brand de Düren sous contrat avec l’Organisation Todt.

Le 10 mai 1945, la base du Scorff est livrée intacte par l’Allemagne nazie. Elle est réutilisée et adaptée aux besoins de l’Armée française : Direction des constructions navales (DCN) et Direction du commissariat de la Marine (DCM). Les locaux techniques sont affectés à la Direction des constructions navales pour la centrale électrique qui alimentent la base en électricité et la chaufferie. La grande pièce sud a été transformée pour recevoir un pont roulant manuel avec treuil et un monorail avec treuil (ajout d’un chemin de roulement). Au premier étage de la partie sud, une sortie de secours a été créée dans le mur sud : un escalier métallique permettait l’évacuation vers l’extérieur.

La propriété de la base de sous-marins du Scorff a été transférée de l'État au Conseil régional de Bretagne en 2007.

Accès et dimensions

Situés à l’arrière des deux alvéoles, les locaux techniques comprennent un unique accès extérieur situé au nord du bunker avec petite avancée de protection, porte à deux battants en bois doublée de métal et quai de chargement à l’extérieur face à l’entrée. A droite de la porte se trouve un petit abri abritant une vanne (ou pompe de transfert ?) fixée sur le mur extérieur nord du bunker.

Les locaux techniques abritaient une centrale électrique avec groupe électrogène, des transformateurs électriques, une chaufferie (dont subsistent les gaines de ventilation) et des machines. Toutes les machines ont été déposées. Les murs comportent des marquages à la craie correspondant à la période de transformation en "magasin" par l'armée française.

D’après les plans français, les murs périphériques en béton armé des locaux techniques mesurent 3 m d’épaisseur (comme pour le reste des murs extérieurs de la base). Le mur de refend - non coté - mesure environ 0,75 m de largeur. Les locaux techniques mesurent 25,5 m de longueur pour 15 m de largeur (dimensions intérieures). La dalle de couverture mesure 3,5 m d’épaisseur. La dalle de couverture culmine à 21,1 m au-dessus du niveau de la mer. Le plafond est constitué de plaques nervurées en acier.

Les locaux techniques et la centrale électrique communiquaient à l’origine avec les deux alvéoles, par un large passage percé au rez-de-chaussée (débouchant dans la partie sud des locaux techniques) et par un passage piéton percé au premier étage (débouchant dans la partie nord). L’épaisseur du mur en béton armé atteint 3 m et le niveau de sol des alvéoles est plus bas que celui des ateliers techniques (différence estimée à 80 cm). Ces deux passages sont fermés par un mur de brique monté au ciment (état en 2023).

Sous-sol nord

Le sous-sol nord est accessible depuis le rez-de-chaussée de la partie nord par un escalier tournant en béton armé. Il est doté de trois piliers en béton armé. Le sous-sol est partiellement inondé. Il n'a pas été investigué.

Demi-sous-sol sud

Le demi-sous-sol sud est accessible par un escalier droit métallique situé dans la partie sud. On y trouve des passages de câbles électriques et des cellules pour transformateur électrique. Des galeries permettaient d’accéder sous les machines du rez-de-chaussée pour leur installation et leur entretien.

Sur la seule porte en place des cellules de transformateur électrique, on peut lire sur une plaque "Transfo n° 1 5500/400 V 250 KVA" et sur étiquette de couleur jaune "Attention, ce matériel contient du pyralène". Les autres cellules sont vides.

Rez-de-chaussée

Au rez-de-chaussée se trouvait la centrale électrique avec deux grandes parties - nord et sud - séparées par un mur de refend. Le mur de refend est doté d’un large passage (fermé par une grille). La signalétique de la grille à l’entrée de la partie sud mentionne : "Électricité de France. Poste de transformation haute tension. Base du Scorff. Danger de mort […]".

