Un passage antique
Durant la période antique, Plancoët est un passage à gué sur l’Arguenon qui se situe à 7 km de Corseul, capitale des coriosolites du Ier siècle avant J.-C. jusqu’au 2e siècle de notre ère. L’axe Carhaix - Fanum Mortis (Corseul) – Condate (Rennes) passait par Plancoët. Il était possible de passer par Plancoët pour aller à Alet (Saint-Servan/Saint-Malo) qui était une forteresse coriosolite et contourner le passage de Saint-Jacut-de-la-Mer.
Les traces d’une villa gallo-romaine ont été découvertes près du lieu-dit du Grand Trait.
Plancoët au Moyen-Age : une ville
La fondation de la ville n’est pas connue. La seigneurie appartenait à la famille de Penthièvre jusqu’au mariage d’Agnorie de Penthièvre avec Olivier II de Dinan en 1129. La première mention du nom de la ville sous la forme « Plancoit » apparait dans une charte de 1179. Geoffroy de Dinan y maintient les donations faites par ses ancêtres à l’abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer qui détient un prieuré sur la rive droite de l’Arguenon. La seigneurie passe dans la famille de Goyon de Matignon lorsqu’il épouse, vers 1214, Marguerite de Dinan, dame de Plancoët.
La ville est détruite dans un incendie entre les années 1220 et 1227 lors de la guerre qui opposent les héritiers de Marguerite de Dinan (voir annexe : Guerre fratricide à Plancoët au 13e siècle). Les chartes de l’abbaye de Saint-Aubin qui relatent ces épisodes désignent dès 1220 la « villa » de Plancoët et fait mention de ses moulins et d’un pont.
Les actes de vente de la seigneurie au 15e siècle donne des indications sur la fondation de Plancoët. Le 7 novembre 1406, Tiphaine Du Gesclin vend « chacune les terres, rentes, héritages et revenus du terroir de Plancoët, ensemble à l’emplacement du Châtel et mote du châtel du dit-lieu… ». Les indications d’une motte et d’un château pourraient indiquer que Plancoët était une zone habitée ancienne et déjà protégée avant même la construction du château-fort de la Hunaudaye ; qui sera autorisée par le Duc de Bretagne à Olivier de Tournemine vers 1220.
Le château-fort de Plancoët détruit en 1389
En parallèle de la guerre de Cent Ans, la succession au duché de Bretagne entraîne des conflits entre les partisans des deux héritiers : Jean de Penthièvre et Jean III de Monfort. Plancoët se situe à la frontière entre le Penthièvre (sous l’autorité du Comte de Penthièvre) et le Poudouvre qui appartient au duché de Bretagne. C’est finalement Jean de Monfort qui devient Duc de Bretagne, soutenu par le roi de France. Cependant, les rivalités entre les deux familles restent vives. Olivier de Clisson dont le gendre est Jean de Penthièvre et soutenu par les Anglais, renforce les fortifications de Plancoët. Un texte écrit en latin entre 1389 et 1416 relate cet épisode : la Chronique de Saint-Brieuc. Un traité de paix avait été signé devant le roi de France entre Jean IV Duc de Bretagne, Olivier de Clisson et Jean de Penthièvre : « rompu par les gens et les serviteurs de seigneur de Clisson, en Bretagne, à cause de quoi , à nouveau, une guerre s’éleva entre eux et comme cette guerre faisait rage, le même duc fit ravager par son armé le territoire du Clisson et du comte ainsi que les terres sous leur dépendance et il renversa et fit démolir jusqu’à terre par la force armée une forteresse qui a ce moment-là venait juste d’être fortifiée à Plancoët par l’entremise du seigneur de Clisson… ».
Plancoët sous l’ancien régime
La seigneurie revient sous le giron du baron de la Hunaudaye en 1572, par le jeu des mariages et des héritages. Elle sera démembrée en 1782 lorsque le comte de Bédée, seigneur de Monchoix, achète la seigneurie à Louis François de Rieux. Le comte de Bédée reçoit l’autorisation du Roi d’y établir deux foires. La mère du comte s’installe dans la rue de l’Abbaye qui fait partie de la paroisse de Corseul. Son petit-fils, François René de Chateaubriand, séjourne chez elle et le comte (son oncle), dans sa jeunesse. Il immortalise ses souvenirs dans ses Mémoires d’Outre-Tombe. Le comte de Bédée émigre à la Révolution et ses privilèges sur Plancoët sont abolis. Plancoët est alors le cadre d’affrontement entre les Républicains et les chouans dirigés par Toussaint Du Breil de Pontbriand qui habite au château de la Caunelaye.
La Grande Route, itinéraire royal, est détournée de Saint-Jacut-de-la-Mer et passe dorénavant par Plancoët favorisant ainsi le commerce. Le port de Plancoët permet déjà l’exportation des produits de l’agriculture locale (surtout des pommes de terre) et de bois de construction.
La nouvelle commune de Plancoët
Suite à la loi Rondel du 19 mars 1841, la commune agrandit son territoire en ajoutant :
- une part importante de la commune de Corseul incluant le faubourg de Nazareth, le tertre de Brandefer (Section A, B, C et une partie de la section L).
- la section D de Pluduno.
- une partie de la section B de Saint-Lormel.
Ainsi la commune passe de 26 hectares en 1840 à 1126 hectares en 1841, dont 1045 sont soustraits de Corseul. Le centenaire de la réunion du faubourg de Nazareth à Plancoët est fêté en grande pompe en 1941 avec la présence du Préfet des Côtes-du-Nord (voir le programme).
Grâce aux travaux de modernisation des infrastructures (pavage des routes, réalisation de quais pour le port, ...), la commune prospère dès le début du 19e siècle. Le transport de marchandises par bateau s’intensifie dans le port à marée, notamment grâce à la marne : de la vase utilisée comme amendement pour les terres cultivables pauvres. L’arrivée du train en 1878 entraine progressivement le déclin du trafic maritime du port de Plancoët, au profit du fret ferroviaire.
Aujourd'hui, Plancoët est notamment connue pour sa source d'eau potable, du nom de la commune et vendue à l'international.
- septembre 2017 - avril 2018 : Réalisation de l'inventaire de la commune de Saint-Gilles (35) en 2e année de master (partenariat Université Rennes 2, Service de l'Inventaire du patrimoine culturel de Bretagne et Rennes Métropole).
- mai 2018 - juillet 2018 : Participation au recensement de la commune de Coatréven (22) en temps que chargé d'étude stagiaire au Service de l'Inventaire du patrimoine culturel de Bretagne, pour le SCoT Trégor.
- juillet 2018 - décembre 2018 : Réalisation de l'inventaire du centre-ville de la commune de Plancoët (22) en temps que chargé d'étude stagiaire au sein de l'association COEUR Émeraude pour le projet de Parc naturel régional de la Vallée de la Rance et de la Côte d’Émeraude.
- depuis mars 2019 : chargée de mission d'inventaire du patrimoine bâti de la ville de Lannion (22) pour Lannion-Trégor Communauté