Ce dossier a été ouvert par Isabelle Barbedor et Aline Carpentier dans le cadre de l’étude topographique réalisée sur la ville de Rennes en 2000, puis complété en 2023 par Ludmila Fagot, lauréate d’une bourse de recherche accordée par la Région Bretagne, dans le cadre de son mémoire sur « La maison centrale de Rennes au XIXe siècle : une prison pour femmes ».
- inventaire topographique, Rennes
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Rennes ville - Rennes ville
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Commune
Rennes
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Adresse
188 bis rue de Châtillon
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Cadastre
1980
BX 700 à 702
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Dénominationsprison
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Parties constituantes non étudiéeschapelle
La maison centrale de Rennes est en 2023 l’unique prison française réservée exclusivement aux femmes. L’état de ruines de la prison située anciennement rue Saint-Hélier, qui les accueillait auparavant, a conduit à la construction d’un nouvel établissement dès 1863.
Il est édifié sur les plans de l’inspecteur général des édifices pénitentiaires, Alfred Normand, et le conservateur des bâtiments de l’Etat, Charles Langlois. Ils envisagent d’établir un bâtiment de forme hexagonale, similaire à celui de la prison de La Roquette, située dans le 11e arrondissement de Paris, sur les plans d’Hippolyte Lebas. Bien que le modèle panoptique influence particulièrement ce dernier, les architectes rennais ne souhaitent pas conserver la tour qui permet, en principe, à chaque gardien de surveiller deux étages.
L’établissement est situé à proximité de la gare, alors en pleine campagne, sur le plateau de Beaumont. Le terrain mesure neuf hectares. Les premiers plans d’Alfred Normand, datés de 1860, placent l´entrée de la prison à l´ouest sur une nouvelle avenue (actuelle rue de l´Alma). L’inspecteur modifie ensuite ses plans, changeant l´orientation des bâtiments et l´entrée de la prison, désormais au nord, rue Paul Féval.
La construction de l´édifice se fait en plusieurs campagnes. L’adjudication se divise en deux lots. Le premier lot comprend les travaux de terrasse, la maçonnerie, la charpenterie, la plomberie, la peinture ainsi que les vitres. La construction du mur d’enceinte et de la porte d’entrée de la maison centrale constituent les deux impératifs de ce lot. Le second comprend les travaux de déblais et de remblais pour le nivellement et le dressement du terrain sur lequel doit être élevés les bâtiments. Ceux destinés à la détention sont construits à compter de 1866 en privilégiant des dortoirs en commun, plutôt que des cellules individuelles. Les travaux se poursuivent par la construction de la chapelle à partir de 1872, sur des plans de 1871.Une dernière tranche de travaux est lancée pour l´édification des bâtiments perpendiculaires à l´entrée, bâtiments de l'administration et logements (1873-1876).
En 1876, le conseiller général François-Marie Le Pomellec souhaite que la maison centrale soit « transformée en un quartier d’artillerie et approprié aux besoins du service militaire et à l’installation du 3e régiment d’artillerie ». Il estime que « le bâtiment construit est beaucoup trop luxueux pour une maison centrale et on peine à comprendre qu’on ait pu élever un véritable palais pour des femmes que la loi a frappées, en expiation de leur faute ». Toutefois, sa demande n'aboutit pas.
En 1878, puis en 1904, l’administration demande à ce que des cellules soient réalisées. Les dortoirs en communs ne sont toutefois divisés en douze divisions de vingt cellules qu’entre 1953 et 1959 par le dédoublement des niveaux existants.
En 1960, un bâtiment annexe, destiné au personnel, vient s´ajouter à l´ensemble, ainsi que des ateliers de maintenance.
[Ludmila Fagot, contribution ponctuelle, 2023]
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Période(s)
- Principale : 3e quart 19e siècle
- Principale : 3e quart 20e siècle
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Dates
- 1860, daté par travaux historiques
- 1862, daté par source
- 1866, daté par source
- 1871, daté par source
- 1873, daté par source
- 1953, daté par source
- 1960, daté par source
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Auteur(s)
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Auteur :
Normand Alfred-Nicolasarchitecte attribution par travaux historiquesNormand Alfred-NicolasCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Auteur :
Langlois Charlesconducteur de travaux attribution par travaux historiquesLanglois CharlesCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
- Personnalité : promoteur attribution par source
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Auteur :
Le bâtiment de détention de plan hexagonal est inscrit dans une enceinte carrée de 250 m de côté. Au rez-de-chaussée, une galerie sur le pourtour de la cour intérieure permet la communication entre les ateliers, l'école et le réfectoire. Au centre de cette cour est placée une fontaine.
A l´origine deux étages abritent les dortoirs. La création d´un étage supplémentaire permettant d'aménager des cellules modifie les proportions des façades d'Alfred Normand.
La chapelle s'élève perpendiculairement à l´aile sud, dans l´axe de l´entrée. Deux bâtiments encadrent la cour d'honneur, au nord, abritant logements et bureaux.
Au sud, se situent l'infirmerie et un bâtiment abritant boulangerie et buanderie au rez-de-chaussée, séchoirs à air chaud et à air libre à l'étage. Au dernier niveau étaient placées des citernes de récupération des eaux de pluie.
