• inventaire topographique, Communauté de communes de Dinan
Château du Châtelier (Saint-Samson-sur-Rance)
Œuvre recensée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude
  • Commune Saint-Samson-sur-Rance
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    parc, chapelle, motte, communs

Situé sur un promontoire rocheux avec une vue exceptionnelle sur la Rance maritime, le site du Châtelier a probablement servi d'éperon barré avant la construction d'une motte féodale. Les murs de soutènement des terrasses établies ou réaménagées au 18e siècle ont pu également avoir été construits sur les bases d'ouvrages défensifs plus anciens.

Le logis seigneurial se distingue par une proéminente tour d'escalier, à pans coupés surmontée d'un volume carré, qui rappelle celle du Château de Beaumont à Guitté. Le décor renaissant sur la façade antérieure indique une construction soignée du milieu du 16e siècle. Ses détails témoignent d'un travail raffiné où se mêlent des formes géométriques incluses dans un réseau de moulures et des formes plus souples de feuilles et de fleurs. Des réaménagements et extensions sont effectués au 18e siècle comme la chapelle édifiée en 1780 par François-René White d'Albyville, issu d'une riche famille d'armateurs malouins.

Un aveu du 9 mars 1558, rendu par Nicolas-Thomas-Claude de Tréméreuc, sieur de Léhen, de Guytrel (en Plurien) et du Chastelier, à Guy de Rieulx, seigneur de Châteauneuf, constitue la première description que nous connaissons du manoir : "la maison et manoir seigneurial du lieu dit le Chastelier, escuryes et autres logis, courts et déportz, coulombier, jardrins, verger et vallée sur et à l'environ de la mer et les bouais de haulte fustaye et taillis, garennes et droit de pescherie à la mer en l'endroit du lieu dit du Chastelier, avecq le mestairye et les terres et communs et dépendants, le tout en la paroisse de la Chapelle Saint-Samson, contenantes ensemble par fons environ vingt journaulx de terre sentretenantes pour la plupart et joignantes de plusieurs endroitz à la rivière de Rance, d'aultres endroitz à un estang d'un vieil moulin appellé le moulin de Rochefort..."

Le Châtelier se transmet, sans doute par alliance, aux de Follenay, dont une des héritières épouse un sieur Poullain. On retrouve mention du manoir le 30 juin 1735, lors de sa vente à Louis Baudran, en même temps que les châteaux voisins de la Herviais et de Rochefort. Sa fille, Marie-Anne Baudran, épouse en 1773 François-René White, seigneur d'Albyville, et gentilhomme de St-Jouan-des-Guérets. Ce dernier, par cette alliance, hérite alors du château, et fait construire la chapelle en 1780. C'est également sans doute lui qui procède à l'agrandissement des jardins en terrasse et de la promenade dominant la Rance. Il cherche ainsi à faire de ce château un lieu de plaisir et de repos.

Son grand père Guillaume White, irlandais d'origine, sera l'un des grands armateurs et négociants malouin. Il fut reconnu par lettres patentes de juin 1718 "vray et naturel sujet du Roy".

Le fils de François-René White et de Marie-Anne Baudran, Louis-Marie White d'Albyville, né à Saint-Malo en 1778, poursuit la tradition familiale du commerce maritime. Durant les quelques mois que dure la chouannerie de 1815, il est chef de la 6ème cohorte de la légion de Dinan, commandée par le colonel du Breil de Pontbriand.

Le Châtelier reste alors dans la famille White d'Albyville, et ce jusqu'au milieu des années 1990, lorsqu'il est racheté par les propriétaires actuels.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle, 18e siècle

Le manoir du Châtelier est implanté sur un promontoire rocheux, dominant la Rance au sud et le ruisseau de Coutances au nord. La configuration de ce promontoire et sa situation sur une voie de pénétration maritime, propice aux invasions ennemis, peut laisser supposer qu'il s'agit d'un ancien éperon barré. Si aucun élément archéologique ne permet d'étayer cette hypothèse, le site atteste tout de même d'une occupation défensive ancienne, avec la présence d'une motte féodale (aujourd'hui plantée d'arbres mais toujours bien circonscrite).

Le logis anciennement à deux pièces au sol se distingue par la présence d'une haute tour d'escalier. Celle-ci de plan polygonal est surmontée au deuxième étage d'une petite pièce de plan carrée. Il est flanqué à chaque extrémité de deux ailes basses de plan massé. Enfin, un petit corps de bâtiment plus récent, qui abrite aujourd'hui une cuisine, prolonge l'ensemble vers l'est. Les dépendances se composent de plusieurs bâtiments d'époques différentes, dont les plus importants sont d'anciens communs en forme de L, jouxtant le logis au nord-est, et qui abritent boulangerie, étables, granges, greniers et anciens logements de domestiques.

La métairie située à l'ouest du logis et présente sur le cadastre de 1844, a été détruite. La propriété conserve également les vestiges d'un ancien colombier circulaire dont la base s'est trouvée enfouie lors de l'aménagement de la terrasse au 18e siècle.

La chapelle à l'entrée de la propriété conserve un campanile ajouré recouvert d'une petite toiture en carène. La date de 1780 figure sur le linteau de la porte d'entrée.

L'aménagement des jardins d'agrément et des terrasses au 18e siècle s'accompagne de la construction de deux pavillons aux extrémités de celles-ci, dont seul subsiste celui jouxtant le colombier.

  • Murs
    • granite maçonnerie
    • grès maçonnerie
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée, Ne se visite pas.
  • Protections
    inscrit MH, 2008/04/24
  • Précisions sur la protection

    Inscrit au titre des Monuments Historiques par arrêté du 24 avril 2008.

    Éléments inscrits : logis ; chapelle ; terrasse ; mur de soutènement ; pavillon ; colombier ; puits ; motte ; remise à bateau ; jardin ; cour ; mur de clôture ; allée ; portail.

  • Référence MH

Documents d'archives

  • A.D. Côtes d'Armor: 3 P 332/8 (Matrice des propriétés foncières, 1823-1844) ; 3 P 332/9 (Matrices des propriétés foncières, 1845-1914) ; 3 P 332/10 (Matrices des propriétés bâties, 1882-1911) ; 3 P 332/11 (Matrices des propriétés bâties, 1911-1932).

    Archives départementales des Côtes-d'Armor
  • Hervé RAULET, Chargé d'études documentaires, CRMH, "SAINT-SAMSON-SUR-RANCE : Manoir du Châtelier-Guitrel", CRPS du 6 juillet 2007.

    Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne - CID Documentation du Patrimoine

Bibliographie

  • Filiations Bretonnes, Vte. Henri Frotier de la Messelière

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
  • MONIER M.E. Châteaux, manoirs et paysages ou quinze promenades autour de Dinan. Mayenne : Joseph Floch, 1975 (nouvelle édition revue et augmentée). P450-456.

Annexes

  • Tableau indicatif des propriétés foncières au Châtelier, 1845
  • Notice "Journées du Patrimoine 2015"
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014