Ce bunker en béton armé a été élevé par l’Allemagne nazie en 1943-1944, grâce à l’Organisation Todt. En cas de débarquement allié, son canon aurait permis de défendre l’Anse d’Yffignac en complément des pièces d’artillerie sous casemate situées Pointe du Grouin à Hillion. Le tir était vraisemblablement réglé par un observatoire d’artillerie distant, relié par téléphone et/ou radio. Situé à proximité immédiate, un parapet en maçonnerie et béton (en partie basculé), porte les millésimes de construction "21.3.1943", "22.3.1943", et peut-être, les initiales entrelacées "GR" pour Grenadier-Regiment (régiment de granadier).
Il s’agit d’une casemate (Schartenstand) pour un canon de défense d'atterrissage (Landungs Abwehr Geschütz, LAG), ici d’un calibre de 5 cm. Elle est construite en force de construction VF, verstärkt feldmässigen Ausbaues in Beton qui désigne des constructions renforcées de campagne en béton, c’est-à-dire un bunker semi-permanent contrairement aux bunkers 502, 612 et 680 qui, avec 2 m et plus d’épaisseur de béton armé, sont dits permanents (Ständiger Ausbau in Stahlbeton).
La casemate est partiellement enterrée dans le sol : son intérêt réside dans son intégration au mur de clôture du Domaine de la Tour de Cesson et à la qualité de son embrasure à redan arrondi. Sa valorisation passerait par la réouverture de son accès d’origine, le déblaiement de la chambre de tir et le dégagement de la végétation dans l’axe de tir de l’embrasure. Sa dalle de couverture offre un panorama sur l’Anse d’Yffignac.
Cet édifice n’est pas cadastré comme "élément bâti", mais il a fait l'objet d'un relevé topographique en 2023.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.