Dossier d’œuvre architecture IA56132059 | Réalisé par
Jadé Patrick (Contributeur)
Jadé Patrick

Historien, président de l'Association "1846, La fortification du 19e siècle : connaître et partager".

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales 1830-1870 dans les îles de Bretagne Sud
Enceinte, fort de Penthièvre (Saint-Pierre-Quiberon)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Sud
  • Commune Saint-Pierre-Quiberon
  • Lieu-dit Penthièvre
  • Cadastre AE 1
  • Dénominations
    enceinte
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    fossé, bastion, courtine, mur défensif, casemate, porte, poterne, latrine

Des projets de rectification du tracé, d'élargissement et d'approfondissement du fossé, de reconstruction en bonne maçonnerie des escarpes et des contrescarpes et d'amélioration du flanquement de l'enceinte du fort de Penthièvre sont proposés à partir de 1803.

Les casemates du corps de garde de l'entrée et les casemates à feux de revers du fossé sont achevées en 1806. A cette date les deux galeries de mine ont également été creusées. En 1810, l'approfondissement du fossé est commencé. Fin 1813, les travaux dans le fossé sont toujours en cours et seule une petite portion du mur d'escarpe, à l'ouest, a été reconstruite.

Les projets reprennent sous la Restauration et se succèdent, plus ou moins ambitieux, au cours des années 1820 mais sans concrétisation.

La campagne de travaux qui donne à l'enceinte du fort de Penthièvre son aspect actuel commence en 1834 et s'achève en 1848. En 1834-1835 est construite la portion d'enceinte consistant en un mur crénelé qui ferme la gorge du fort et isole la cour de la caserne du reste de l'ouvrage. De 1839 à 1842 les travaux concernent la partie nord-est de l'enceinte avec la porte et l'orillon qui la protège. L'autre extrémité de l'enceinte, au sud-ouest, est organisée de 1842 à 1845. Le redan central, ou bastion 6, est reconstruit quant à lui de 1845 à 1848.

  • Période(s)
    • Secondaire : 18e siècle , daté par source, daté par travaux historiques , (détruit)
    • Secondaire : 1er quart 19e siècle , daté par source, daté par travaux historiques
    • Principale : 2e quart 19e siècle , porte la date, daté par source, daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1834, porte la date, daté par source
    • 1840, porte la date, daté par source
    • 1841, porte la date, daté par source
    • 1842, porte la date, daté par source
    • 1845, porte la date, daté par source
    • 1846, porte la date, daté par source
    • 1847, porte la date, daté par source
    • 1848, porte la date, daté par source
  • Auteur(s)

Le tracé général de l'enceinte du fort de Penthièvre est héritée du premier fort du milieu du 18e siècle. Toutefois, les travaux de la première moitié du 19e siècle l'ont totalement remaniée.

Cette enceinte est avant tout constituée d'un grand redan dont les faces mesurent 80 mètres de long. Ses escarpes hautes de dix mètres sont entièrement revêtues en maçonnerie. Un massif terrassé formant cavalier avec parapet pour l'artillerie et l'infanterie prend initialement place en retrait de l'escarpe avant d'être englobé dans les massifs terrassés des batteries de la fin du 19e siècle. Le sommet de l'escarpe est organisé en chemin de ronde dont le parapet est un simple mur à bahut. Deux galeries souterraines passant sous le cavalier relient le chemin de ronde au reste du fort. En capitale de l'ouvrage, une bretèche portée par cinq consoles permet d'en flanquer les faces ainsi que le saillant. Le redan est flanqué à chacune de ses extrémités par une branche le reliant à la falaise. Aux angles rentrant formés par le raccordement des faces du redan avec chacune des branches sont disposés des créneaux de fusillade flanquant le fossé et un créneau de pied flanquant l'angle mort au pied de l'escarpe.

La branche sud-ouest se prolonge sous la forme d'un ouvrage à cornes dont les parapets sont des murs crénelés. Un créneau de pied situé dans la face du demi-bastion 7 permet de surveiller une anfractuosité du rocher en contrebas. Une poterne s'ouvrant dans le flanc de ce demi-bastion est coiffée à la fin du 19e siècle par un poste de communications optiques. Une coupure a été effectuée dans le rocher en avant de ce front.

