• inventaire topographique, ville de Vannes (secteur sauvegardé)
Place Gambetta, anciennement place du Morbihan (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse place Gambetta
  • Cadastre 1980 BS, BT, BY non numéroté ; domaine public
  • Dénominations
    place
  • Parties constituantes non étudiées
    hôtel de voyageurs, immeuble, maison, hôtel, porte de ville

La place du Morbihan, aujourd'hui place Gambetta

Le premier projet de création d'une place en hémicycle de part et d'autre de la porte Saint-Vincent remonte au plan d'embellissement de 1787. Mais c'est seulement au début de l'année 1835 que le conseil municipal ressort ce projet et valide un programme d'assainissement des deux bassins situés à l'Ouest et à l'Est du pont Saint-Vincent. L'ordonnance royale du 21 décembre de cette même année confirme l'aliénation des anciens fossés de la ville qui s'apparentaient alors à un vaste cloaque.

L'édification des premiers immeubles par les nouveaux propriétaires s'organisent sous la houlette de l'architecte voyer Philippe Brunet-Debaines. Il propose des fondations sur pilotis et impose des élévations à deux étages carrés dont un attique sous comble n'excédant pas 13 m. sous faîtage, sans doute pour respecter les proportions de la porte Saint-Vincent.

En avril 1838 Marius Charier est nommé sur le poste vacant de Brunet-Debaines, décédé quelques mois plus tôt. Les ambitions du jeune architecte l'incitent à proposer un programme différent qui est accepté par la municipalité. Il préconise pour les immeubles à venir des élévations dépassant de plusieurs mètres le faîtage des constructions précédentes, l'utilisation exclusive de la pierre blanche en façade à l'exception du rez-de-chaussée qui est traité sous la forme d'arcades appareillées en granite. Enfin des balcons en fer forgé placés devant les portes fenêtres des premiers étages accentuent l'effet faussement luxueux de ces immeubles qui restent de conception modeste.

En 1843 les constructions formant l'hémicycle de la place sont achevées ; on a remblayé les vasières ainsi que le bassin de l'ancienne écluse. La ville est enfin dotée d'une place résultant d'un programme, en fait de deux programmes successifs que l'on discerne au premier coup d'oeil moins dans la disparité des façades que dans la différence des hauteurs des immeubles. Véritable mise en scène urbaine néo-classique intégrant la porte Saint-Vincent face au port, cette ouverture vers le Golfe, lui vaudra le nom de place du Morbihan.

Dans les années suivantes le concept établi par Marius Charier déborde le simple espace de l'hémicycle. Le plan de d'alignement et le contrôle de l'architecte imposent une continuité des façades à deux étages carrés en pierre blanche, vers l'Ouest jusqu'à l'angle de la rue Carnot actuelle, vers l'Est sur la petite place du Fety (place Joffre actuelle) ainsi que le long des quais de l'ancienne rue du Commerce. La perspective de la place se trouve ainsi élargie bien au-delà du programme mais l'habilité de l'architecte voyer qui travaille aussi pour son propre compte se révèle dans la réalisation de la grande maison Caro, construite entre 1845 et 1847, sur une parcelle située à l'Est de la place Joffre actuelle. Lorsque l'on se trouve au centre de la place Gambetta, là où circule aujourd'hui un flot continue de voitures, on perçoit la mise en scène. L'un des éléments majeurs de l'ancienne place du Morbihan n'est autre que cette maison Caro qui fait pendant à la chapelle des Ursulines à l'ouest de la place.

Place créée sur la douve et le pont Saint-Vincent, dessinée par Philippe Brunet-Debaines. Elle est bordée d'immeubles en partie dus au crayon du même, puis de Marius Charier qui reprend son poste. Le premier projet de création remonte au projet général d'embellissement de 1787 dessiné par l'ingénieur Maury mais la Révolution marque l'arrêt de toute réflexion et travaux urbains. C'est seulement au début de l'année de 1835 que le conseil municipal ressort ce projet et valide un programme d'assainissement des deux bassins situés à l'ouest et à l'est du pont Saint-Vincent. Ces deux bassins servent d'égouts à ciel ouvert car bien qu'y aboutissent les deux bras de la Marle, le débit est trop faible pour évacuer les immondices vers le port. L'édification des premiers immeubles de la place se fait sous la houlette de l'architecte voyer Philippe Brunet-Debaines qui a pour mission de coordonner les projets de construction, de suivre l'aménagement des canaux souterrains pour la Marle passant sous les futurs immeubles et de veiller à la démolition des petits logis construits depuis des lustres sur les bras du pont Saint-Vincent. Le comblement du bassin de l'écluse du port et de deux vasières de part et d'autre du pont saint-Vincent, décidé en février 1835 ne sera pas achevé avant 1839-1840. En avril 1838, à la suite du décès de Brunet-Debaines, le programme est repris par Marius Charier qui propose un programme différent pour les immeubles à venir. En 1840, la ville qui termine l'aménagement du canal souterrain de la Marle passant sous la propriété Bourdon accorde dix ans de délais pour la construction des immeubles sur les anciennes vasières. En 1843, les constructions formant l'hémicycle de la place sont achevées. Elle prend le nom de place du Morbihan.

