• inventaire topographique, Rennes
Maison d'architecte, dite hôtel Le Ray, 11 rue de Viarmes (Rennes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rennes ville - Rennes ville
  • Commune Rennes
  • Adresse 11 rue de Viarmes
  • Cadastre 1980 BP 34, 35
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, bureau d'études, atelier

Édifice appartenant au corpus des maisons d'architecte qui constituent des exemples de référence tant pour la production locale que dans la carrière de leur auteur. La relation à l'espace public, au moyen de la cour surélevée, est ici particulièrement originale.

Cet hôtel réalisé par Emmanuel Leray pour lui même s'accommode du bâti préexistant. Sa construction en retrait d'alignement et surtout l'emploi d'une cour antérieure surélevée formant socle individualisent l'édifice. Le choix d'un parement de brique silico-calcaire, cher à l'architecte, valorise le jeu des références éclectiques des baies dont la diversité des formes et des modules est également l'expression, par delà leur décor, d'une démarche rationaliste. Au sommet de la baie serlienne servant d'entrée au cabinet de l'architecte, un écu découpé sculpté d'un chapiteau annonce la profession de l'occupant des lieux.

L´édifice individualisé par rapport à son environnement grâce son implantation et à un astucieux système de soubassement formant terrasse cherche à se distinguer. Emmanuel Le Ray réalise une oeuvre savante, multipliant, comme le soulignent François Loyer et Hélène Guéné, les références à des édifices manifestes de l´architecture Art Nouveau (maison de Paul Hankar, hôtel Tassel de Horta à Bruxelles) et affirme à la fois son goût personnel et sa modernité. Le décor intérieur, s´il garde l´empreinte du style éclectique en vogue à la fin du 19e siècle, intègre cependant des éléments remarquables, en particulier dans le parloir-bureau où le mobilier est conçu en même temps que l´architecture.

Les plans originaux conservés aux archives communales de Rennes portent la date 1901 ; l´hôtel, construit pour lui même par l´architecte Emmanuel Le Ray, porte la date 1902 en façade. Les arrêtés de voiries mentionnent un agrandissement à l´ouest en 1903 par la construction d´un atelier de sculpture accessible depuis la rue de Bel-Air, actuellement rue du Sergent-Guihard. En 1901, l´espace intérieur est organisé de part et d´autre d´un couloir et d´un vestibule central : à droite, les pièces de réception sont disposées en enfilade (salon sur la rue, salle à manger et petite véranda sur le jardin) ; à gauche de l´entrée, un parloir-bureau et l´escalier desservant les étages. Les pièces d´eau et l´office sont nettement séparés des pièces principales, la cuisine se trouvant au sous-sol. Au premier étage, quatre chambres avec garde-robe, placards ou cabinet de toilette se distribuent autour d´un palier central. Des photographies anciennes permettent de se faire une idée du décor intérieur : dans la salle à manger, la partie supérieure des murs est ornée d´une frise florale surmontée d´une corniche formant vaisselier de part et d´autre d´une large arcature de boiserie en plein-cintre et abritant une statue, au-dessus du poêle. Dans le bureau-parloir, les boiseries de la cheminée sont prolongées, de chaque côté, par deux sièges de lecture et deux vitrines dont le battant reçoit un vitrail orné de fleurs de fuschia dans le style Art Nouveau.

