Dossier d’œuvre architecture IA22132857 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume (Contributeur)
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • inventaire topographique, Lannion-Trégor Communauté
Maison à pan de bois, 12 rue Colvestre (Tréguier)
Œuvre étudiée
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Schéma de cohérence territoriale du Trégor - Tréguier
  • Commune Tréguier
  • Adresse 12 rue Colvestre
  • Cadastre A 239
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    pavillon de jardin, dépendance

La maison sise au 12 de la rue Colvestre a vraisemblablement été construite dans le dernier quart du 15e siècle ou au début du 16e siècle (1470-1480 ou 1520). Pan de bois, fenêtres et distribution intérieure sont inspirés par les maisons à pan de bois de Guingamp. Une cheminée armoriée présente un décor Renaissance datable du début du 17e siècle (vers 1610, par comparaison avec la maison d'armateur ou de négociant située au 7 Place du Général de Gaulle ou encore, comparable à l'une des cheminées de la demeure située au 18 rue Saint-André).

Selon les états de section du cadastre, la maison (actuellement 12 rue Colvestre) appartient en 1835 à Joseph Offret de Tréguier. Les parcelles sont désignées comme "maison, bâtiment et cour" (n° 239). L’ensemble bâti correspondant à la parcelle n° 240 appartient à "Le Goaster, la veuve" habitant à Tréguier ("maison, bâtiment et cour"). Cette dernière dispose également d’un jardin correspondant à la parcelle n° 243.

Son état de conservation et son authenticité - en dépit de la perte du remplissage en torchis originel - constituent un témoin précieux pour l'histoire de la maison urbaine dans le Trégor, à la fin du Moyen-Age. Certaines pièces de bois ont cependant été remplacées par greffe lors de la restauration du 20e siècle (en 1966, la façade était enduite). Façade et toiture sont inscrites au titre des Monuments historiques par arrêté du 10 mars 1964.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 15e siècle, 1er quart 16e siècle
    • Secondaire : 4e quart 16e siècle, 1er quart 17e siècle
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle

Maison à deux pièces par niveau et deux étages sur rez-de-chaussée. Sa façade en pan de bois (en essence de chêne) en encorbellement repose au rez-de-chaussée sur quatre poteaux en bois (le poteau vertical de droite repose sur un corbeau de pierre). Comme à Guingamp, les murs coupe-feu en pierre ne suivent pas l'encorbellement de l'étage. Les premier et deuxième étages sont dotés d’une sablière unie et entre les poutres, de trois entretoises moulurée en sifflet (deux tores, c’est-à-dire des boudins, avec au milieu un redan). En allège, les croix de saint André sont authentiques.

A l’intérieur, la maison s’organise ainsi :

- au rez-de-chaussée : salle basse manoriale sur rue (au sud), office sur cour (au nord). Si une porte disposée en position centrale dans le mur de refend central permet la communication entre les deux espaces du rez-de-chaussée, une seconde porte située le long du mur gouttereau est permet une communication directe vers la cour via un couloir traversant l’office.

L’escalier en vis latéral desservant les étages est accessible à la fois depuis la salle basse et l’office.

La salle basse est dotée d’une cheminée avec petite niche à volet (mur gouttereau ouest), d’un grand vaisselier mural en arc plein cintre à chanfrein large doté de deux tablettes avec évier (mur gouttereau est) et d’un passe-plat donnant sur l’office (mur de refend). L’office dispose d’une cheminée (pignon nord) et de latrines.

- au premier étage : salle haute sur rue avec cheminée (mur gouttereau est), chambre noble sur cour avec cheminée (mur gouttereau est) et latrines. Ces pièces sont desservies par l’escalier en vis via deux portes séparées. Côté rue, la cheminée présente des piédroits à pilastres en gaine fuselé (profil plus étroit de la base au sommet), des corbelets striés verticalement typiques de la Renaissance et un manteau monolithe droit et lisse sous corniche. Les armoiries d'alliance démontrent la noblesse du logis (au moins à la fin du 16e siècle) : on peut identifier, à dextre (droite) : neuf coquilles ; à senestre une merlette ou une canette et trois molettes d'éperon (ou trois étoiles ?).

- au deuxième étage : deux chambres hautes desservies par l’escalier en vis. La chambre sur rue permet l’accès à la chambre sur cour dotée de latrines. Les cheminées ont été aménagées sur le mur gouttereau est.

Son plan montre la volonté de disposer d’une importante surface habitable et la notabilité du commanditaire.

  • Murs
    • bois pan de bois
    • granite moellon
    • schiste moellon
    • grès moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans noue
    • pignon couvert
  • État de conservation
    bon état, restauré, remanié
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Protections
    inscrit MH, 1964/03/10
  • Référence MH

Bibliographie

  • LELOUP, Daniel. La maison urbaine en Trégor aux 15e et 16e siècles. Rennes, Presses universitaires de Rennes, collection "Art et Société", 1996, 226 p.

Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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