• inventaire topographique, ville de Vannes
Avenues Roosevelt et de La Marne, anciennement route d'Auray puis rue d'Auray ou de la Madeleine, puis avenue Hoche (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse avenue Franklin Roosevelt , avenue de la Marne
  • Cadastre 1980 DK non numéroté ; AN non numéroté ; CV non numéroté ; DI non numéroté ; CW non numéroté ; CZ non numéroté ; domaine public
  • Dénominations
    avenue
  • Appellations
    Avenues Roosevelt et de La Marne
  • Parties constituantes non étudiées
    lotissement, hôtel, atelier, école normale, garage de réparation automobile, école primaire, villa, magasin de commerce, lotissement concerté, place, central téléphonique, maison, réservoir, école

Le percement de l'avenue Roosevelt, ancienne route puis route d'Auray, résulte de la régularisation du tracé de chemins ruraux par l' ingénieur des Ponts-et-chaussées Detaille de Keroyant dans la 2e moitié du 18e siècle : son plan de la traverse de vannes est conservé dans le fonds de l'Intendance à Rennes. Cependant, située en dehors de la ville ancienne, l'avenue Roosevelt resta vierge de toute construction jusqu'à la fin du 19e siècle, époque où intervint l'édification de l'Ecole Normale d'Instituteurs en 1882 et du réservoir d'eau potable en 1894.

L´avenue Roosevelt est constitué de maisons dont beaucoup, sans doute parmi les premières construites sur la rue, sont en retrait sur un jardin ou plutôt une petite cour, le jardin proprement dit occupant le fond de la parcelle. Cette distance créée entre l´habitation et la rue, la présence de quelques dépendances isolées (aux n°14, 16 et 20), la non mitoyenneté de certains édifices (n°25, 4, 14, 16, 20, par exemple) leur donne un statut de maison de villégiature, dans la lignée de celles construites en bordure de mer (La Trinité, Quiberon, pour ne citer que les stations morbihannaises) ou dans les banlieues parisiennes, telles (toute proportions gardées) celles du Vésinet. Les meilleurs architectes vannetais ont attaché leur nom à certaines de ces maisons : ainsi Edmond Gemain pour deux maisons jumelles de rapport aux 28 et 30 de la rue, ainsi que le n°22, Caubert de Cléry pour l´exceptionnelle maison au n°20, ou encore la maison au n°8.

Ces maisons sont également fortement marquées sur le plan architectural. On y note la présence de nombreux corps en hors-oeuvre ou en avancée, abritant éventuellement un escalier, et couvert de toitures individualisées : croupes, toit en pavillon ou encore demi-croupe sur le corps principal. Ces éléments conjoints créent une monumentalisation de l´édifice mais également de la rue.

L´avenue Roosevelt est la seule rue ou entrée de Vannes qui conserve un tel caractère monumental. Même si la construction d´un immeuble moderne dans les années 70 au sud du réservoir a partiellement rompu le caractère unitaire de la rue, ce dernier reste très homogène : il est opportun de ne pas rompre cette unité en particulier dans l´îlot absolument intact dans lequel s´insère le réservoir.

