A 2 km au nord du village, près de la route menant à Bazouges-la-Pérouse, l’écart du Laurier abrite un ancien manoir. Sur le cadastre de 1824, le domaine du Laurier est constitué d’un manoir et de dépendances, au sud desquels se trouve un étang. Une chapelle se tenait sur le domaine mais elle n’existe plus aujourd’hui. Nous sommes face à un type de manoir très modeste, avec probablement une unique pièce à feu au rez-de-chaussée et une chambre à l’étage. Un escalier à vis dans l’œuvre devait se tenir dans un angle de la construction. Le cadastre ancien présente une petite extension sur l’angle sud-ouest qui pourrait correspondre à l’emplacement de latrines.
Le manoir a subi de nombreuses transformations qui rendent sa lecture architecturale difficile. Il est certain cependant qu’il est constitué de deux parties d’époques différentes. Le manoir correspond à la partie construite en pierre de taille. Cette partie a été rehaussée comme le montre la différence d’appareillage sur la partie supérieure de l’édifice. L’ancienne pente de toit est en outre clairement visible sur le pignon est. L’agrandissement à l’ouest date de la fin du 19e siècle, voire du début du 20e siècle. Cela se reconnaît aux ouvertures larges et régulières et à l’usage du granite bleu provenant de carrière, et qui tient sa couleur de son extraction en profondeur. La rehausse du manoir semble être contemporaine à cette extension car l’appareillage se poursuit de manière homogène sur la partie supérieure. L’agrandissement du bâtiment a été l’occasion de travaux supplémentaires. De cette époque également semblent dater les remaniements des ouvertures du manoir : la porte et la fenêtre au rez-de-chaussée ont été inversées, les ouvertures agrandies et des pierres de remploi disposées en façade.
Très transformé au fil du temps, le manoir présente malgré tout des éléments architecturaux pouvant faire remonter sa construction à la fin du 16e siècle. Le décor d’accolade qui surmonte l’actuelle porte, les moulures et les chanfreins autour des autres ouvertures et l’usage de la pierre de taille dans la mise en œuvre témoignent de cette époque de construction. Par ailleurs, les pierres de remploi au décor de trilobe disposées en façade semblent être issues d’une frise qui pouvait se situer sous la pente du toit et qui aurait été déposée au moment où le manoir a été rehaussé. Celles-ci paraissent plus anciennes et pourraient également provenir d’une construction antérieure au manoir.
La pierre de remploi portant la date 1790 peut provenir d’une ancienne dépendance mais ne semble pas correspondre au manoir lui-même. La date 1634 est quant à elle est davantage plausible même si elle paraît tardive par rapport à l’architecture du bâtiment.
Photographe à l'Inventaire