Dossier d’œuvre architecture IA35023220 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Rennes
Hôtel-Dieu, rue de l' Hôtel-Dieu (Rennes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rennes ville - Rennes ville
  • Commune Rennes
  • Adresse rue de l' Hôtel-Dieu
  • Cadastre 1980 AB 467, 588, 581
  • Dénominations
    hôtel-Dieu
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, maternité, dispensaire

Premier établissement hospitalier construit à Rennes au 19e siècle et témoin d'une conception hygiéniste de l'espace de soins, l'hôtel-Dieu est une oeuvre unique dans la carrière de l'architecte rennais Aristide Tourneux. C'est, à l'origine, un édifice à double orientation qui joue un rôle décisif dans les projets d'extension et de réécriture du tissu urbain au nord de la ville. Son esthétique sobre, convenant à l'usage, est très représentative de l'écriture subtile de l'architecte, dont les autres réalisations ont cette même texture crayeuse et graphique.

Exemple du type pavillonnaire articulé, dit encore en dents de peigne, l'édifice, dont le plan est comparable à celui de l'hôpital parisien Lariboisière (P. Gauthier, 1854), s'inscrit dans une démarche fonctionnaliste, par la distinction claire des espaces et la sobriété de son décor. La charpente à tirants métalliques de la chapelle est le seul exemple de l'influence du séminaire construit à Rennes, sur les plans de Labrouste.

Selon les travaux de Jean-Yves Veillard, la construction de l´édifice est dictée par la nécessité de restructurer les établissements hospitaliers de la ville, délabrés et dispersés : l'hôpital Saint-Yves, l'hôpital général installé dans l'ancien couvent de Catherinettes rue de Paris, l'hospice Saint-Melaine, installé dans l'ancienne abbaye, enfin l'hôpital des Incurables, rue de la Santé. Le projet de création d'établissements spécialisés, sous la Restauration, est abandonné, après la décision de construire un nouvel hôpital en 1835. De 1840 à 1851, les débats sont liés au choix de l'emplacement et au problème du financement, la construction des quais ayant lourdement endetté la ville. L´amélioration des conditions d'hygiène devient un critère dominant dans la réflexion sur les édifices hospitaliers, qui nécessite des terrains suffisamment vastes et une alimentation en eau importante. Divers emplacements sont envisagés pour la construction ou la reconstruction sur un terrain appartenant déjà aux Hospices, à la ville ou l´acquisition de nouveaux terrains. Nombreux sont ceux qui seront écartés : la Motte, offrant un dénivelé trop important, le Mail-Donges, abandonné au moment des projets d´implantation de la gare, l´emplacement actuel du musée en raison de sa proximité avec le collège, enfin la rue d'Echange et le Champ-Dolent considérés comme des zones insalubres (ce dernier au regret du maire Pontgérard qui y voyait la possibilité de contribuer à l'embellissement de la ville basse). Au nord de la ville, rue de Fougères, près de l´actuel lycée Jean-Macé, les terrains étaient trop coûteux et pas assez spacieux, en même temps que trop proches d'une école. On songe alors à agrandir l'hôpital Saint-Yves et l'hôpital général (ancien couvent de Dominicaines) ou à construire à l'emplacement du manège, aussi écarté en raison de son caractère insalubre. Mais il semblait préférable de s´orienter vers le nord-ouest de la ville, offrant des terrains secs et surélevés. A l´acquisition des terrains de la Cochardière succède l´ouverture d'un concours dont le programme est défini, en 1851, par une commission qui ne compte ni architecte, ni médecin. Le programme indique la surface du terrain (24 000 m2), qui doit permettre de construire un établissement d´une capacité de 500 lits, le nombre des bâtiments pour les malades, impose leur orientation est/ouest, un maximum de 30 lits par salle, une communication aisée entre les différents bâtiments : administration, services généraux et logement des religieuses mais aussi la chapelle ouverte au public. Le nombre des projets présentés (24) atteste de la diffusion du concours, auquel répondent des architectes parisiens et du Grand-Ouest. La commission d'examen des sept projets retenus est composée de neuf membres, le maire, deux médecins, deux ingénieurs des Ponts-et-Chaussées, un représentant de l'armée et trois architectes : Abel Blouet, membre du conseil national des Bâtiments civils, H. Th. Driollet, architecte de la ville de Nantes, Vincent Boullé, architecte de la ville de Rennes. Le projet lauréat est celui de l'architecte rennais Aristide Tourneux. Il propose un dispositif à double orientation avec une cour intérieure et de nombreux espaces libres plantés. L'entrée principale est placée au sud, où une cour antérieure précède le bâtiment de l'administration. Au nord, un accès secondaire permet l'accès à la chapelle et aux logements des religieuses, enfin une entrée de service est aménagée à l'est depuis la rue de la Cochardière. L´adjudication des travaux a lieu en 1854. La construction est réalisée entre 1855 et 1858. Le décor sculpté du fronton de la façade principale est l´oeuvre du sculpteur rennais Barré. Les permis de construire indiquent que l'économat est agrandi à l'est, en 1953, sur les plans de l´architecte Yves Le Moine. En 1952, l'architecte dresse les plans du centre de médecine préventive, construit rue de la Cochardière.