Créée au 18e siècle, la nouvelle route de Lorient et Quimper qui, au cours du 19e siècle, prend le nom de rue Hoche, puis d´Auray, est connue aujourd´hui comme avenues Roosevelt puis de la Marne. Elle se constitue probablement dès la période médiévale à partir du cimetière Saint-Michel (place de la Libération), chemin parallèle à la rue Jean Gougaud (première route d'Auray, puis route de Sainte-Anne) qu'elle rejoint au carrefour de la Madeleine. Débouché de la rue d'Auray, elle est encore considérée comme "un ancien chemin" au milieu du 18e siècle, époque à laquelle l'ingénieur Chambon de Beauvalet prévoit d'en faire la route principale vers Auray. Cette portion de la route est décrite sur le plan comme "ferrée en mauvais pavé ruiné". Adjugés en 1779, les travaux sont effectués en 1788 du jardin de la Nicolière à la Madeleine, soit 216 toises pour la somme de 7335 livres. En 1850, l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées décide de porter la largeur de la rue à 16 mètres en y incluant des trottoirs plantés d'arbres de 4 mètres. Cette décision est de peu de conséquences sur les propriétés riveraines, non construites, et qui ne sont pas indemnisées de leur préjudice. Cependant, le propriétaire du terrain à l'angle de la rue et du Champ de Foire, M. Thubé, proteste contre ce tracé, prétextant les plantations effectuées sur son terrain ainsi que sa clôture (sans doute en prévision d'une construction). Il obtient gain de cause, de même que son vosin M. caradec qui avait également édifié un mur de clôture suivant l'alignement précédent, ce qui explique l'étroitesse actuelle du départ de l'avenue Roosevelt. A l'exception du carrefour de la Madeleine, qui, outre la chapelle, (reconstruite en 1302, mais sans toiture en 1682 puis diminuée de 25 pieds en 1717), comporte une auberge dont l'alignement prévoit de supprimer l'écurie et le fournil, il n'y a aucune habitation le long de la route jusqu'à la fin du 19e siècle. Le plan Bassac de 1869 montre seulement une maison à l'angle de la rue Texier-Lahoulle (ancien chemin de Plescop). C'est la construction de l'Ecole Normale en 1887 sur les plans de l'architecte Maigné, puis la construction du réservoir d'eau au n° 18 qui vont impulser la construction privée sur la rue, devenue rue Hoche depuis la Révolution. Sur le plan de 1897 établi par Léchard, les deux parcelles qui entourent le réservoir sont encore vides, mais la maison à l'angle ouest de la rue Texier-Lahoulle est déjà construite. Quelques maisons sont également construites côté sud. Les perturbations qui ont affectées la construction de la voie dans la 2e moitié du 20e siècle sont encore peu nombreuses et consistent essentiellement dans la construction d'un immeuble face au réservoir. La dénomination d'avenue de la Marne donnée à la deuxième partie de la rue intervient en décembre 1918, la première partie voyant son nom modifié en avenue Roosevelt au lendemain de la seconde Guerre mondiale.

Rue rectiligne occupée par des maisons souvent en retrait sur la rue, enduites, dotées d'un étage carré, d'élévations à travées, bien que rarement ordonnancées.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Comme dans toute évolution urbaine, les routes sont un élément déterminant dans la formation des nouveaux quartiers. La nouvelle route de Lorient et Quimper, plus récente que celles de Sainte-Anne ou Plescop puisque créé au 18e siècle, structure ou stimule la formation du nouveau quartier ouest qui se dessine à la fin du 19e siècle.

Documents d'archives

  • A. D. Morbihan. S 246. Alignements Vannes. RN 165. 1881-1900. 4 janvier 1894. Demande de M. Bourel lieutenant d´artillerie de construire dans sa propriété une maison à l´alignement.

    Archives départementales du Morbihan : S 246

Bibliographie

  • LAINE Claire, TOSCER Catherine. Vannes quartiers ouest. Edition ville de Vannes ; Animation du patrimoine. 2008.

    p. 9
  • LEGUAY, sous la direction de Jean-Pierre. Histoire de Vannes et de sa région. Toulouse : éditions Privat. Pays et villes de France, 1988. 320p. ; 23,5 cm.

    p. 113

Documents figurés

  • A. D. Ille et Vilaine. Série C. C 704/24/ Fonds de l'Intendance. Plan de la banlieue de la route de Vannes à Auray...Dessin : plan géométral par Chambon de Beauvalet (ingénieur des Ponts-et-Chaussées), milieu 18e siècle. Ech. 1 : 1720, papier, plume, encre, aquarelle, 222 Lx33 l.

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : C 704/24
  • A. D, Morbihan. 1 Fi 97. Plan de la banlieue de la route de Vannes à Auray...Dessin : plan géométral par Chambon de Beauvalet (ingénieur des Ponts-et-Chaussées), milieu 18e siècle. Ech. 1 : 1720, papier, plume, encre, aquarelle, 222 Lx33 l. (doublon de AD Ille et Vilaine, C 704/24/ Fonds de l'Intendance).

    Archives départementales du Morbihan : 1 Fi 97

Annexes

  • Plan de la banlieue de Vannes à Auray, milieu 18e siècle
  • Lettre, 1775
  • Alignements de la RN 165, 1820-1880
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
Articulation des dossiers
Contient
Fait partie de