Dossier d’œuvre architecture IA22133648 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume (Contributeur)
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Corps de garde d'observation, Domaine de la Tour de Cesson, rue de la Tour (Saint-Brieuc)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Archives départementales d'Ille-et-Vilaine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Brieuc - Saint-Brieuc
  • Commune Saint-Brieuc
  • Lieu-dit Pointe de Cesson
  • Adresse 105 rue de la Tour
  • Cadastre BR 1

Aujourd’hui ruiniforme, ce corps de garde d’observation témoigne de la défense des côtes à la fin du 17e et au 18e siècles dans le contexte de la "petite guerre littorale", guerre de harcèlement et de ravage visant à déstabiliser le royaume de France sur ses frontières maritimes. A l’Est du corps de garde de Cesson se trouvait le corps de garde d’Hillion situé Pointe des Guettes et à l’Ouest, celui de Plérin situé Pointe du Roselier.

Dès 1681, une ordonnance royale organise la défense des côtes découpées en ensembles fortifiés, les "capitaineries" dotées de miliciens réunis autour d’un capitaine, gentilhomme du pays. Entretenus par les paroisses littorales, les corps de garde servaient d’abri en attendant l’arrivée d’un hypothétique ennemi... Astreints aux maniements des armes mais somme toute assez inexpérimentés, les miliciens garde-côtes âgés de 16 à 60 ans devaient pouvoir repousser un débarquement en attendant l’arrivée de troupes régulières. A partir de 1756, le littoral breton est divisé en vingt capitaineries d’un bataillon chacune et la milice-garde côte est rationalisée.

La valorisation de cet édifice, reconstruit vraisemblablement après 1744, passerait par un déblaiement sous surveillance archéologique et une cristallisation de ses maçonneries.

Cet édifice n’est pas cadastré comme "élément bâti", mais il a fait l'objet d'un relevé topographique en 2023.

Corps de garde d’observation vraisemblablement construit à la fin du 17e siècle ou dans la première moitié du 18e siècle. Il est figuré sur la carte de la Capitainerie de Matignon en 1735 avec la mention "Corps de garde de Cesson. On voit auprès une ancienne tour". La Capitainerie de Matignon s’étendait sur les paroisses littorales de la Pointe de Saint-Jagu à l’Est (L’Arguenon) à la Pointe de Cesson à l’Ouest (Le Légué). A cette époque, le capitaine garde-côtes est Claude Charles Vaurouault du Gouyon (1695-1760), également gouverneur du château de La Roche-Goyon (Fort La Latte). Voisine, la Capitainerie de Saint-Brieuc s’étendait du Légué à l’Est au Trieux à l’Ouest. A l’Est du corps de garde de Cesson se trouvait le corps de garde d’Hillion situé Pointe des Guettes et à l’Ouest, celui de Plérin situé Pointe du Roselier.

Selon un plan de l'Intendance conservé aux Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, ce corps de garde aurait été reconstruit après 1744 sur un plan du chevalier de Lescouet alias François-Marie de Rouxel, chevalier, seigneur de l'Escouët originaire de l'évêché de Saint-Brieuc. Ce dernier, lieutenant réformé puis élevé au rang de capitaine, a passé l'examen en 1730 pour "être employé sur l'état des ingénieurs" et a été recommandé par Garengeau, directeur des fortifications de Bretagne Nord.

Le corps de garde de Cesson ne figure pas dans l’Atlas des places fortes de France de 1785 contrairement à ceux d’Hillion (vigie et poste) et de Plérin (corps de garde avec batterie de côte).

Le corps de garde de Cesson figure sur le cadastre parcellaire de 1814 : appartenant à l’État, il est lavé de couleur bleue.

En 1834, Habasque précise que le corps de garde est "voûté et couvert en dalles pour six hommes. Les douaniers l'occupent aujourd'hui. Il porte le nom de poste de Cesson et il est à 2 000 toises de distance de celui d'Hillion".

En 1847, le corps de garde ne figure pas sur le cadastre parcellaire mais, en contrebas de la Pointe de Cesson, est mentionné le "Poste de Cesson Douanes". Le corps de garde figure cependant sur l'Atlas des ports de France de 1878.

Le corps de garde a pu être réutilisé durant la Seconde Guerre mondiale comme poste d’observation voire de tir.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 17e siècle, 1ère moitié 18e siècle
    • Secondaire : 2e quart 20e siècle , (incertitude)

Édifice de plan rectangulaire orienté vers le Nord-nord-est, parallèlement au Gouët, construit en maçonnerie de moellon de granite assemblé au mortier de chaux. Porte percée dans le mur gouttereau Sud ; fenêtre vraisemblablement aménagée dans le mur gouttereau Nord avec petite niche murale ; cheminée dans le pignon Est (longs corbeaux de cheminée visibles). Par déduction, le bat-flanc ou lit de camp collectif en bois se trouvait contre le pignon Ouest. Voûte en pierre disparue.

Remploi probable d’éléments provenant du château fort ou de la Tour de Cesson (piédroit à griffe à l'angle Sud-ouest).

État ruiniforme.

Selon le modèle numérique de terrain commanditée en 2022 par la Ville de Saint-Brieuc, les talus qui l'environnent pourraient correspondre aux vestiges de l’enceinte du château fort.

  • Murs
    • granite maçonnerie
    • moellon
  • Toits
    pierre en couverture (incertitude)
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Couvrements
    • voûte en berceau, en tas de charge
  • État de conservation
    état moyen, vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, domaine appartenant à la Ville de Saint-Brieuc.
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, à signaler
  • Éléments remarquables
    corps de garde
  • Sites de protection
    abords d'un monument historique, site patrimonial remarquable

Bibliographie

  • HABASQUE, François-Marie-Guillaume. Notions historiques, géographiques, statistiques et agronomiques sur le littoral du département des Côtes-du-Nord par M. Habasque. Saint-Brieuc, Guyon, tome second, 1834, 448 p.

    p. 299
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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