L´implantation de l´hôtel, construit entre mitoyens, est à la fois en retrait et en biais de l´alignement de la rue. Ce parti a permis la création d´une cour-terrasse surélevée au-dessus d´un niveau de sous-sol, par laquelle on accède, par delà un escalier latéral, à l´entrée du bâtiment. Au-dessus de ce socle et d´un soubassement de granite surmonté d´un bandeau de calcaire en pierre de taille, la façade sur rue est construite en brique silico-calcaire de couleur ocre-jaune. Les encadrements de baies, la corniche et les éléments de décor sont en calcaire mouluré et sculpté de motifs végétaux. Les élévations latérales sont en moellon de schiste. La composition de la façade sur rue s´équilibre entre les deux travées sud couvertes d´un toit brisé et la forte travée nord, plus haute, coiffée en pavillon ; elle reçoit les éléments principaux du décor, particulièrement dans les parties hautes avec la large frise aux rinceaux de feuillage, le balcon et le couronnement foisonnant de la lucarne pendante. Au rez-de-chaussée, une large baie thermale soulignée d´un bandeau et couronnée à la clef d´un écusson sculpté d´un chapiteau composite, emblème du métier d´architecte, est garnie de ferronnerie au motif en coup de fouet.

  • Murs
    • schiste
    • brique
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble

Données complémentaires architecture Rennes

  • DENO
  • HYPO maison d'architecte
  • PHYPO
  • NOTA
  • SCLE1 1902
  • IMPA parcelle sur rue
  • CBATI mitoyen
  • IMBATI en retrait
  • PERP
  • PASSAGE Non
  • ESPAL cour antérieure
  • ESPAP jardin en fond de parcelle
  • TAPA
  • BOUTIQ
  • NACC
  • AUTO
  • ACC1
  • ACC2
  • ESCAFO
  • ESCAPO
  • RDC
  • ETAGE
  • ENTRESOL
  • COMBLE
  • ATTIQUE
  • TRAV1
  • TRAV2
  • TRAVANGLE
  • MUR
  • ANGLE
  • ORIEL
  • BALCON
  • IAUT unicum
  • ICHR typicum
  • IESP typicum secteur
  • ICONTX structurant
  • ITOPO
  • PINTE
  • POS 3
  • SEL étudié
  • PART
  • NATURE
  • RESEAU
  • MORPHO
  • IMPBA
  • SURF
  • LOTS
  • VOIES
  • PRESC
  • VEGETAL
  • OBS
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • A. C. Rennes. Voirie ; 100 W 6. Alignements : autorisations de construire.

    (juillet 1901)
  • [1902-1911]. A. C. Rennes. Matrices cadastrales ; registre 34. Ville. Propriété bâtie (1902-1911) .

    Archives communales de Rennes
  • A. C. Rennes. Voirie ; 100 W 8. Alignements : autorisations de construire.

    (juin 1903)

Bibliographie

  • LOYER, François (dir.). Rennes, embellir la ville. La mise en valeur d'un quartier résidentiel à la limite du centre ancien : Sévigné, étude réalisée avec le concours du ministère de la Culture et la Ville de Rennes. Paris : L'Art en province, 1987.

    p. 146
  • VEILLARD, Jean-Yves. Rennes au 19e siècle, architectes, urbanisme et architecture. Rennes : éditions du Thabor, 1978.

    Archives municipales de Rennes : R2-132
    p. 478
  • LAURENT, Catherine (sous la direction de). Emmanuel Le Ray, architecte de la Ville de Rennes de 1985 à 1932, Rennes, 2000.

    p. 30, 56
  • LOYER, François, GUENE, Hélène. L'Eglise, l'Etat et les architectes, Rennes 1870-1940, éditions Norma, 1995.

    p. 197-198

Documents figurés

  • Hôtel rue de Viarmes. E. Le Ray architecte, publiée dans Monographies de bâtiments modernes, 11e année, A. Raguenet, 1902-1903 (A. C. Rennes : 2 Fi 215).

  • Hôtel rue de Viarmes. E. Le Ray architecte. Plans et élévation de la cheminée, publiés dans Monographies de bâtiments modernes, 11e année, A. Raguenet, 1902-1903 (A. C. Rennes : 2 Fi 215).

  • Vue intérieure de la salle à manger et du bow-window, publiée dans Monographies de bâtiments modernes, 11e année, A. Raguenet, 1902-1903, p. 230 (A. C. Rennes : 2 Fi 215).

Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 1998
Dossiers de synthèse