Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Cadastre 1844 K6, K7  ; 1980 BT, BY, BV, BX, BW non cadastré
  • Dénominations
    quartier
  • Appellations
    du port
  • Parties constituantes non étudiées
    port, avenue, quai, école normale, rue, place, promenade, maison, immeuble, couvent

La ville et son port

L´implantation du port à Vannes a fortement varié. Sans que l´on ait retrouvé les installations portuaires, les fouilles archéologiques restituent le port antique à l´emplacement de la préfecture, au sud de la colline de Boismoreau, lieu de l'antique Darioritum. Au cours des siècles, l´envasement progressif, provoque un déplacement du site vers le sud. Le lieu exact du port médiéval n´est pas connu avant l´extension de l´enceinte urbaine vers le sud, intervenue à la fin du XIVe siècle.

Limité au nord par le rempart, le site du port est d´abord un lieu au rivage sinueux prolongé de vasières. Au milieu de celles-ci s´enracinent quelques îlots d´habitations sur la rive droite, desservis par les actuelles rues Richemont et de l´Unité, la rue de Kaër (aujourd´hui rue du Port), assurant par l´intermédiaire de la porte de Gréguennic et du « quai au vin », la liaison entre le quartier de la Poissonnerie, intra muros, et le chemin de Trussac. C´est le long de ce dernier axe que s´observent les vestiges de maisons de négociants et d'armateurs les plus anciens du quartier. A la base de l´hôtel Le Verger du Téno, connu par erreur sous le nom de « Moulin du Roy », on observe ainsi deux larges baies à linteau sur corbelets, sans doute entrées d´entrepôt. Au nord-ouest de la place, la « Grande Maison », du XVIe siècle, montre également des celliers voûtés liés à l´activité portuaire.

Sur la rue du Port qui longe le rivage jusqu´à la constitution du quai entre 1604 et 1612, un parcellaire laniéré d´origine médiévale montre plusieurs maisons en pan de bois qui datent des XVIe siècle (n°2, datée 1565) et XVIIe siècles. Ainsi la succession des trois maisons à pignon sur rue, situées aux n° 28, 30 et 32, reflète la disposition du parcellaire médiéval ; leur plan se compose d´une succession de pièces en profondeur.

Après l´installation de trois couvents sur le port, les Ursulines en 1627, les Carmes en 1629, le Père-Eternel peu après, la vitalité du port fait de ce quartier un lieu prisé dans la seconde moitié du siècle : petits nobles et marchands font reconstruire des maisons de qualité, parfois en pierre de taille. Adaptées à la parcelle médiévale, elles offrent un développement autour d´une cour intérieure, avec parfois un jardin postérieur ouvrant sur la rue du Drézen, parallèle au quai. Les n° 10 et 12, bâtis en pierre blanche au début du XVIIIe siècle par le sieur Le Vacher de Lohac (petite seigneurie de Ploëren) procèdent de cette évolution de l´habitat sur la rive droite.

Malgré la présence de la chapelle du Féty (vers 1420) qui commémore le passage de saint Vincent Ferrier, la rive gauche n´est réellement investie qu´à partir du XVIIe siècle. C´est auparavant un quartier de marins, appelé Calmont-Bas, qui a peu laissé de traces dans le paysage actuel. L´autorisation accordée en 1698 au sieur Billy de construire un quai devant son hôtel (actuel 2 place du Féty) constitue l'amorce de l´occupation de cette rive. Sur des regroupements de parcelles les maisons à façades larges et à travées régulières sont de moindre qualité que sur la rive droite. C´est surtout au XVIIIe siècle que s´intensifie la construction, conjointement à la mise en place des chantiers navals qui occupent l´actuel espace de la Petite Rabine. La famille Le Fol, propriétaire de plusieurs chantiers, a associé son nom à certaines habitations, dont celle de la Brulonnière, construite par un nommé Brûlon, fabricant de biscuits de mer. Elle marque la limite sud de l´activité portuaire jusqu´au début du XIXe siècle.

La construction de la porte Saint-Vincent en 1624 entérine un nouveau cheminement créé à la fin du XVIe siècle, entre la ville et son port. Un pont double assure désormais le lien entre la porte et les deux rives. Cependant, le mauvais écoulement de l´eau aux pieds des remparts ayant transformé douves et canal en cloaque, un projet de comblement sous forme d´une place en hémicycle apparaît sur le plan d´embellissement de la ville dessiné par l´ingénieur Maury en 1785. Mais c´est seulement en 1835 que la ville valide le projet d´assainissement. Dressé par l´architecte Philippe Brunet-Debaines, les premiers immeubles, modestes, aux façades enduites, sont construits sur pilotis avec un étage carré surmonté d´un étage d´attique. En 1838 le projet est repris par Marius Charier, qui propose des immeubles en calcaire à deux étages. Malgré cette légère disharmonie, la place Gambetta résulte pour la première fois à Vannes, d´un programme visant à mettre en scène le port et l´accès à la ville par la porte Saint-Vincent. Achevée en 1843, elle est complétée par plusieurs constructions hors programme dont se détache la maison Caro qui participe à la mise en scène urbaine en assurant la fermeture de la place à l´est.

