Dossier d’œuvre architecture IA29133699 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Les ports de Bretagne
Le port de Concarneau (Concarneau)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Panoramic Bretagne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Concarneau
  • Commune Concarneau
  • Dénominations
    port

Contexte réglementaire du transfert de propriété du port de Concarneau :

Suite aux lois n°83-8 du 7 janvier 1983 relative à la répartition des compétences entre les Communes, Départements, les Régions et l'Etat et n°2004-809 du 13 août 2004, le Département du Finistère s'est vu transférer plusieurs ports, dont celui de Concarneau.

Dans le cadre de l'application de la loi NOTRe (promulguée le 8/08/2015), un accord de coopération portuaire a été conclu en 2016 entre le Département du Finistère et la Région Bretagne pour le port de Concarneau dont la propriété est transférée à la Région. Un syndicat mixte est créé le 1er janvier 2018, pour la gestion des ports de pêche-plaisance de Cornouaille qui regroupe la Région Bretagne, le Conseil départemental du Finistère et les EPCI (compétence économique et réflexion ville-port).

Il en résulte que la Région transfère au syndicat mixte ports pêche-plaisance de Cornouaille (SMPPC) la compétence en aménagement, entretien et gestion pour le périmètre du port de Concarneau concerné par les activités de pêche et de plaisance.

Concernant la réparation navale, qui reste sous autorité portuaire de la Région, le transfert a permis à Concarneau de rejoindre le réseau régional des ports de construction et réparation navale de Brest, Saint-Malo et Lorient.

SMPPC et Région Bretagne possèdent l'autorité portuaire et sont autorités concédantes. Plusieurs concessionnaires sont présents sur le port de Concarneau : La concession plaisance est attribuée à la ville de Concarneau (régie), la pêche est attribuée à la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCIMBO) et la concession réparation navale à CARENCO (CCIMBO+SEMCAR).

Un secteur portuaire valorisé :

Secteur de patrimoine remarquable (SPR) et label Ville d'Art et d'Histoire permettent une mise en valeur patrimoniale des différents éléments bâtis qui composent les patrimoines culturels du port de Concarneau. Criée, quais, front bâti, chapelle, ancien abris du marin participent à l'identité et à la mémoire d'un paysage certes maritime et portuaire mais aussi urbain.

La présente étude d'Inventaire met en avant la variété des patrimoines qui composent un secteur portuaire ainsi que les interconnexions étudiées selon une approche diachronique et synchronique.

1. De la place forte à la pêche :

« Le port de Concarneau est d’autant plus intéressant que dans la partie de l’est, il y a toujours même à basse mer 20 à 25 pieds d’eau à la portée de pistolet des murs de la ville, le reste assèche, mais l’échouage y est vaste, sure et commode. La rade est très bonne et assez étendue. La ville est fermée d’anciennes murailles […] ce serait un poste qu’on enlèverait difficilement même avec du canon, et qui avec un détachement de 30 à 40 hommes de troupes réglées est à l’abri de toute entreprise de la part des corsaires quelques nombreux qu’ils puissent être, il est d’autant plus important d’en assurer la défense que les pêches à la sardine rend le port de cette ville extrêmement fréquenté durant l’été. »[...]« On construit […] un quai qui indépendamment de l’embellissement sera d’une grande utilité ».

La description de Concarneau le 25 juillet 1755 par le duc d'Aiguillon, gouverneur de Bretagne, contient les éléments qui identifient la ville et son port aujourd'hui. Elle met en exergue les enjeux de ce port : la pêche, l'accès à marée basse, l'échouage, les remparts, les quais et l'aménagement urbain en lien avec le port.

2. Des évolutions historiques et économiques inscrites dans les patrimoines :

L'étude patrimoniale du port de Concarneau s'appuie sur une observation in situ des éléments qui participent au fonctionnement du macro-système qu'est le port. C'est à partir de l'observation de l'existant que l'étude met en avant les changements d'usages, les ruptures économiques ainsi que les modifications du paysage qui en sont les conséquences.

L'étude s'articule autour des quais construit entre le 18e siècle et le 20e siècle ; quais qui sont une réponse technique à des demandes économiques liées à la pêche puis à la réparation navale. Ils sont parfois associés à des môles dont la fonction est de protéger les zones de mouillage et de déchargement. L'étude de leurs évolutions (implantation ; matériaux de construction ; superficie) met en avant que chaque changement de modèle économique induit une réduction de l'espace maritime. Cela se lit sur le front bâti de l'avenue du Docteur Pierre Nicolas, de l'avenue de la Gare et de la rue Quai Carnot, front bâti de plus en plus éloigné du port par des secteurs aujourd'hui dédiés au parking. La rue du 19 mars 1962 serpente selon les contours de l'anse du Lin comblée (1882-1908 ; 1927-1939). De même, de l'anse du Roudouic ne reste que la toponymie pour se souvenir que la zone industrielle s'est implantée sur une anse comblée.

