Mentionnée à l'état de fragments sur la liste des objets classés au titre des M. H. en 1840, [la verrière] est déposée lorsqu'en 1864 Ropartz donne le bilan de la vitrerie de l'église. Les dégâts causés en 1944 rendent nécessaire une seconde restauration, bientôt suivie d'une nouvelle dépose qui nous a permis, en avril 1984, dans l'atelier du peintre-verrier quimperois Le Bihan, chargé de la remise en état, d'évaluer plus aisément qu'in situ la proportion de pièces anciennes : il semble qu'elles atteignent à peine 10 %. Leur présence dans les dais de Jessé et de la Vierge nous assurent de l'authenticité de ces deux éléments superposés, tels qu'ils figurent à Stival, aux portes de Pontivy. Les autres verres anciens se situent parmi les angelots soutenant la partie droite du dais de Jessé, les rois Abia (incertain), Eliacim, David, la jupe à bordure gravée de Joram, la tête de Joatan. Ce dernier élément est le plus précis pour autoriser une quelconque comparaison avec des oeuvres connues : attitude, expression, graphisme, utilisation ponctuelle du jaune d'argent sur le couvre-chef, nous rapprochent en effet du même Joatan et aussi du Salomon de Beignon [Morbihan], ainsi que du roi Asa de La Ferrière [Côtes-d'Armor], œuvre du Rennais Michel Baïonne en 1550. Ainsi est-on conduit à suggérer une possible participation, à Ploërmel, de ce peintre ou d'un atelier proche de son style. Ceci reste un indice bien ponctuel et nombre de composantes de la représentation nous échappent encore, telles l'organisation des quatre premiers registres, sans doute totalement repensés au XIXe, l'iconographie du réseau et, enfin, la place d'Isaïe et des prophéties messianiques, retrouvés dans le tympan de la verrière de saint Armel (voir verrière 7).
(D. Moirez-Dufief).
Photographe à l'Inventaire