Dossier d’œuvre architecture IA56132058 | Réalisé par
Jadé Patrick (Contributeur)
Jadé Patrick

Historien, président de l'Association "1846, La fortification du 19e siècle : connaître et partager".

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales 1830-1870 dans les îles de Bretagne Sud
Caserne défensive, fort de Penthièvre (Saint-Pierre-Quiberon)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Sud
  • Commune Saint-Pierre-Quiberon
  • Lieu-dit Penthièvre
  • Cadastre AE 001
  • Dénominations
    caserne, réduit
  • Précision dénomination
    caserne défensive, caserne casematée, caserne voûtée à l'épreuve de la bombe
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    casemate, escalier, citerne, four à pain

Les travaux de renforcement du fort de Penthièvre décidés sous le Consulat comprennent la construction d'une caserne défensive voûtée à l'épreuve de la bombe destinée à accueillir 300 hommes environ et à servir de réduit au fort. Le projet proposé et adopté en l'an 11 [1803] consiste en un bâtiment rectangulaire à deux niveaux flanqué de deux pavillons en forme de demi-bastions.

Les travaux, probablement commencés en 1806, sont bien avancés à l'automne 1807 : quatre travées de la partie gauche (est) sont élevées et en cours de voûtement, l'excavation de la citerne est faite. L'avancée des travaux marque cependant le pas en 1808. Le projet est modifié : il est renoncé à la terrasse sur voûtes, remplacée par une charpente à double pente. Les voûtes de neuf travées (sur onze) ne sont pas construites. Celles du demi-bastion de gauche déjà achevées sont contrebutées par l'ajout de trois arc-boutants internes, tandis que les murs de refend du reste du bâtiment, ne devant plus supporter de voûtes, sont construits moins épais. Dans les années suivantes, une terrasse avec parapet en terre est rétablie sur le pavillon voûté de gauche pour servir de cavalier. La caserne est achevée sur ces nouvelles bases avant la fin de l'Empire.

Dans les années 1820, les projets pour la caserne prévoient son achèvement d'après le projet initial de 1803, avec terrasse sur voûtes. Les voûtes du demi-bastion de droite sont construites entre 1820 et 1825, ce qui nécessite l'épaississement de leurs piédroits, réalisé en doublant les murs existants par des arcs. L'achèvement des sept dernières voûtes et la reconstruction des piédroits correspondants s'échelonne entre la deuxième moitié des années 1820 et le début des années 1830. La terrasse avec son parapet défensif est achevée en 1832. La caserne est complétée en 1834-1835 par le comblement des portes des demi-bastions donnant dans son fossé et l'achèvement de l'enceinte crénelée avec fossé et pont-levis l'isolant du reste du fort.

Hormis la rectification des ébrasements extérieurs des créneaux des flancs des demi-bastions en 1844 et le percement de fenêtres supplémentaires à une date plus tardive (fin 19e siècle ?) dans la façade sud, la caserne a subi peu de remaniements affectant son aspect extérieur. Elle sert actuellement de casernement pour le centre d'entraînement dépendant du 3e RIMa de Vannes.

La caserne du fort de Penthièvre est un bâtiment de 82 mètres de long sur 12 mètres de large dans sa partie centrale - 21 mètres aux façades des demi-bastions. Il s'organise en onze travées voûtées partagées en deux niveaux, plus une terrasse. Les locaux du rez-de-chaussée sont tous accessibles indépendamment. Un escalier central en maçonnerie permet d'accéder à un couloir qui distribue les locaux de l'étage. Cet escalier se prolonge par un autre en bois qui donne accès à la terrasse sous un pavillon recouvert d'un toit en dalles de granit. La terrasse dallée en granit est munie d'un parapet en maçonnerie dans lequel débouchent les conduits de cheminée. L'évacuation des eaux pluviales de la terrasse se fait par des gargouilles débouchant sous le cordon. La façade de gorge est percée d'ouvertures, portes et fenêtres, sur ses deux niveaux. L'autre façade principale, ainsi que les flancs et faces des demi-bastions, sont percés de créneaux de fusillade au niveau supérieur (sur les deux niveaux pour les flancs des demi-bastions). La plupart des autres percements présents sur cette façade ont subi des modifications (oculi, portes) ou sont des rajouts (fenêtres).

Malgré une apparente cohérence, l'aspect de la caserne est marqué par les à-coups et les repentirs de sa construction. Plusieurs types de maçonnerie différents sont visibles sur la façade de gorge ainsi que dans les piédroits des travées. Les travées du rez-de-chaussée présentent des départs de voûtes documentés seulement sur une coupe datée de 1807.

Le bâtiment abrite également une citerne - actuellement inaccessible - et un four à pain dont il ne subsiste que la façade.

  • Murs
    • granite moellon
    • granite pierre de taille
    • bois pan de bois
    • torchis pan de bois
  • Toits
    granite en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire symétrique
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en équerre en charpente
  • État de conservation
    bon état
  • Mesures
    • l : 82 m
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Éléments remarquables
    caserne
  • Protections
    inscrit MH, 1933/06/23
  • Précisions sur la protection

    Inscription de l'ensemble du camp retranché

Documents d'archives

  • Service historique de la Défense, département Armée de Terre, Vincennes. Archives du Génie ; Article 8, Places françaises et d'Algérie : 1 VH 1516, Place de Quiberon, projets et dépenses annuels, 1823-1837. Direction du Génie de Port-Louis, poste de Quiberon, Mémoire sur le poste de Quiberon dont le fort Penthièvre est le point principal, 20 novembre 1825, Jary.

    Service Historique de la Défense du Château de Vincennes : 1 VH 1516

Bibliographie

  • FAUCHERRE, Nicolas, PROST, Philippe, CHAZETTE, Alain. Les fortifications du littoral, La Bretagne Sud. Chauray-Niort, collection : les fortifications du littoral. 1998, 279 p., ISBN 2-910137-24-4.

Annexes

  • Mémoire sur le fort de Penthièvre, 1804.
  • Mémoire sur le fort de Penthièvre, 1847.
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Région Bretagne
(c) Association 1846
Jadé Patrick
Jadé Patrick

Historien, président de l'Association "1846, La fortification du 19e siècle : connaître et partager".

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