[Isabelle Barbedor et Aline Carpentier, inventaire topographique, 2000]
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Murs
- granite pierre de taille
- schiste moellon enduit
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Toitsardoise
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Étagesrez-de-chaussée surélevé, 3 étages carrés
Données complémentaires architecture Rennes
- DENO
- HYPO
- PHYPO
- NOTA
- SCLE1
- IMPA
- CBATI
- IMBATI
- PERP
- PASSAGE
- ESPAL
- ESPAP
- TAPA
- BOUTIQ
- NACC
- AUTO
- ACC1
- ACC2
- ESCAFO
- ESCAPO
- RDC
- ETAGE
- ENTRESOL
- COMBLE
- ATTIQUE
- TRAV1
- TRAV2
- TRAVANGLE
- MUR
- ANGLE
- ORIEL
- BALCON
- IAUT typicum
- ICHR typicum
- IESP typicum aire d'étude
- ICONTX structurant
- ITOPO site de périphérie
- PINTE Edifice majeur dans le développement urbain du sud de la ville et dans l'histoire de l'architecture carcérale, qu'il convient d'étudier à ce titre. Le choix du site, qui doit permettre de mettre en communication directe la prison avec le centre ville, nécessite la réorganisation ou l´aménagement de voies de communication aux abords de la prison.
- POS 3
- SEL sélection requise
- PART
- NATURE
- RESEAU
- MORPHO
- IMPBA
- SURF
- LOTS
- VOIES
- PRESC
- VEGETAL
- OBS
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Statut de la propriétépropriété publique
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine
- (c) Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine
- (c) Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine
- (c) Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine
- (c) Ville de Nantes
- (c) Ville de Nantes
- (c) Ville de Nantes
- (c) Ville de Nantes
- (c) Ville de Nantes
- (c) Ville de Nantes
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
Documents d'archives
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Archives privées de la Société des architectes diplômés par le gouvernement (Paris), avant 1900.
Référence de la notice biographique : 01712 -
A. C. Rennes. Série O ; 1 O 227. Voirie urbaine. Canton sud-est. Rue de Châtillon (1861-1938) .
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A. C. Rennes. Série O ; 1 O 226. Voirie urbaine. Canton sud-est. Rue de Châtillon (1810-1927) .
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A. C. Rennes. Série O ; 1 O 207. Voirie urbaine. Canton sud-est. Rue de l'Alma (1807-1921) .
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A. C. Rennes. Série O ; 1 O 297. Voirie urbaine. Canton sud-est. Chemin de petite communication n° 29 de Rennes au Sel-de-Bretagne (1858-1880) .
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AD35. Cote 1Y105. Mémoire descriptif à l’appui de l’Avant-projet des constructions, 28/12/1860
Bibliographie
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LOYER, François, GUENE, Hélène. L'Eglise, l'Etat et les architectes, Rennes 1870-1940, éditions Norma, 1995.
p. 30 -
I. F. A. Rennes, continuer la ville. L'urbanisation d'un quartier pavillonnaire à la périphérie du centre ancien, Paris : l'Art en province, 1987.
p. 66-78 -
VEILLARD, Jean-Yves. Rennes au 19e siècle, architectes, urbanisme et architecture. Rennes : éditions du Thabor, 1978.
p. 355-358 -
Rapports et délibérations du Conseil général d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Oberthur, 1876 / p. 168.
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Normand Alfred, Maison centrale de force et de correction pour 1000 femmes à Rennes, Paris, A. Morel, date inconnue (autour de 1860)
Périodiques
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Maison centrale de correction pour mille femmes à Rennes. In L'Encyclopédie d'architecture, 1879.
p. 98-99 -
Prison à Rennes. In L'Architecture, 1911.
p. 101 - 104, pl. 28 -
DELOURMEL L., « Les anciennes prisons de Rennes », in Bulletin et mémoires de la société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, Rennes, M. Simon, 1897, t. XXVII
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DUPUY A., « La Bretagne au XVIIIe siècle : Les prisons », in Bulletin et mémoires de la société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, Rennes, C. Catel, 1883, t. XVI
Documents figurés
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Chapelle de la maison de correction de Rennes. Plan et élévations, par A. Normand, 1880, in L'Encyclopédie d'architecture.
pl. 630, 642, 655 -
Prison centrale de Rennes. Elévation Croquis d'architecture, 1877, n° 6, fig.
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Prison à Rennes. Plans, coupe, élévations, détails, par A. Normand, 1880, in Croquis d'architecture.
n° 1, fig -
Maison centrale de correction pour mille femmes à Rennes. Plans, coupe, élévations, par A. Normand, 1879, in L'Encyclopédie d'architecture.
pl. 603-604, 612-613, 626 -
Plan de la maison centrale de Rennes en 1914. / 10Y11, AD35
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Plan du 18 avril 1861, annexé à la lettre du 26 octobre 1874 adressée à M. le conseiller d’Etat, directeur de l’administration départementale et communale au sujet de la mise en état de la mobilité d’une partie de l’avenue Beaumont aux abords de la nouvelle maison centrale de Rennes, par l’Inspecteur général, directeur de l’administration pénitentiaire, J. Jaillant. / 1Y105, AD35
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Plans de la Maison centrale à partir des Plans des établissements pénitentiaires de France, réalisés sous la direction du ministre de l’Intérieur Leygues et du directeur de l’administration pénitentiaire Duflos, en 1895
Lien web
- Portfolio de Delphine Dauphy, 2019 (exposition aux Champs Libres, Rennes)
- Portfolio de Marc Loyon, 2019, (exposition aux Champs Libres, Rennes)
Annexes
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Traité entre la ville et l'Etat. 1er mars 1894 (1 O 207)
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Mémoire descriptif à l’appui de l’Avant-projet des constructions, Alfred Normand, 28/12/1860
Photographe à l'Inventaire