Georges-Robert Lefort (1875-1954) a qui les édiles font appel pour la construction de la nouvelle gare ferroviaire de Dinan en 1931 1932, est un architecte remarqué à Guingamp, Rennes, Saint-Brieuc, ville où il réalise, entre 1925-1927, l’un de ses chefs-d’œuvre la chapelle saint Yves du grand séminaire. Proche des Seiz Breur, regroupement d’artistes précurseurs d’un renouvellement des arts en Bretagne, il combine avec maitrise et virtuosité une écriture moderniste et régionaliste que recherche Raoul Dautry, directeur des Chemins de Fer de l’Etat, et Michel Geistdoerfer, maire de Dinan. Le corps central, couvert d’une toiture en double bâtière, abrite le hall des voyageurs. Il est flanqué d’une très haute tour de l’horloge, de section carrée dont l’originalité provient de son désaxement, par rapport à la composition principale. Une plateforme, à son sommet, entourée d’un balcon s’accorde à l’orientation du bâtiment. Ce jeu de rubik’s cube est significatif du goût de l’architecte pour les formes géométriques qui sont composées et assemblées. Les lettres évidées de Dinan (visibles uniquement du côté des rails) se superposent et forment habilement une ligne verticale décorative dont la typographie moderne et simple tranche, sans dissonance, avec le décor des pignons, inspiré des broderies des costumes du pays Glazik (Quimper). L’intérieur du hall est conçu dans ce même esprit, et dans une ambiance chromatique tout aussi étudiée se côtoient des créations épurées, -celles des grandes verrières art déco ou des quatre spectaculaires écoinçons, traités comme des pyramides inversées au-dessus de lanternes-, à des créations, à la bretonne, plus narratives et touristiques destinées à promouvoir la ville, ses activités et ses monuments historiques.