L´édifice s´élève au-dessus d´un niveau de soubassement où sont situés cave à vins, chaufferie, buanderie et séchoir. La distribution, complexe, s´effectue à chaque niveau de manière circulaire et depuis un espace central. Au rez-de-chaussée surélevé, un grand vestibule ouvre sur les pièces de réception, salon et salle à manger en suite, sur la salle de jeux, la cuisine et abrite l´escalier principal menant à l´étage. Les chambres y sont distribuées suivant le même principe et disposent chacune d´une pièce d´eau équipée d´une douche et de W.C, celles (des parents) situées côté rue sont séparées par une salle de bains et une garde-robe. Un second escalier, dont le départ est masqué par une porte, mène à l´étage de comble.
La construction est constituée par une ossature en béton armé, avec remplissage de brique creuse. Le parement extérieur est constitué par des plaques de ciment enduit de couleur ocre pâle et jointoyées, au-dessus d´un niveau de soubassement en pierre reconstituée plus foncée. La façade principale est marquée par une forte travée centrale recevant, au-dessus de la porte d´entrée et de l´allège centrale, des bandeaux de fenêtres horizontaux, et encadrée de tables verticales percées d´un oculus dans la partie supérieure. De part et d´autre, de larges baies horizontales s´inscrivent dans le traitement différencié des angles arrondis, en particulier au nord où le volume ovale de la salle de jeux se prolonge au niveau du toit. Ce dernier, couvert en ardoise, se caractérise par un volume important et des formes adaptées à chaque face de l´édifice. Traité en croupe au sud, en demi-croupe à l´ouest, il descend au niveau du rez-de-chaussée au nord ; fortement débordant, il abrite une corniche moulurée en doucine et reçoit une série de lucarnes.
Outre la modernité des installations (éclairages plafonnants et indirects, intégration d´éléments de mobilier, multiplication des pièces d´eau, séchoir à linge relié au chauffage central), la qualité des matériaux, de leur mise en oeuvre et la perfection du détail sont à signaler. Le vestibule, encadré de deux portes de bois sombre en quart de rond, reçoit un dallage incrusté d´un quadrillage de cuivre ; le départ de l´escalier, en palissandre et laiton, et la rampe en fer forgé font face à l´entrée, dans un mouvement ascendant fortement marqué. Dans le salon, une peinture murale datée 1939 et signée d´Edouard Mahé représente une mappemonde ponctuée de motifs semblant se rapporter aux grandes découvertes, aux différents peuples (indien d´Amérique, petite tahitienne inspirée de Gauguin), aux monuments les plus remarquables (Saint-Pierre de Rome, les pyramides d´Egypte, la Cité interdite) et à une histoire personnelle, l´église Sainte-Thérèse de Rennes, construite par l´entrepreneur, et un couple de danseurs bretons prenant place au centre de la composition. La salle de bains, avec son revêtement d´opaline verte souligné de baguettes chromées, présente un rare exemple de décor de cette période encore en place.