Dossier d’œuvre architecture IA22004550 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, Plévenon
Le port de Port-Nieux (Plévenon)
Œuvre recensée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes littorales des Côtes-d'Armor - Matignon
  • Commune Plévenon
  • Lieu-dit le Port-Nieux
  • Cadastre 2004 D 1195

Le port de Port-Nieux est située dans une crique de la baie de la Fresnaye, où se faisaient les embarquements de grains des communes de Pléhérel, Plévenon, Pléboulle et Matignon. La pointe du Muret en abrite l'enceinte pour les bateaux qui déchargeaient. Avant 1845, aucun ouvrage n'existait sur le site. Les pétitions des communes voisines de Matignon, Saint-Potan et Saint-Cast tentèrent d'obtenir en 1844 que le Conseil général construise un port d'embarquement au lieu-dit Port-aux-Moulins, en Matignon, au préjudice de Port-Nieux. Les communes de Pléhérel et Plévenon protestèrent contre cette pétition, qui resta sans suite. L'absence de route entre Port-à-la-Duc et Port-Nieux fit accélérer le projet de port : la construction d'une jetée enracinée à la côte, avec une profondeur d'eau maximum de 6 mètres. Le premier projet de l'Equipement en1843 proposait un mur de soutènement d'un quai de 50 m de long avec une cale attenante. En 1849, nouveau projet de prolongement du mur du quai du côté de Port-à-la-Duc, faisant un angle obtus, avec le mur déjà réalisé, pour éviter l'envasement. Cependant, les marins contredisaient ce projet de môle, avec un quai en retour par crainte justement de provoquer l'envasement (AD 22 S 256). Entre 1855 et 1858, l'administration fit construire à Port-Nieux un quai d'accostage en pierre, en remplacement du vieux quai de bois, et aménager un vaste terre-plein allant jusqu'à la falaise. Il n'était pas prévu de digue. Cependant, le chemin submersible qui joignait Port-à-la-Duc à l'embarcadère de Port-Nieux restait toujours dangereux pour les attelages, dans la grève vaseuse, et le commerce local en pâtissait régulièrement, alors que des magasins avaient été construits sur les quais. Cependant, l'importance du port croissait rapidement : en 1872, furent expédiés 130 navires, dont certains jaugeaient de 70 à 150 tonneaux ; plus de 80 caboteurs venaient y décharger du bois, du fer, de la résine, de la pierre à chaux, du charbon et autres marchandises. En 1873 fut créé un emploi de maître de port. En 1883, la fréquentation de Port-Nieux pouvait justifier la demande de prolongement du quai de 20 mètres, mais le quai parallèle à la falaise avec un retour de 60 mètres, faisant un angle ouvert de 120°, avec une cale raccordant le terre-plein à la grève, suffisait. Le havre de Port-Nieux étant légèrement protégé des vents d'est, mais la construction d'un petit brise-lames aurait cependant pu sauver en 1884 trois grands navires, venus tosser contre le quai. En 1882, Port-Nieux expédiait 1718 tonnes de marchandises et en recevait 1518 tonnes. C'était aussi un port-refuge dans les tempêtes pour environ 12 bateaux de pêche (représentant 50 hommes d'équipage). En 1883, la nouvelle route reliant Plévenon et Port-Nieux (3 km de long) était achevée, alors que le port n'était relié à l'ancienne route départementale n° 17, (passant à Matignon) que par un chemin vicinal de grande communication, longeant la grève sur 1700 mètres. En 1888, les travaux de réalisation du chemin conduisant du Gros-Moulin à Port-Nieux étaient mis en adjudication. Ce chemin était déjà très fréquenté par les habitants de la commune et les visiteurs étrangers qui se rendaient au cap Fréhel et au Fort-La-Latte. Dès 1896, les conseillers de Plévenon demandèrent son classement en grande communication. En 1902, ils contribuaient à l'entretien de ce chemin. Les quais étaient à cette époque régulièrement utilisés par l'entreprise des carrières Barrier (1886-1892) pour l'embarquement des pavés. Mais les lourds charrois défonçaient les chemins communaux. En conséquence, un quai d'embarquement fut ensuite réalisé à l'est de la grève de Minieu (Sables-d'Or). En 1883, un nouveau projet de jetée s'appuyant sur le rocher schisteux de la falaise de 27 mètres de long, terminé par un musoir de 3 mètres de largeur, obtenait l'approbation des Ponts et Chaussées (1885). Sa réalisation intervint en 1903. Cependant, l'état régulier d'envasement du port allait participer à son déclin définitif, malgré le commerce florissant des pommes de terre avec le Portugal. Il fallait faire venir des allèges de Saint-Malo pour transporter en baie une partie des marchandises. La déclaration de Guerre en 1914 et les crédits insuffisants votés par les communes ne suffirent pas à enrayer le déclin du port. Les transports régionaux par mer périclitaient en ce 1er quart du 20ème siècle : le rail et la route faisaient concurrence au cabotage. En 1926, la voie ferrée Yffiniac-Matignon était inaugurée. Evolution du trafic maritime de Port-Nieux : 1924 : 965 tonneaux 1929 : 501 tonneaux 1926 : 259 tonneaux 1927 : 242 tonneaux 1928 : 158 tonneaux 1929 : 14 tonneaux Au cours de la guerre 1939-1945, les Allemands s'installèrent à Port-Nieux, y construisirent des blockhaus et détruisirent plusiers ouvrages en 1944, avant d'évacuer. La digue fut reconstruite après la Libération, au titre des dommages de guerre. Les quais et le terre-plein sont cadastrés sur la même parcelle : 2004 D 1195 et les bâtiments (anciens magasins) : 2004 D 098-0728.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 20e siècle