La branche nord-est se prolonge sous la forme d'un orillon couvrant la porte. Cet orillon est muni d'un parapet crénelé et de deux créneaux dont la console commune est en forme de pyramide inversée, à la manière des mâchicoulis dits bretons. Les casemates du Premier Empire servant de corps de garde sont abritées dans le flanc de l'ouvrage.

La porte du fort, très simple, est initialement précédée d'un pont-levis à bascule en-dessous dont la fosse est actuellement comblée.

La partie nord de l'enceinte, entre la porte du fort et celle du réduit, est constituée d'un demi-bastion, d'une courtine et d'un bastion dont la face gauche est très allongée et vient se raccorder au réduit par un mur percé d'un créneau de pied surplombant une grotte dans la falaise. Les massifs terrassés des parapets du milieu et de la fin du 19e siècle de cette partie de l'enceinte n'existent plus.

L'enceinte du réduit est initialement isolée du reste du fort par un petit fossé en L, franchi par un pont-levis flanqué par un mur crénelé. Cette partie de l'enceinte est un simple mur crénelé surmontant la falaise escarpée artificiellement. Elle adopte la forme d'un front bastionné formé par un demi-bastion et un bastion. Des latrines flanquantes sont installées dans un petit bâtiment porté par un arc. Deux autres créneaux de pied percés dans le parapet à proximité le complètent pour le contrôle les angles morts de la falaise. La portion de mur reliant le réduit au reste de l'enceinte est surmonté d'une dame en maçonnerie.

Sur toute la longueur de ses fronts est et sud, l'enceinte est munie d'un fossé large de six à huit mètres dont la contrescarpe est revêtue. Ce fossé est flanqué par des coffres de contrescarpe, ou "casemates à feux de revers" inspirés des conceptions de Le Michaud d'Arçon. Ces quatre casemates faisant saillie en capitale sont faites d'une voûte en berceau plein-cintre fermée par un mur de masque percé de créneau et s'interrompant avant le sommet de la voûte pour ménager une aération. Elles sont accessibles depuis l'intérieur du fort via une galerie souterraine passant sous le fossé. Cette galerie est actuellement inondée. Des casemates de flanquement part une autre galerie longue de 100 mètres, destinée à servir d'amorce à une réseau de galeries de contre-mine. Une deuxième galerie, plus courte, part du fossé au sud du fort. Elle sert actuellement de crypte mémorielle.

Les extérieurs de l'enceinte consistent en un chemin couvert traversé précédant un glacis encore très bien conservé.

  • Murs
    • granite moellon
    • granite pierre de taille
    • brique
    • terre
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre
  • Sites de protection
    loi littoral
  • Protections
    inscrit MH, 1933/06/23
  • Précisions sur la protection

    Inscription de l'ensemble du fort et du camp retranché de Penthièvre

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Service historique de la Défense, département Armée de Terre, Vincennes. Archives du Génie ; Article 8, Places françaises et d'Algérie : 1 VH 1518, Place de Quiberon, projets et dépenses annuels, 1847-1874. Direction du Génie de Brest, Place de Quiberon, mémoire sur la place de Quiberon rédigé en exécution des dispositions de l'art. 42 de l'instruction du 22 mars 1842 sur la rédaction des projets dans les places, 1er novembre 1852.

    Service Historique de la Défense du Château de Vincennes : 1 VH 1518

Bibliographie

  • FAUCHERRE, Nicolas, PROST, Philippe, CHAZETTE, Alain. Les fortifications du littoral, La Bretagne Sud. Chauray-Niort, collection : les fortifications du littoral. 1998, 279 p., ISBN 2-910137-24-4.

  • MORINEAU, Jacques, Les Fortifications de la presqu'île de Quiberon, In CONGRES DE L'ASSOCIATION VAUBAN (5,6,7 mai 1989), Vauban à Belle-Île, Trois cents ans de fortification côtière en Morbihan, Le Palais, Éditions Gondi, 1990, p. 112-118.

  • MALCHAIR, Luc, et al. Index de la fortification française : Métropole et Outre-mer, 1874-1914. Auto-édition, 2008, 832 p.

Annexes

  • Mémoire sur le fort de Penthièvre, 1804.
  • Mémoire sur le fort de Penthièvre, 1847.
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Région Bretagne
(c) Association 1846
Jadé Patrick
Jadé Patrick

Historien, président de l'Association "1846, La fortification du 19e siècle : connaître et partager".

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