Édifice appartenant au corpus des maisons d'architecte qui constituent des exemples de référence tant pour la production locale que dans la carrière de leur auteur. La relation à l'espace public, au moyen de la cour surélevée, est ici particulièrement originale.
Cet hôtel réalisé par Emmanuel Leray pour lui même s'accommode du bâti préexistant. Sa construction en retrait d'alignement et surtout l'emploi d'une cour antérieure surélevée formant socle individualisent l'édifice. Le choix d'un parement de brique silico-calcaire, cher à l'architecte, valorise le jeu des références éclectiques des baies dont la diversité des formes et des modules est également l'expression, par delà leur décor, d'une démarche rationaliste. Au sommet de la baie serlienne servant d'entrée au cabinet de l'architecte, un écu découpé sculpté d'un chapiteau annonce la profession de l'occupant des lieux.
L´édifice individualisé par rapport à son environnement grâce son implantation et à un astucieux système de soubassement formant terrasse cherche à se distinguer. Emmanuel Le Ray réalise une oeuvre savante, multipliant, comme le soulignent François Loyer et Hélène Guéné, les références à des édifices manifestes de l´architecture Art Nouveau (maison de Paul Hankar, hôtel Tassel de Horta à Bruxelles) et affirme à la fois son goût personnel et sa modernité. Le décor intérieur, s´il garde l´empreinte du style éclectique en vogue à la fin du 19e siècle, intègre cependant des éléments remarquables, en particulier dans le parloir-bureau où le mobilier est conçu en même temps que l´architecture.