Dossier d’œuvre architecture IA22133625 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume (Contributeur)
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Bunker - casemate de type 680 pour un canon de 7,5 cm ou 7,62 cm, Domaine de la Tour de Cesson, rue de la Tour (Saint-Brieuc)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Brieuc - Saint-Brieuc
  • Commune Saint-Brieuc
  • Lieu-dit Pointe de Cesson
  • Adresse 105 rue de la Tour
  • Cadastre BR 1

Ce bunker de type 680, élevé par l’Allemagne nazie en 1943 grâce à l’Organisation Todt, a nécessité un terrassement de 135 m3, 440 m3 de béton, 22 t de fer rond en ferraillage et 3,3 t de fer profilé pour le plafond. Il s’agit d’un type de bunker assez répandu sur le Mur de l’Atlantique (221 exemplaires selon Rudi Rolf).

La casemate est enterrée dans le sol : l’épaisseur importante de la dalle de couverture - 2 m - est accentuée par le remblaiement partiel de son accès. L’embrasure d’où sortait le tube du canon antichar est masquée du côté de la mer - à l’Est - par un mur de flanquement latéral. En cas d’attaque terrestre, son canon antichar aurait permis de défendre les approches Sud de la pointe de Cesson. Un marquage d’origine est visible dans sa niche à munition de droite : "Pzgr." (Abréviation de Panzergranate en allemand, obus perforant anti-char). Le tir du canon était réglé par un observatoire d’artillerie relié par téléphone et/ou radio avec les servants du canon.

L’intérêt de cette casemate en béton armé réside dans son intégration à l’environnement. Sa valorisation passerait par le déblaiement de son accès d’origine, la réouverture de son panorama de tir vers le Sud et l’évacuation des parpaings qui murent partiellement les ouvertures.

Cet édifice n’est pas cadastré comme "élément bâti", mais il a fait l'objet d'un relevé topographique en 2023.

Bunker construit sous maîtrise d’ouvrage de l’Organisation Todt, après le troisième trimestre 1943 (comme le plan type 612, le plan type 680 est mis en service le 12 juillet 1943). Dans l’attente de la construction de la casemate, la pièce d’artillerie était vraisemblablement installée dans un emplacement de campagne.

Selon le Rapport Pinczon du Sel réalisé après-guerre, cette casemate abritait un canon "russe" de 7,62 cm (calibre mentionné dans le rapport) ou un canon de 7,5 cm (calibre mentionné dans le plan schématique contenu dans le rapport). Ce type de bunker - casemate pouvait abriter des pièces d’artillerie de différents calibres : 2,5 cm, 3,7 cm, 4,7 cm, 5 cm, 5,7 cm et 7,5 cm.

L'équipage théorique de ce bunker était de 4 à 5 soldats pour servir le canon.

Le bunker a subi une explosion interne (Lors de la retraite des troupes nazies, lors du désobusage après-guerre ?).

A une date indéterminée, le bunker a été muré par des parpaings de béton ; il a été réouvert dans les années 2010.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1943, daté par travaux historiques
    • 1944, daté par travaux historiques

Construit en béton armé, ce bunker - casemate de type 680, conçu pour abriter un canon antichar de 7,5 cm, regroupe une chambre de combat (Kampfraum) et deux niches à munition (Nischen für Munition) de part et d’autre du couloir d’accès. Son armement était constitué d’un canon de 7,62 cm.

Dalle de couverture et murs périphériques mesurent 2 m d’épaisseur, ce qui place ce type de bunker dans les "constructions permanentes" (Ständig Ausbau), c’est-à-dire à l’épreuve des bombes aériennes. Ses angles sont arrondis pour une meilleure résistance.

Son embrasure rectangulaire permettait au canon de tirer vers le Sud contre un objectif maritime ou terrestre.

