L'église de La Gouesnière conserve plusieurs oeuvres de qualité datant pour l'essentiel des 17e siècle et 18e siècle.
Oeuvre incontournable de cet édifice du 17e siècle, remanié au 19e siècle, le retable du maître-autel, en tuffeau et marbre, est une réalisation du sculpteur François II Houdault Dufresne en 1666 (date portée), complétée par des statues en terre cuite de François Delabarre. Les armes portées sont les suivantes : à droite armes de Pépin du Bignon, seigneur de Bonaban, à gauche celles de la Villemontée.
Le retable, appartient à la famille des retables lavallois, et présente une structure très répandue : retable droit sur chevet plat, avec travée centrale en avant corps, des niches dans les travées latérales et une niche sommitale au dessus d'un tympan rompu plein cintre. Cette structure est partagée par les retables de Dompierre-du-Chemin et de Drouges, réalisations de Jean et Michel Langlois. Les statues en terre cuite sont d'une grande qualité, que ce soit les anges, comme tenant en équilibre instable sur les corniches, ou saint Michel, au visage extrêmement féminin. A La Gouesnière nous nous situons dans la partie nord de la zone d'expansion des retables lavallois.
Le tableau du maître-autel, représentant une Assomption, s'inspire très librement d'une toile de Philippe de Champagne. Le seigneur de Villemontée, évêque de Saint-Malo, est représenté agenouillé. Il consacre l'église le 31 août 1664. La qualité de la peinture (coloris, rendu des drapés, expression des visages), surtout pour ce qui est du registre terrestre, représenté au bas de la toile, allié à la qualité de réalisation du retable et des statues, font du maître-autel une oeuvre de qualité, classée en 1906 au titre des monuments historiques.
Les retables latéraux, bien que plus tardifs, 2e moitié 18e siècle, sont eux aussi de qualité : identiques, ils reçoivent dans leur niche centrale des statues en marbre réalisées par le sculpteur italien Francesco Maria Schiaffino dont on retrouve une oeuvre à Saint-Malo.
Les confessionnaux (1784), la chaire à prêcher (1785), les bénitiers, en marbre de différentes couleurs (1771) et la clôture de choeur (1771), présentant une incursivité, complètent un ensemble homogène et contemporain.
Bourde de la Rogerie fait mention d'une croix de procession réalisée par un orfèvre malouin Mathieu François OUDOORE en 1786, croix en argent réalisée pour la somme de 1115 livres. Une autre de ces oeuvres est répertoriée à Etables-sur-Mer, en Côtes d'Armor.
Jadis, l'église possèdait l'enfeu des seigneurs de la Gouesnière et les armes des seigneurs de Bonaban décoraient les vitres de l'église. Le 13 août 1783, le chanoine de Saint-Malo, donne un orgue à l'église.
Plusieurs pièces d'orfèvrerie sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques (ISMH). Cependant, lors de l'enquête, il n'a pas été possible d'effectuer le récolement complet des ces objets.
De plus, il n' a pas été fait de dossier sur les cloches.
Chargée d'études d'Inventaire