Par l'étude des quais, est aussi abordée la nécessité de curage et désenvasement. Une taxe est établie en 1926 sur la vente des poissons (1%) pour financer les travaux du port et le curage sans déroctage nécessaire pour accueillir les bateaux de fort tonnage (thoniers) dans l'arrière-port. L'avant-port étant réservé aux bateaux de faible tonnage (sardiniers) sur demande de la municipalité. Réalisés par les Ponts-et-chaussées, les travaux permettront une hausse du trafic : 817 thoniers en 1920, 877 en 1925. Les mêmes conséquences avaient été observées suite au désenvasement de 1919. Les taxes concernent aussi les autres marchandises qui sont débarquées ou embarquées sur le port : fumier, tourbe, bois à brûler, bois à construire, sable de construction, gravier, engrais, kaolin, houille, briques, ardoises et poteaux de mines.

La salubrité publique est aussi un enjeu. Que se soit par la municipalité de Concarneau ou le Conseil Général du Finistère, l'insalubrité est dénoncée dès 1881. « Tous les ans durant la période de la pêche d’été le port de Concarneau est infecté par suite d’habitudes locales de malpropreté excessives et par les résidus de poissons provenant des conduites d’eau insalubres des usines, tous les ans la municipalité se plaint à ce sujet » (Conseil Général du Finistère, 16/06/1881). La municipalité évoque "une odeur infecte" et qualifie le port de "notoirement insalubre" (28/06/1888). En 1906, l'escalier du quai d'Aiguillon est supprimé parce que celui-ci est transformé en dépôt d'ordures. Le sujet des ordures dans l'arrière-port revient en 1909. L'anse du Lin, progressivement comblée, devient aussi une décharge avec l'accord de la municipalité de Concarneau qui cependant n'autorise que le dépôt de matériaux propres à constituer du remblai. En 1925, la création d'une place publique et de commerce est envisagée. Dans les années 1930, il y a crainte de perdre des touristes en raison des risques sanitaires liés à l'insalubrité. En conséquence, le bassin du quai Pénéroff est comblé. La délibération du conseil municipal du 6 mars 1937 expose un souci constant de maintenir un environnement propice au tourisme dans le cadre de réflexion sur l’encombrement des quais qui présenterait « une zone d’aspect désordonnée et inesthétique ». « L’exposé du maire traduit bien les soucis de la municipalité pour la sauvegarde des intérêts des pêcheurs et de l’esthétique de la ville, élément important de son activité économique. »

3. Un espace anthropisé pour des patrimoines culturels et maritimes :

Infrastructure portuaire, aménagement urbain, liaisons ferroviaires, économie de la pêche, de la plaisance et économie touristique sont imbriqués et font du port de Concarneau un espace extrêmement anthropisé et donc culturel.

Le quartier de la Croix est emblématique de cette imbrication qui concerne de facto le patrimoine culturel. Sur un faible périmètre, sont étudiés une chapelle, une section du mur de l'Atlantique, un môle, un mur de soutènement, un phare, une ancienne criée et un ancien abri du marin et ce sur un secteur qui a vu des immeubles de logements prendre la place d'anciennes conserveries. Ces patrimoines maritimes ont été étudiés dans le cadre de l'étude des patrimoines culturels des ports dans la mesure où ils participent à la compréhension du macro-système portuaire.

L'architecture qui s'est développée en lien avec l'activité portuaire présente des points communs (façade ; niveaux ; faible modénature) observés sur les îlots B et C du quai Est, îlot L (angle rue de Penzance / rue des Senneurs) et à l'angle des rues Chalutiers-Sardiniers.

Enfin, le Marinarium et le Centre Européen de Formation maritime rejoignent cette étude d'Inventaire du port de Concarneau ; leur présence étant une conséquence de leur lien avec le port et le monde portuaire.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine

Le port de Concarneau se situe au pourtour de la ville-close (arrière-port et avant-port) et au sud de la commune au quartier de la Croix.

L'avant-port est dédié à la plaisance. L'arrière-port est dédié à la plaisance, à la pêche et à la construction et réparation navale.

L'accès à l'arrière-port se fait par un chenal, balisé, toujours en eau traversé par un bac électrique qui rejoint la ville-close aux quartiers ouest de la ville.