La partie nord comprend une grande pièce dans laquelle se trouve la porte d’entrée orientée vers le nord, une cage d’escalier et deux petites pièces (implantées contre le mur ouest, à usage de magasin ? Elles sont fermées par des portes à deux battants en bois). Cette grande pièce est peinte en partie haute en blanc cassé et en partie basse, en gris-bleu foncé. Cette pièce est dotée d’un pont roulant mécanique de 5 t peint en jaune avec treuil manuel (tous deux d’origine). On y trouve également des gaines de ventilation, des réservoirs métalliques en hauteur, des systèmes de tuyauterie (contre le mur est, une pompe électrique ; contre le mur ouest, il s’agit des tuyaux d’arrivée d’eau pour le refroidissement des machines : des plaques mentionnent "Eau de ville" ou "Remplissage des caisses eau de mer") et des tableaux électriques (installations récentes, c'est à dire vers 1980). Un treuil à câble permet d’actionner - via des poulies de renvoi - deux vannes. Sur le mur, on peut l’inscription "Servi[ce] Energie". Le sol est percé d’une trappe permettant l’accès au sous-sol nord (elle est fermée par une plaque métallique).

La partie sud comprend une grande pièce avec deux socles / berceaux servant vraisemblablement de supports au moteur diesel et au générateur électrique (des tiges filetées émergent des socles) et des pièces en entresol - implantés contre le mur sud - accessibles par deux escaliers métalliques droits (pièces à usage d’atelier, de bureau ?). Les pièces sont vitrées au nord. Dans l’angle sud-ouest se trouve le passage vers le rez-de-chaussée de l’atelier de l’alvéole nord (pour rappel, avec une différence de niveau estimée à 80 cm). La grande pièce sud est dotée d’un pont roulant manuel d’une capacité de 5 tonnes et d’un monorail avec treuil d’une capacité de 2 tonnes (tous deux récents).

Entresol

La cage d’escalier de la partie nord débouche dans un étage en entresol doté de deux pièces, dont l’une avec fenêtre donnant sur la grande salle du rez-de-chaussée.

Premier étage

La dalle en béton repose sur d’imposantes poutres en béton armé visibles du rez-de-chaussée.

Outre la cage d’escalier, la partie nord comprend, un espace central de circulation, trois magasins (à deux niveaux, les étagères sont en place), deux pièces (à usage de bureau ?) et deux toilettes. Deux grandes trappes, aménagées dans le sol de l’espace central de circulation, permettent de manutentionner du matériel depuis le rez-de-chaussée grâce au monorail fixé au plafond et à un treuil électrique d’une capacité d’une tonne (treuil récent, mais un monorail existait dès l’origine comme on peut le voir, à la présence d’anciens supports au plafond). L’espace central de circulation est doté d’un grand réservoir métallique d’eau en hauteur (caisse de réserve). C’est dans l’espace central de circulation que débouche un passage étroit (1 m de largeur environ) vers le premier étage de l’atelier de l’alvéole nord (pour rappel, avec une différence de niveau estimée à 80 cm). La partie nord comprend un deuxième étage accessible par un escalier tournant en bois. Le mauvais état sanitaire de l’escalier ne permet pas d’accéder au dernier niveau sur poutres, solives et plancher.

La partie sud comprend une grande pièce avec, contre le mur sud, quatre pièces sur deux niveaux (pièces de bureau ?). Les pièces du deuxième niveau sont desservies via une galerie, par un unique escalier métallique droit disposé au sud-ouest. Chaque pièce comprend une porte d’accès et une fenêtre. Certaines pièces disposent d’une ouverture en chicane dans le mur sud. La pièce situé à l'extrême est a servi d’issue de secours après élargissement de l'ouverture. Les portes sont peintes en gris (couleur d’origine ?) ou vert et sont numérotées. L’une des pièces est dotée de deux grands lavabos, deux tablettes et quatre robinets à eau. La grande pièce est dotée d’un réservoir métallique à eau (en hauteur) et d’un lavabo.

  • Murs
    • béton béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, entresol, 1 étage carré, 2 étages carrés, 3 étages carrés
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant
  • Énergies
    • énergie électrique
    • produite à distance
    • produite sur place
    • générateur
    • moteur thermique
    • moteur électrique
  • État de conservation
    bon état, remanié, inégal suivant les parties, état moyen
  • Techniques
    • peinture
  • Précision représentations

    Marquages et numérotations des portes réalisés à la peinture ou avec des étiquettes.

    Dans la grande pièce nord : inscription "Servi[ce] Energie" sur le mur oriental.

    Marquages à la craie et graffitis témoignant de l’utilisation en magasin.

  • Statut de la propriété
    propriété de la région
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, à signaler
  • Éléments remarquables
    blockhaus, édifice logistique, centrale électrique
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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