L’embrasure est masquée du côté de la mer - à l’Est - par un mur de flanquement latéral qui assurait à la fois sa protection et sa discrétion par l’ajout d’un filet de camouflage. La visée du canon pouvait se faire dans le plan horizontal (azimut de +32,3 degrés et -32,3 degrés) et dans le plan vertical (élévation de +10 degrés et -5 degrés). Le sol de la chambre de combat est adapté pour recevoir l’affût du canon. Afin de faire passer le canon et ses appendices (organes de visée ?), une niche est aménagée dans le plafond, près de l’embrasure.

Dans le plafond de la chambre de combat (à 1,9 m de hauteur), subsistent à l’état de vestiges les bouches d'aspiration des fumées de tir. Dans le mur latéral droit sortent les tuyaux du système d'aspiration et d'évacuation des fumées de tir. Le ventilateur d’extraction a disparu. La bouche de refoulement des fumées de tir se trouve à droite de l’entrée du bunker.

De part et d’autre de la chambre de combat, une large rainure abrite, vraisemblablement à gauche deux conduits / tuyaux pour les câbles de communication (en l’état, ils sont masqués par des gravas) ; à droite, trois conduits / tuyaux pour des câbles d’alimentation électrique (Starkstromkabel – Einführung / conduit, Erdung für Starkstrom / mise à la terre). Deux conduits remontent du sol tandis que le troisième rentre dans le mur latéral et rejoint la niche murale située à l’entrée du bunker. De part et d’autre de l’entrée se trouve en effet deux petites niches murales, à gauche (Fe Nische), à droite pour prise d’appareil (Nische für Geratestecker).

Les deux niches latérales permettent de stocker les munitions. Un marquage est visible dans la niche à munition de droite : "Pzgr." (Abréviation de Panzergranate en allemand, obus perforant anti-char).

Un défaut de coffrage, visible dans le mur latéral gauche de la chambre de combat, montre la faible qualité du béton : constitué essentiellement de galets non concassés, il est ici mal remué et faiblement dosé en ciment.

La porte à deux battants (de type G 6051) du bunker a disparu.

Suite à une explosion interne dans la chambre de combat (à gauche de l’embrasure), des traces d'impacts sont visibles sur les murs en béton et sur le plafond constitué de poutrelles d'acier.

L'embrasure et l’accès au bunker sont partiellement murés par des parpaings de béton.

La rampe d’accès au bunker est remblayée.

L’intérieur du bunker est tagué (état en juillet 2023).

  • Murs
    • béton béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol
  • Couvertures
    • terrasse
  • Énergies
    • énergie électrique produite à distance
  • État de conservation
    bon état, envahi par la végétation
  • Techniques
    • peinture
  • Précision représentations

    Un marquage de couleur noire est visible dans la niche à munition de droite : "Pzgr." (Abréviation de Panzergranate en allemand, obus perforant anti-char).

  • Mesures
    • l : 10,8 m
    • l : 9 m ((ou 12 m))
    • h : 4,7 m
  • Précision dimensions

    Selon le catalogue des plans-types, la réalisation d'un bunker - casemate de type 680 (Schartenstand für 7,5 cm PaK 40 ohne Nebenräume) nécessite 440 m3 de béton, 22 t de fer rond et 3,3 t de fer profilé pour une fouille de 135 m3.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, domaine appartenant à la Ville de Saint-Brieuc.
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, à signaler
  • Éléments remarquables
    blockhaus, casemate
  • Sites de protection
    abords d'un monument historique, site patrimonial remarquable

Bibliographie

  • ROLF, Rudi. Atlantikwall-Typenheft. Atlantic Wall typology. Typologie du Mur de l'Atlantique. Middelburg, PRAK publishing, 2008, 432 p.

  • FLEURIDAS, Patrick. HERBOTS, Karel. PEETERS, Dirk. Constructions normalisées. 600-699. 700-704. Regelbauten. S. l., 2008, 183 p., 2-914827-27-X.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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