Le toponyme "Crec'h an Goué" (Crec'h Goué ou Crec’h an Gouez) signifie littéralement "la colline des arbres". Ces terres dominant le Jaudy sont signalées comme un ancien "lieu noble". Le cadastre de 1835 figure un ancien site manorial : on note notamment la présence d'un colombier (toponymes "Couldry" ou "parc ar houldry"). Leur origine vient de "coulm" [koulm] qui signifie la colombe.
Selon les états de section du cadastre, "Crec'h an Goué" appartient en 1835 à Hyacinthe Quelen, archevêque de Paris (également propriétaire de la métairie de Kermartin). Les parcelles sont désignées comme "parc vur, labour" (n° 129), "parc vur, l’aire et bâtiment" (n° 130), "ar jardin" (n° 131 et 132), "maison, bâtiment et jardin" (n° 133), "Loguel houldry, lande" (n° 134), "Loguel houldry, labour" (n° 135), "Le colombier, bâtiment" (n° 136), "ar creyo, lande" (n° 137), "ar stang, pré" (n° 138), "prat ar vilin, pré" (n° 139), "prat creiz, pré" (n° 140), "prat creiz, pâture" (n° 141), "lannec bian, landes" (n° 142)... D’autres parcelles appartiennent à ce propriétaire et sont exploitées directement par lui ou via un bail à convenant.
Les photographies de 1973 du pré-inventaire montrent deux pierres armoriées (la première, gravée sur le manteau d'une cheminée d'une dépendance servant alors de "porcherie" ; la seconde, sur un linteau de fenêtre dans un cartouche quadrilobé). Ces armoiries, identifiées comme celles de la famille Pavic, sont : "d'azur à deux chevrons entrelacés de sable, accompagné en pointe d'un annelet de même". Roland Pavic, fils de Jean était seigneur de Crec'h en Gouez en 1594. En 1610, Olivier Pavic, seigneur de Crec’h an Gouez, Kergaric et Kerallec épouse Marie Le Saint, dite "dame de Kermartin". Olivier Pavic - capitaine de 100 arquebusiers à cheval en 1589, maitre de camp en 1593 puis gouverneur de Bréhat et Tréguier - a racheté la seigneurie de Kermartin1.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.