Le bunker est enterré dans le sol, seule la dalle de couverture et le mur arrière Ouest, dans lequel sont aménagées les deux entrées/sorties (à l'origine de plain-pied), émergent de la végétation. La tranchée d’accès au bunker est remblayée sur au moins 1,5 m d’épaisseur. En l’état, seule une entrée du bunker est accessible, la seconde entrée est totalement murée par des parpaings. A l’origine, la tranchée d’accès était masquée par des filets de camouflage dont des crochets de fixation subsistent.
Construit en béton armé, ce bunker - abri de type 502, conçu pour abriter jusqu’à 20 soldats, regroupe deux pièces de vie – chambrées et une petite pièce pour le puits du périscope. Son unique sas est desservi par deux entrées/sorties. Deux créneaux blindés permettaient de les défendre depuis les pièces de vie.
Dalle de couverture et murs périphériques mesurent 2 m d’épaisseur, ce qui place ce type de bunker dans les "constructions permanentes" (Ständig Ausbau), c’est-à-dire à l’épreuve des bombes aériennes et étanche aux attaques au gaz. Ses angles sont arrondis pour une meilleure résistance.
En plus de système manuel de ventilation (à l’origine, il était équipé de deux ventilateurs : l’un de 2,4 m3, le second de 1,2 m3), le bunker était doté d’électricité pour l’éclairage (lampes, veilleuses et interrupteurs) et de prises pour les équipements électriques, de lignes téléphoniques et d’un boîtier de connexion pour le téléphone. Des puits pour antenne permettaient également l'usage d'appareil radio.
Sur 140,6 m2 bâtis, seuls 38 m2 environ sont utilisés comme abri (non compté le couloir d’accès, le sas et la petite pièce du périscope) soit 1,9 m2 par soldat (sur la base d'un effectif de 20 soldats).
L’intérieur du bunker a été ravagé par une explosion interne qui a soufflé les murs en béton du sas d’entrée à l’exception du mur principal de refend situé entre les deux pièces de vie - chambrées. L’explosion a fracturé le béton des murs périphériques et soulevé la dalle de couverture (lézardes situées à une quarantaine de centimètre du plafond). Les poutrelles en acier du plafond sont marquées par de nombreux éclats. Très endommagé par l’explosion, le mur en béton du sas laisse apparaître son ferraillage croisé. De cet épisode, subsistent au sol des éclats de béton de différentes tailles, des éclats d’obus et des restes de caisses de transports de munitions... Des vestiges de la tuyauterie du poêle sont encore visibles. Portes et créneaux blindées ont disparu (récupération de l’acier après-guerre ?).
Seule différence avec le plan-type 502, la présence - devant le mur de refend des deux pièces de vie - d’une grande soute rectangulaire dans le sol du bunker (dimensions : 3,3 m (l) x 1,05 m (la) x 0,8 m environ (profondeur)). En l’état, cette niche - dont la fonction nous est inconnue - est rempli d’eau. Il nous semble cependant impossible qu’elle est servie à stocker de l’eau : il s’agit probablement d’un espace de rangement. La feuillure de 5 cm permettait d’accueillir un plancher vraisemblablement en bois.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.