Dossier d’œuvre architecture IA29004713 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales de Bretagne
Groupe défensif côtier "Crozon" codé "Cr" (Crozon)
Œuvre étudiée
Auteur
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Nord
  • Commune Crozon
  • Dénominations
    ensemble fortifié

Brest "allemande"

Dès leur arrivée à Brest le 19 juin 1940, les Allemands s’intéressent tout naturellement aux infrastructures portuaires et aux batteries côtières de la rade. Les formes de construction navale de l’arsenal reçoivent de nombreux navires de la marine de guerre allemande (Kriegsmarine) au cours du conflit.

Dès juillet 1940, l’occupant travaillait à la construction d’une batterie à longue portée nommée Graf Spee située non loin de la pointe Saint-Mathieu. D’une portée effective comprise entre 21 et 28 km grâce à ses quatre canons Krupp modèle 1906 de 28 cm de calibre, elle devait permettre de défendre les approches du vestibule. Non loin de là, les batteries des Rospects baptisées Holtzendorff (sous casemate en avril 1942) et de Toulbroc’h voient leur camouflage amélioré. Le port de Brest reçoit aussi une importante défense antiaérienne composée de batteries de campagne en attendant des constructions permanentes en béton. Enfin, les aérodromes de Guipavas et de Lanvéoc-Poulmic (base aéronautique navale) sont investis par la Luftwaffe qui y construit de nombreux abris bétonnés.

Les bassins de Laninon, longs de 250 m, accueillent fin 1940 et en 1941 des croiseurs de bataille Scharnhorst, Gneisenau (sister-ship du Scharnhorst), Prinz Eugen et Admiral Hipper. En raison de leur présence en rade de Brest, le port et la rade subissent des bombardements aériens de la Royal Air Force.

Der Atlantikwall, le Mur de l’Atlantique

Le 14 décembre 1941, suite à l’entrée en guerre des États-Unis, Adolf Hitler évoque la construction d’un nouveau Mur de l’Ouest (Neue Westwall) sur les côtes de l’Europe aux endroits les plus stratégiques : les Festungen doivent protéger les bases de sous-marins et les grands ports. La directive n° 40 du 23 mars 1942 marque le lancement officiel de l’Atlantikwall, le Mur de l’Atlantique, à établir le long des côtes européennes, de la Norvège aux Pyrénées. Ces fortifications sont destinées à empêcher "une invasion du continent" par les Alliés depuis la Grande-Bretagne. En Bretagne, la marine allemande s’approprie les ports de Saint-Malo, Brest, Lorient et Saint-Nazaire.

Le programme de construction du Mur de l’Atlantique est lancé en août 1942. Des études préalables ont été réalisées par les compagnies géologiques (Schutzstaffel Wehrgeologen-Kompanie) en vue de futures implantations militaires (routes, ponts, ports ou ensembles fortifiés) dès la fin de 1941. Les compagnies géologiques assurent l’approvisionnement en eau (Wasserversorgung) des ouvrages existants et à créer (défenses côtières).

À partir de janvier 1943, c’est le lancement du Schartenbauprogramm : il s’agit de protéger les pièces d’artillerie des raids aériens alliés en les mettant sous casemate bétonnée.

Le secteur défensif côtier de la région de Brest

Dans l’organisation militaire allemande, le secteur défensif côtier de la région de Brest (Küsten-Verteidigungs-Abschnitt B) s'étend des communes littorales de Plouescat à Plomodiern (Pentrez et plage de la Lieue de Grève). Il regroupe 4 groupes défensifs côtiers (Küsten-Verteidigungs-Gruppe) :

- "Aber Wrach" (ex Lesneven). Cet ensemble fortifié est codé "A" ou "Av" en référence à l'Aber Wrac'h, fleuve côtier orthographié "Aber Vrac'h" par les allemands. L'ancien nom de cet ensemble fortifié est "Lesneven".

- "Saint-Renan" codé "Re" ;

- "Brest" codé "B" ;

- "Camaret" codé "C" ou plutôt "Cr" en référence à Crozon.

Chaque groupe défensif côtier (Küsten-Verteidigungs-Gruppe) regroupe lui-même des points d’appui légers (Widerstandsnest abrégé "Wn") ou lourds (Stützpunkt abrégé "Stp") disposés aux points stratégiques du littoral et de l’intérieur dont les objectifs sont :

- la défense immédiate des plages et zones de débarquement ;

- la défense lointaine par des batteries lourdes regroupant plusieurs pièces d'artillerie ;

- la défense des fortifications et infrastructures par des batteries antiaériennes ;

- la défense des infrastructures (routes, ponts, gares, aéroports, hôpitaux, centres logistiques...).

Le nombre moyen de blockhaus par ensemble fortifié est compris entre 7 et 9. Des positions peuvent être très éclatées sur le terrain à la différence de celles de l’armée de Terre ; il s’agit de positions de la Marine qui disposent de très nombreuses batteries notamment antiaériennes et de postes de commandement. L’armée de l’Air (Luftwaffe) dispose également de ses propres ensembles fortifiés.

  • État de conservation
    détruit, vestiges, désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, à signaler

Annexes

  • Liste des ensembles fortifiés allemands du groupe défensif côtier de Camaret - Crozon
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007, 2015
(c) Inventaire général
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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