Contemporaine du lancement de la station de Saint-Lunaire, la découverte de la plage de Saint-Cast par Alfred Marinier, en 1880, suscitera un engouement immédiat, malgré son éloignement des réseaux de chemins de fer. Sa position en impasse dans le réseau routier, comme Saint-Jacut-de-la-Mer, en fait tout d'abord une destination de promenade accessible par bateau, depuis Dinard ou Saint-Malo, mais la beauté du site séduit les investisseurs et les villégiateurs qui veulent se tenir à l'écart des stations mondaines de Paramé et de Dinard. C'est sur les falaises de l'Isle et du Port-Jaquet, qu'ils trouveront les emplacements les mieux exposés mais également rue de Tourneuf, ancien chemin menant du bourg au village de l'Isle, qui offre un panorama exceptionnel sur la baie de Saint-Cast.
Malgré les offres alléchantes d'Alfred Marinier et la détermination de M. Charles qui construit un hôtel et des maisons de villégiature, sur la plage des Mielles, les touristes restent peu nombreux, peut-être découragés par son éloignement des centres d'approvisionnement dont les guides touristiques se font l'écho.
L'ouverture de la voie ferrée, qui améliore les conditions d'accès à la plage, et la courageuse tentative de M. Duponchel, qui ouvre un boulevard propre à la spéculation, favorisent le développement de la station dont témoignent les nombreuses villas des années dix. Cependant, les sites de hauteur sont toujours préférés aux Mielles (rue de la Colonne) et l'entreprise de M. Duponchel sera un fiasco financier. Comme à Saint-Lunaire, les photographies du début du siècle montrent une implantation « désordonnée » des villas qui sont encore peu nombreuses.
Les années vingt constituent la période de plus grande expansion de la station, grâce à l'amélioration des transports et à l'évolution des loisirs balnéaires, qui sont désormais tournés vers la plage. Durant cette période, la construction de nombreuses villas et la rénovation des établissements hôteliers s'accompagnent du lancement du pôle de Pen-Guen, comme c'est le cas à Dinard avec les projets contemporains de la Vicomté, ou encore à Saint-Lunaire, avec le projet non réalisé d'aménagement de la plage de Longchamp sur les plans de Patout. A Saint-Cast, le plan d'aménagement de 1932 devait apporter la touche finale à la rénovation de la station qui dispose alors d'un atout important, une plage exceptionnelle à l'échelle de la Côte d'Emeraude.
Comme à Dinard, le développement de la villégiature s'opère selon deux modes caractéristiques, la construction de villas isolées sur des sites de promontoire les mieux exposés, à l'Isle et au Port-Jacquet, et la construction des équipements fédérateurs : les hôtels construits sur la plage, disposant d'un établissement de bains, à la Garde et aux Mielles. Ici, cependant, le casino est une simple construction de bois, en activité entre 1907 et 1911, qui ne sera jamais remplacée.
Entre ces quartiers bien définis qui se construisent peu à peu, se dessinent des zones intermédiaires occupées par des villas relativement isolées mais particulièrement bien situées puisqu´elles disposent généralement d´un panorama et d´une vue sur mer : rue de Tourneuf et rue du Chêne Vert, rue des Fontenelles, chemin du Clos-Cotillon ou encore allée des Renardières.
Certains secteurs côtiers sont investis individuellement, avec une densité faible, notamment près du port de la Fresnaye et à la pointe de Corbière, près de la plage de la Mare. Le secteur de Pen-Guen est resté un pôle isolé de la station.
Enfin, le classement du littoral a eu pour conséquence l´implantation des campings et des villages de vacances dans les zones situées à proximité des plages de la Mare et de la Pissotte, à l'emplacement d'anciennes carrières, dans le 3e quart du 20e siècle, dont date également la station d'épuration construite à l'extrémité de la pointe de Saint-Cast.
Photographe à l'Inventaire