Le réduit B ferme la gorge du bastion 20. C'est un bâtiment voûté à un niveau plus une terrasse munie d'un parapet en terre, dont les deux ailes sont disposées selon un angle ouvert de part et d'autre d'un passage central.
Chaque aile est constituée d'une grande travée voûtée en berceau plein-cintre faisant toute la largeur du bâtiment et d'une petite pièce logée contre la façade frontale. De chaque côté, un escalier en spirale partant de la galerie centrale permet d'accéder à la terrasse. Les deux escaliers débouchent côte à côte sur la terrasse. Les travées principales communiquent par des portes avec la galerie centrale et les petites pièces frontales. La travée de droite est divisée en trois espaces, dont un magasin à poudre organisé selon les normes spécifiques de ces locaux. Les petites pièces frontales sont prévues pour être divisées horizontalement par un plancher.
Le passage central est le seul accès au bastion 20 depuis l'intérieur de la place. Il est fermé à ses deux extrémités par une porte. La porte de la façade de gorge était précédée d'un pont-levis à flèches. Des encoches pratiquées dans les maçonneries de part et d'autre de la porte frontale permettent de la barricader au moyen de madriers.
L'élévation côté ville aligne deux groupes de deux fenêtres de part et d'autre de la porte. Les maçonneries de la partie centrale sont entièrement en granit, les murs d'aile sont en moellons de schiste avec chaînages en granit. Le décor est constitué d'une corniche à denticules et d'un cartouche dans lequel l’inscription "Réduit B" est gravée dans une dalle de calcaire.
L'élévation côté campagne est plus sobre. Hormis deux fenêtres de la travée de gauche, les seules ouvertures sont des créneaux de tir et des évents d'aération. Les deux fenêtres, visibles sur les plans de 1810, ont été un temps bouchées et remplacées par des créneaux de tir. Elles ont été ouvertes depuis les années 1970.
La destination actuelle de l'édifice a entraîné la réalisation de quelques aménagements modernes (électricité, toilettes). Néanmoins, le magasin à poudre est resté dans son état ancien, avec son plancher et ses enduits muraux peints.
Historien, président de l'Association "1846, La fortification du 19e siècle : connaître et partager".