Jetée longue de 27 mètres, haute de 6, 95 mètres, au-dessus du niveau des plus hautes mers, terminée par un musoir de 3 mètres de large. Le corps de l'ouvrage est construit en maçonnerie de moellon brut de granite et en mortier de Portland. Les murs des quais mesurent plus de 50 mètres de long et sont insubmersibles.

  • Murs
    • grès
    • moellon
  • État de conservation
    restauré, bon état
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à étudier

Le port de Port-Nieux, aujourd'hui désaffecté, en très bon état de conservation, mériterait d'être valorisé à l'usage des randonneurs côtiers.

Bibliographie

  • AMIOT, Pierre. Histoire du Pays de Fréhel. Fréhel : Pierre Amiot, 1981.

    p. 189-193

Documents figurés

  • AD Côtes-d'Armor : S. art. 256.Plan du port et projet d'amélioration en 1849.

    Plan
  • AD Côtes-d'Armor : S. art. 256. Plan du port en 1849 avec la construction d'un quai en retour.

    Plan
  • AD Côtes-d'Armor : S. art. 256. Plan : élévation du quai commencé en 1855 et terminé en 1858.

    Plan
  • AD Côtes-d'Armor : S. art. 256. Plan du port en 1855 avec la construction des murs de quais.

    Plan
  • AD Côtes-d'Armor : S Supl. 182. Plan de 1888 : grève de la Saudray, baie de la Fresnaye, site d'un ancien port gallo-romain, la jetée nouvellement construite, cale et quais, poste de douane, chemin vivinal à exécuter.

    Plan
  • AD Côtes-d'Armor : S Supl. 182. Dépôt de pavés au Port-Nieux : concession de Barrier (Société des Carrières de l'Ouest) en 1891.

    Plan
  • AD Côtes-d'Armor : S. art. 256. Plan, élévation et détails du nouveau môle, 1885.

    Plan
  • AD Côtes-d'Armor : S. art. 256. Plan : projet de nouvelle jetée en 1885. Poste de douane et magasins Carfantan indiqués sur le plan.

    Plan
  • AD Côtes-d'Armor : S. art. 256. Projet de construction des murs de quais en 1843 et prolongement en 1849.

    Dessin
  • AD Côtes-d'Armor : S Supl. 574. Dessin de l'appareil d'éclairage de Port-Nieux en 1881.

    Dessin
  • AD Côtes-d'Armor : S Supl. 574. Plan : transfert du fanal de Port-Nieux à l'extrémité de la jetée en construction en 1888.

    Dessin

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2004