  • Murs
    • pierre maçonnerie
    • béton
  • Statut de la propriété
    propriété de la région, Plusieurs concessionnaires.
  • Sites de protection
    site patrimonial remarquable

Documents d'archives

  • Séries 3 O 1, 3 O 3, 3 O 4, 3 O 6 des archives municipales de Concarneau

    Archives municipales de Concarneau : 3 O
  • Concarneau 1855-1923

    Archives départementales du Finistère : 4 S 16
  • Sous série 4 S : port de Concarneau, travaux portuaires

    Archives départementales du Finistère : 4 S 178-183
  • Sous série 4 S, mer, ports, transports maritimes : 4S 291 balisage 1825-1913

    Archives départementales du Finistère : 4 S 291
  • Cahier de doléances de Concarneau 4 avril 1789

    Archives départementales du Finistère : 10 B 11/6
  • Cahier de doléances de Lanriec 3 avril 1789

    Archives départementales du Finistère : 10 B 11/10

Bibliographie

  • SIOC´HAN-MONNIER, Françoise. La construction et l´évolution des ports en Bretagne aux 19e et 20e siècles, Mém. Thèse : Hist. : Rennes, Université de Haute-Bretagne, 1998.

  • Port de Concarneau, notice de M. de Miniac, ingénieur des Ponts et Chaussées, in Ministère de travaux publics, Ports maritimes de la France, de Ouessant au Pouliguen, tome 4, Paris, 1879.

  • ROUZEAU, Marie (ss. dir.), Conserveries en Bretagne, l'Or bleu du littoral. Ed. Coop Breizh, 2007.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
  • LOZAC'H, Alain. Ports de Bretagne Atlantique, de Brest à Bourgneuf-en-Retz. Ed. Coop Breizh, Spézet, 2008.

    Région Bretagne, antenne portuaire (Brest)
  • RIBOUCHON, Thierry. Les fortifications de Concarneau. Editions du Palémon, Saint-Evarzec, 2005

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
  • Louis-Pierre Le Maître, Concarneau. Histoire d’une Ville Editions Palatines. 2003.

  • NIERES, Claude. Les villes de Bretagne au XVIIIe siècle. Rennes : P. U. R., éd., 2004.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
  • GESLIN Claude, CRHISCO, La vie industrielle en Bretagne, une mémoire à conserver, Actes de colloque, Fougères, 1999, Rennes, PUR, 2001, 274 p. ISBN 2-86847-639-2

    Archives municipales de Fougères
  • Patrick Galliou, Jean-Yves Eveillard. Voie maritime et voies terrestres dans la Bretagne romaine : une rencontre obligée. SHAB, 2012.

  • LE CAM, Jean-Luc, Concarneau in Dictionnaire d'histoire de Bretagne, Skol Vreizh,

    p. 182
  • TREVEDY, Julien. Essai sur l'histoire de Concarneau. Imp. Prud'homme, Saint-Brieuc, 1908.

    Bibliothèque nationale de France : 8-LK7-36965
  •  Excursion et voyage d'études en Bretagne : Les ports de pêche de Douarnenez et de Concarneau. Congrès national des pêches et industries maritimes (coll.), Imp. du Loiret, Orléans, 1931.

    Bibliothèque nationale de France : 8-S-18326 (7,2)
  • MOEBS, Mathilde. Le musée de la pêche de Concarneau. Editions Gisserot, 2021, Luçon.

Documents figurés

  • Ville et environs de Concarneau par Denis de la Voye, cartographe.

    Notice du catalogue :  http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb43553875m

    Identifiant :  ark:/12148/btv1b531532878

    Bibliothèque nationale de France : GE SH 18 PF 49 DIV 4 P 4/1 D
  • Ville et environs de Concarneau par le cartographe Desreaux, 1681.

    Notice du catalogue :  http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb435538628

    Identifiant :  ark:/12148/btv1b53153284x

    Bibliothèque nationale de France : GE SH 18 PF 49 DIV 4 P 2 D
  • Vue de Concarneau et des passes par le cartographe D. Laisné, 1700

    Notice du catalogue :  http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb435540133

    Identifiant :  ark:/12148/btv1b53153292

    Bibliothèque nationale de France : GE SH 18 PF 49 DIV 4 P 6 D
  • Plan de Concarneau du 17e siècle

    Notice du catalogue :  http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb40559082q

    Identifiant :  ark:/12148/btv1b69018495

    Bibliothèque nationale de France : EST VA-29 (3)
  •  Plan de la ville et port de Conquerneau et lieux circonvoisins. Faict en Mil. VI C. XXV. par J. Bachot, ingénieur & géographe ordinaire du Roy en la province de Bretagne

    Notice du catalogue :  http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb452810592

    Bibliothèque nationale de France : GE BB-246 (XI, 86-87)
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024