Dossier d’œuvre architecture IA22133363 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Dinan agglomération
Ecart, Coëtquen (Saint-Hélen)
Œuvre étudiée
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude
  • Commune Saint-Hélen
  • Lieu-dit Coëtquen

« Coat Gwenn », bois blanc

La forêt a donné son nom à la famille de Coëtquen, en breton : « Coat Gwenn », bois blanc ou forêt blanche. Raoul de Coëtquen, mentionné en 1130, serait le premier du nom. Les seigneurs de cette famille tiennent un rang important dans l’histoire de la Bretagne depuis le 12e siècle. Leur premier château sur motte féodale était installé, plus au sud, en lisière de forêt et en limite communale avec Saint-Pierre de Plesguen. Un nouveau château fort, bâti tout de pierres est reconstruit, grâce à une ordonnance royale, à partir de 1440.

Foires et marchés

L’agglomération s’est constituée, en même temps que le château. Elle en a suivi ses heurs et malheurs. En novembre 1577, par lettres de Henri III, deux nouvelles foires sont établies « en la ville de Couesquin », l’une le premier mai, l’autre le 20 juillet. Elles se rajoutent aux anciennes foires depuis fort « longtemps crées » qui se tiennent régulièrement le mardi et les jours de la « Sainct Martin d’esté » et de la « Sainct Martin d’hiver ». Le champ de foire, est en partie visible aujourd’hui, il n’a pas été loti, mais son fonds a été réattribué. Une halle rectangulaire, sans âge, s’y situe, en pierres recouvertes d’ardoises. Elle a été plusieurs fois reconstruite. Ses ouvertures indiquent des campagnes des 19e et 20e siècle.

Chapelle saint Martin

Lors des réquisitions révolutionnaires, en 1794, la chapelle saint Martin est décrite, de 32 pieds de long sur 22 de large, et estimée valoir 200 livres. Elle a été démantelée en 1844, et sa verrière représentant les seigneurs de Coëtquen est déplacée dans le chœur de l’église paroissiale. Elle n’a cependant pas résisté aux infortunes de l’incendie qui ravagea l’église en 1941. Le vitrail réalisé entre 1486 et 1502 représentait saint Hélen et les seigneurs de Coëtquen, d’un côté : Jean III et Jacquemine Tournemine, et de l’autre côté : Jean IV et Hardouine de Surgères. Un simple oratoire dédié à La Vierge remémore aujourd’hui l’emplacement de la chapelle gothique.

Les maisons

Les guerres de la ligue qui opposent les catholiques et les protestants (1589-1598) ont été particulièrement sanglantes sur ce territoire. Le château et le village de Coëtquen sont assiégés. Quelques maisons conservent des éléments du 16e siècle, pour beaucoup d’entre elles en réemploi. Quelques dates et inscriptions rendent compte de reconstruction dans la deuxième moitié du 18e siècle, 1777, 1779. A cette période, Nicolas Lorre (1706-1791), notaire de la juridiction de Coëtquen était propriétaire de quelques maisons. Les matrices cadastrales en 1844 mentionnent toujours plusieurs familles de descendants.

Au 19e siècle, la plupart des chefs de famille sont des laboureurs, comme Augustin Duval et son épouse Jeanne Marie Rouxel qui reconstruisent en 1880 leur habitation. La maison mitoyenne présente une façade reconstruite en 1924. Les propriétaires se souviennent de l’ancienne distribution avant sa récente rénovation. Ce témoignage rend compte de la même manière d’habiter qu’au 18e siècle. A savoir deux pièces distribuées par deux portes extérieures, la première, à gauche, nommée « le transport », car cette pièce non chauffée permettait de se rendre directement dans la cour arrière mais aussi, elle était agencé d’une cage d’escalier en bois. La deuxième, la salle était meublée de part et d’autre de la cheminée. Dans le mur du fond, un alignement de meubles en bois, ici deux lits séparés par une armoire. La table faisant face à la cheminée et à l’horloge. Un garde-manger était situé entre les deux portes donnant sur la rue. Ce qui est plus étonnant, c’est la conservation par cette même famille de tout un ensemble de petit mobilier (rouets) et outils (broie, trusquin, davier) évoquant plusieurs activités pratiquées in situ.

Comme dans beaucoup de villages de ce secteur, les états de sections des cadastres anciens mentionnent encore plusieurs « chanvri », des terrains plantés de chanvre. Dans les années 20, les habitants, nous dit-on, allaient encore rouir le chanvre dans le ruisseau de Coëtquen, près du « moulin d’abas ».

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine
  • Murs
    • granulite moellon
    • granite pierre de taille

Bibliographie

  • ROBIN Jean. Saint-Hélen. Son histoire. Par un hélenais d’adoption [Monographie imprimée, sans date, sans édition]. P.83

Annexes

  • Village de Coëtque, extrait de l’état de la section A, du cadastre de 1844
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018