Le secteur du port, comprend le faubourg de Kaër, rive droite et le faubourg de Calmont, rive gauche. Au 19e siècle, l'aménagement des accès du port et celui de la place Gambetta sur l'ancien pont Saint-Vincent sont des facteurs importants d'urbanisation et nous incite à les réunir dans un dossier plus général de quartier, notion plus récente que celle de faubourg, pour suivre le cheminement historique et architectural de ce secteur (confère le texte associé sur la ville et son port). Le dossier comprend les extensions d'urbanisation observées vers le sud du port et vers l'ouest du faubourg de Kaër : l'extrémité de la rue du Commerce par exemple, les villas construites avenue Maréchal Delattre de Tassigny, les édifices plus importants comme l'usine à gaz, la fonderie de Kérino ou encore l'école normale d'institutrices.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : Epoque contemporaine

Secteur sauvegardé.

Bibliographie

  • Vannes, une ville, un port. Ouvrage d'exposition présentée au musée de la Cohue. 27 juin-22 novembre 1998. Vannes, 1998.

  • DANIELO, Julien. Les ports d'Auray et de Vannes aux 17e siècle et 18e siècle : ville, architecture et identité portuaire sous l'Ancien Régime. Thèse de doctorat. Université de Haute-Bretagne, Rennes II, 2008.

Documents figurés

  • La carte du Morbihan. Faict par moy Legrain. 1637. 6 feuilles vélin. Ms. Enluminées, assemblées en une carte, 1050 X 1390, échelle env. 1/75000. B.N.F. Cartes et plans. S.H. Archives 16. Composée de six feuilles vélin assemblées, la Carte de Morbihan représente à l´échelle approximative de 1/75000 les côtes du Morbihan, de l´Isle de Quiberon à la pointe de Penerif, Belisle, Houat et Haydic. En haut, à gauche figurent les armes de France ; à droite, les armes de Bretagne et celles du sieur d´Estampes-Valençay. Les différents cartouches contiennent la longue légende de la carte, l´explication des signes conventionnels, et un calendrier des phases lunaires. Outre la forêt de Rhuys et le château de Suscinio, Sainte-Anne d´Auray, le moulin de Campen et de nombreux autres villages, le document livre les vues cavalières des villes d´Auray et de Vannes, d´une extrême précision. Sur ce qu´il convient de considérer comme le plus ancien plan de Vannes sont en effet représentés la cathédrale, la croix de la Poissonnerie, les remparts dont les deux tours de l´Hermine, les bastions de la Ligue, la porte Saint-Vincent, le quai au vin inachevé, l´église Saint-Patern, la place du Marché, les couvents des Ursulines et des Carmes Déchaux, etc. Ce plan rapproché sur Vannes permet de découvrir une représentation figurée très ancienne de la ville close. Malgré quelques erreurs liées à des problèmes d´échelle et de perspective, le dessin illustre avec précision non seulement l´enceinte urbaine mais, au delà des fossés, les faubourgs et les principales voies d´accès. Au sud, la vue du quartier du port telle qu´elle est présentée confirme ce que les archives décrivent à la même époque. La porte Saint-Vincent dessert le pont en Y, de part et d´autre les douves sont profondes, et il n´y a pas d´habitation devant les trois bastions situés à l´ouest. Par contre la rue des Douves du Port est nettement visible grâce à l´alignement de maisons ; alignement qui se prolonge jusqu´au couvent des Carmes pour former la « grande rue de Kaër ». Au sud-ouest des douves, devant le bastion de Gréguennic, une maison symbolise sans doute les îlots rapprochés du four de Kaër, de la Grande Maison et de celui qu´on appelle aujourd´hui « Moulin du Roi » ; à moins que ce dernier îlot ne soit figuré légèrement plus bas, par ce petit bâtiment au bord du rivage, le long de ce qui est l´ancien quai. Au sud, toujours sur cette même rive on discerne successivement la chapelle Saint-Julien, l´enclos de la Santière puis le hameau de Trussac. Le Grain représente également le nouveau quai au Vin, construit à partir de 1604. Il s´avance depuis l´ancien quai dans la rivière, parallèlement à la grande rue de Kaër. Lors de son passage à Vannes, en 1636, soit l´année précédant celle de ce document, Dubuisson-Aubenay en donne cette description : « Vous passez le pont à six arcardes qui est devant (la porte Saint-Vincent), et prenant à droite, vous allez le long de la rivière et du quay sur lequel il y a un petit môle de cent pas, avancant dans la rivière, qui sert de promenoir aus marchands et à tous ceux de Vennes... » . Même si ce « môle » sert à la promenade, il s´agit tout d´abord d´un quai dont l´aménagement n´est pas tout à fait achevé en 1636-1637 puisqu´il reste à combler les vasières situées à l´arrière de l´ouvrage. Sur la rive gauche Le Grain n´a pas dessiné la chapelle du Fety devant le pont Saint-Vincent. On devine toutefois une maison isolée qui peut être est celle du Petit Paris, au bas de la rue de Calmont-Haut. Cette rue est repérable à son double alignement de maisons, parallèle à la voie. A Calmont-Bas, par contre, une simple rangée de maisons borde une partie du rivage où il n´y a pas de quai. Plus loin se trouve la croix des Capucins à l´entrée du chemin qui mène au couvent du même nom.

    Bibliothèque nationale de France : Cartes et plans. S.H. Archives 16

Annexes

  • Chronologie du port
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2000
Dossiers de synthèse
Articulation des dossiers
Contient
Fait partie de