Le calvaire de l'église paroissiale : un marqueur de l'espace sacré
Au sud-est de l'enclos, un calvaire en granite marque l'entrée dans l'espace sacré. Cet édicule domine le champ des morts. Son édification - probablement contemporaine de l'église - semble antérieure à l'enclos ecclésial qui cerne le placître et délimite le cimetière. Le placître ne s'est d'ailleurs transformé en cimetière qu'au cours des 17e et 18e siècles.
L'édicule se compose d'un emmarchement de forme circulaire à quatre degrés supportant un socle dans lequel est fixé le fût de la croix. La croix sommitale - fait exceptionnel - représente quatre scènes :
- au nord, Vierge à l'enfant, thème renvoyant à la Nativité du Christ et à la maternité de la Vierge Marie ;
- à l'est, saint Sylvestre en pape. A ses pieds, un chien (tout comme saint Gildas, son frère, qui à la réputation de guérir la rage selon un récit recueilli par Anatole Le Braz) ;
- au sud, la Crucifixion : le Christ en croix est représenté mort ;
- à l'ouest : Pietà ou Vierge de Pitié, la Vierge Marie en Mater dolorosa, mère pleurant son enfant qu'elle tient sur ses genoux...
Étonnement, le Christ en croix n'est pas tournée vers l'ouest.
Cet édicule, remarquable par la finesse de la sculpture, est datable de la fin du 15e siècle ou du début du 16e siècle. A la fin du Moyen Age - époque de son édification - c'est un véritable programme iconographique. Comme d'autres calvaires bretons en granite, celui-ci a pu être peint afin de renforcer son réalisme.
L'espace de l'enclos est également marqué par la présence du monument aux morts qui commémore le souvenir des morts de la Première guerre mondiale.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.