L´édifice construit en parcelle traversante d´angle dispose d´accès multiples. Au sud, rue de l´Hôtel-Dieu, l´entrée principale donne accès aux bâtiments de l´administration dont le plan en U détermine une avant-cour. Au nord, rue Saint-Martin, se situe un accès secondaire vers des aires de stationnement ; à l´est, rue de la Cochardière, une cour distribue plusieurs corps de bâtiment annexes ; enfin à l´ouest, rue de Dinan, deux entrées donnent accès à la maternité et à une maison de convalescence, construites en retrait de la voie. L´édifice se compose de plusieurs corps de bâtiment parallèles, à 2 étages carrés, reliés par des galeries basses déterminant une cour centrale rectangulaire sur laquelle ouvre la chapelle, dont le couvrement est fait d'une charpente à tirants métalliques. Au nord-ouest, les bâtiments de la communauté, de plan en U, déterminent un cloître rectangulaire. Les différents corps de bâtiment, couverts d´ardoises, sont construits en moellons de schiste masqués par un enduit ; seule la façade principale est en calcaire, appareillée en pierre de taille. Au sud-ouest et au nord-est, trois corps de bâtiment de plan allongé en moellons de schiste masqués par un enduit sont des ajouts ultérieurs, contemporains des constructions réalisées à l´est, du côté de la rue de la Cochardière. Rue de l´Hôtel-Dieu et rue Saint-Malo, les extensions sont construites en maçonnerie masquée par un enduit. Rue de la Cochardière, l´économat et le centre de médecine préventive sont construits en maçonnerie masquée par un enduit avec une couverture en ardoises.

  • Murs
    • calcaire
    • schiste
    • enduit
    • enduit
    • pierre de taille
    • moellon
    • béton armé
    • maçonnerie
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    en rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Typologies
    type articulé

Données complémentaires architecture Rennes

  • DENO
  • HYPO
  • PHYPO
  • NOTA
  • SCLE1
  • IMPA
  • CBATI
  • IMBATI
  • PERP
  • PASSAGE
  • ESPAL
  • ESPAP
  • TAPA
  • BOUTIQ
  • NACC
  • AUTO
  • ACC1
  • ACC2
  • ESCAFO
  • ESCAPO
  • RDC
  • ETAGE
  • ENTRESOL
  • COMBLE
  • ATTIQUE
  • TRAV1
  • TRAV2
  • TRAVANGLE
  • MUR
  • ANGLE
  • ORIEL
  • BALCON
  • IAUT unicum
  • ICHR typicum
  • IESP unicum aire d'étude
  • ICONTX structurant
  • ITOPO site de périphérie
  • PINTE
  • POS 3
  • SEL étudié
  • PART
  • NATURE
  • RESEAU
  • MORPHO
  • IMPBA
  • SURF
  • LOTS
  • VOIES
  • PRESC
  • VEGETAL
  • OBS
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents d'archives

  • A. C. Rennes. Permis de construire ; 764 W 14. Rue Honoré d'Estiennes d'Orves (1950-1970) ; rue de l'Hôtel-Dieu (1911-1957) .

  • A. C. Rennes. Centre de médecine préventive universitaire : 6 W 245.

Bibliographie

  • VEILLARD, Jean-Yves. Rennes au 19e siècle, architectes, urbanisme et architecture. Rennes : éditions du Thabor, 1978.

    Archives municipales de Rennes : R2-132
    p. 331-345

Documents figurés

  • [1960 ca.]. L'Hôtel-Dieu, carte postale, vers 1960 (A. P.).

  • [1952]. Centre de médecine préventive universitaire : plan du deuxième étage, dessin, par Lemoine, architecte des Hospices, 1952 (A. C. Rennes).

  • [1952]. Centre de médecine préventive universitaire : plan du premier étage, dessin, par Lemoine, architecte des Hospices, 1952 (A. C. Rennes).

  • [1952]. Centre de médecine préventive universitaire : plan du rez-de-chaussée, dessin, par Lemoine, architecte des Hospices, 1952 (A. C. Rennes).

Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 1999