Le réseau hydrographique:
L’eau est un marqueur du territoire de la Vallée de la Rance. Vildé-Guingalan s’inscrit dans cette caractéristique locale et cela se voit de différentes manières. Le territoire est marqué par le passage d'un ruisseau, Les Vaux du Moulin, qui traverse une partie de la commune en suivant une orientation sud-nord. En plusieurs endroits, sont présents des étangs et des zones humides, voire marécageuses, notamment dans les lieux-dits de Vaucouleurs et des Noëls.
L’eau est naturellement présente sur la commune mais cette présence est renforcée par l’implantation de constructions humaines liées à son exploitation. L’omniprésence de l’eau à Vildé-Guingalan est donc une caractéristique qui mêle à la fois le réseau hydrographique et tous les équipements et édicules liés à l’utilisation de l’eau.
Les activités quotidiennes:
Cet important réseau hydrographique a donné lieu à l’implantation de différentes installations humaines sur la commune. Cela se manifeste dans le bourg avec la présence du lavoir, alimenté par le ruisseau des Vaux du Moulin. Restauré entre 1999 et 2001, il est constitué d’un bassin doté de pierres à laver, et d’une structure en bois couverte en ardoises. Les lavoirs avaient une importante fonction sociale. Ils constituaient en effet un des rares lieux où les femmes pouvaient se réunir et discuter. D’ailleurs, la fréquentation des lavoirs était exclusivement féminine. Certaines femmes s’y rendaient pour leur usage privé, alors que d’autres y exerçaient les métiers de lavandières, laveuses ou blanchisseuses.
Un ancien pont à péage est accolé au lavoir. Sous l'Ancien Régime, il était obligatoire de payer l'octroi pour franchir le ruisseau des Vaux du Moulin. Cet impôt était prélevé par les moines de l’abbaye de Beaulieu et il fut probablement aboli en 1789.
Un certain nombre de constructions plus modestes couvrent la commune, tant dans le bourg que dans les lieux-dits. Au total, ce sont dix-huit puits et treize fontaines qui ont été recensés. Trois d’entre eux ont été détruits mais leurs emplacements sont toujours signifiés. Ces nombreux puits et fontaines témoignent de la présence de nappes d’eau souterraines sur le territoire. Ces installations pouvaient être implantées sur l’espace public, ou se trouver dans des propriétés privées. La plupart d’entre elles sont de forme semi-circulaires et sont maçonnées en moellons de granite. Cependant, leurs datations respectives restent approximatives, et nous ne retrouvons pas sur la commune de grandes typologies permettant de les associer à des périodes de construction. À l’exception de la fontaine située au lieu-dit de la Grande Fontaine, les édicules en question ne sont pas figurés sur le cadastre de 1835.
Les activités industrielles:
L'ancien moulin à eau situé au lieu-dit des Noëls témoigne de l'activité industrielle liée à l'eau. Le débit du ruisseau permettait l’activité de meunerie par l’activation d’une roue à eau. Ce moulin est représentatif du patrimoine industriel de la Rance, qui compte de nombreux moulins à eau.
Concernant les usages, l’ensemble de ces installations reflète différentes activités humaines anciennes. Ces usages touchent à la fois à la production, comme l’ancien moulin des Noëls. D’autres installations comme le lavoir, les puits et les fontaines sont davantage liées aux activités quotidiennes. Ces témoins sont d’autant plus significatifs et vulnérables qu’ils subissent aujourd’hui une perte d’usage liée au développement des moyens modernes.
Anaïs Tissier a réalisé le recensement du bâti et l'étude du patrimoine de la commune de Coatréven (22) dans le cadre de son stage de Master 2 restauration et réhabilitation du patrimoine bâti à l'Université Rennes 2 en 2018 (6 mois).