Place concertée semi-circulaire établie devant la porte Saint-Vincent et à l'extrémité du port. Les premiers immeubles, n°4 et 6 place Gambetta et n°1 et 4 de la rue Saint-Vincent hors les murs, dus à l'architecte Brunet-Debaines ont des fondations sur pilotis et des élévations à deux étages carrés dont un attique sous comble n'excédant pas 13 m. sous faîtage (sans doute pour respecter les proportions de la porte Saint-Vincent). Les immeubles sont construits en granite : pierre de taille pour le rez-de-chaussée et moellons pour les étages, marqués en façade par un enduit clair imitant la pierre blanche. Les immeubles de Charier proposent une modénature différente : élévations plus hautes que les constructions précédentes et utilisation exclusive de la pierre blanche en façade (désormais recouverte d'un enduit) à l'exception du rez-de-chaussée qui est traité sous la forme d'arcades appareillées en granite. Il s'agit à l'ouest du n°2 et à l'est des n°1 et 3. Il faut noter l'abandon par l'architecte des arcades à rez-de-chaussée sur la façade de l'immeuble n°3 qui donne sur la place Joffre. Le n°1 de cette même place en est également dépourvu. Le même concept (deux étages carrés en pierre blanche) est par la suite élargi vers l'ouest jusqu'à l'angle de la rue Carnot actuelle, vers l'est sur la place Joffre) et le long des quais de l'ancienne rue du Commerce. L'immeuble du capitaine Guyomard édifié à l'angle de la rue Carnot actuelle reprend les grands principes d'élévation préconisés par Charier excepté l'absence d'arcades et la présence du balcon continu du premier étage. Plus tard, entre 1855 et 1857, on réalise au n°8 place Gambetta et au n°5, alors rue du Commerce, deux immeubles très semblables où transparaissent les mêmes principes à l'exception du décor d'architecture annonçant un style éclectique.

  • Murs
    • granite
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Plans
    ensemble concerté
  • Typologies
    place concertée. Place en hémicycle
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé

Documents d'archives

  • A. D. Ille-et-Vilaine. 5 C 702, fol.1 : 8 septembre 1787. Arrêt du Conseil du Roi approuvant l'alignement des rues et places de Vannes.

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : 5 C 702
  • A. M. Vannes 1 O 216, voirie urbaine, alignements. 1835-1836 et 1842.

    Archives municipales de Vannes : 1O 216
  • A. M. Vannes. 1 M. Biens communaux et aliénation des anciens fossés. Dossier 1809-1930.

    Archives municipales de Vannes : 1 M

Bibliographie

  • Vannes, une ville, un port. Ouvrage d'exposition présentée au musée de la Cohue. 27 juin-22 novembre 1998. Vannes, 1998.

    p. 42
  • HERBAUT Claudie, DANET Gérard, LE PENNEC Christophe. Les remparts de Vannes. Edition ville de Vannes. 2001.

Périodiques

  • DANIELO, Julien. Le quartier du port de Vannes sous l'Ancien Régime : société, urbanisme et architecture. In Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan, tome CXXX. 2004.

Documents figurés

  • A. D. Morbihan. 7 Fi 215. Photographie ancienne prise du port vers 1860.

    Archives départementales du Morbihan : 7 Fi 215
  • A. M. Vannes. 9 Fi. Extrait du projet de halle à grains à construire sur l'ancienne écluse du port, par Philippe Brunet-Debaines, 22 mai 1826.

    Archives municipales de Vannes : 9 Fi
  • A. D. Morbihan. 2 Fi 508. Vue du port et de la ville prise du sud. Dessin du 19e siècle.

    Archives départementales du Morbihan : 2 Fi 508
  • A. M. Vannes. 7Fi. Fonds cartes postales anciennes.

    Archives départementales du Morbihan : 7 Fi

Annexes

  • Place Gambetta : chronologie, 1835-1895
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2000
Dossiers de synthèse