Depuis au moins le 18ème siècle, d'après les sources écrites, l'estran fournit des ressources minérales pour alimenter les terres en amendements calcaires. Au début du 18ème siècle, les baux des métairies de l'abbaye de Saint-Jacut spécifiaient l'obligation d'engraisser pendant le cours du bail certaines terres ou prés. C'est ainsi que Joseph Morvan et Marie Hervé son épouse, prenant à bail en 1748, la métairie de la Guérinais à Saint-Jacut, s'engagèrent à engraisser pendant le cours du bail le pré au vicaire de 18 charretées de many (marne) (AD 22, Rôle Rentier de la Royale Abbaye de Saint-Jacut, 1751). Cependant, les routes étaient défoncées par ces charrois quotidiens. A Beaussais, en pleine saison, on comptait jusqu'à '80 colliers' (chevaux attelés) par jour. Le conseil d'arrondissement de Dinan, dans sa séance du 13 octobre, demanda qu'il soit accordé des subventions pour faciliter l'accès à la marnière de Beaussais, très fréquentée, les défoncements qui se sont produits dans le chemin qui y conduit en rendent l'abord très difficile. La pelle du type 'pelle de cantonnier', appelée localement 'palis', était couramment utilisée pour charger la marne. Cet outil traditionnel a pu aussi être utilisé pour récolter les sables saturés de sel, afin d'en extraire le sel pur par chauffage de la saumure et par évaporation dans des bacs de terre cuite et des bouilloires métalliques. Ce droit de bouillir appartenait au seigneur du lieu. En 1751, on trouve mentionné dans le Rentier de l'Abbaye de Saint-Jacut : le nombre de quatre vingt seize bouillons 2/3 de sel menu dû à messieurs les Religieux de l'abbaye royale de Saint-Jacut pour chaque année et en différents termes par plusieurs particuliers de la paroisse de Lancieux pour cause des héritages desquels ils jouissent. L'opération de 'dégrèvage' de la marne était inscrite dans les baux accordés au fermier : 'baux à terme de marne', ce qui signifiait que l'utilisation de la marne était limitée après 15 ans de bail, afin d'éviter d'épuiser les terres. Un dicton disait : La marne enrichit les pères et ruine les enfants. La pelle à marne étudiée est une pelle du type pelle de cantonnier, couramment utilisée pour charger la marne. Cet outil est daté du 3ème quart du 20ème siècle.
Dossier d’œuvre objet IM22005770
| Réalisé par
- inventaire préliminaire, Saint-Jacut-de-la-Mer
Outil : pelle à marne
Œuvre recensée
Auteur
Dossier non géolocalisé
Localisation
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Aire d'étude et canton
Communes littorales des Côtes-d'Armor - Ploubalay
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Commune
Saint-Jacut-de-la-Mer
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Dénominationsmatériel professionnel
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Appellationspalis
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Période(s)
- Principale : 3e quart 20e siècle
La pelle pour charger la marne est en fer forgé, assez large, avec un manche en bois.
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Catégoriesferronnerie
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Matériaux
- fer
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Précision dimensions
l = 150 ; la = 20. Longueur du manche : 120 cm ; largeur de la pelle : 20 cm.
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
Bibliographie
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BIHR, Jean-Pierre. Saint-Jacut, scènes d'antan. St-Jacut-de-la-Mer : Editions Bihr, 1978.
p. -
LE CHAPELIER, Michel. Essai de toponymie à Saint-Jacut, Les Amis du Vieux Saint-Jacut, juillet 1999, n°35.
p. 26-27
Date(s) d'enquête :
2008;
Date(s) de rédaction :
2008