Né en 1834 à Merléac au lieu-dit Bizoin (Le Quillio), Eustache Ollitrault-Dureste est le fils d’Eustache-Marie Ollitrault-Dureste (1794-1878) et de Sophie Glais de Bizoin. C’est le neveu par alliance d’Alexandre Glais de Bizoin (1800-1877).
Il s’est marié avec Marie Louise Lelièvre (1842-1917) en 1864 avec qui il a trois enfants.
Eustache Ollitrault-Dureste est "propriétaire - agriculteur", c’est un homme politique classé comme "Républicain". Il a été maire de Merléac durant 49 ans de 1870 à 1919 et président du comice agricole du canton Uzel (assemblée formée par les propriétaires et les fermiers). Il est élu conseiller général du canton d’Uzel de 1895 à 1919 et il fut président du Conseil général des Côtes-du-Nord de 1903 à 1907.
En 1877, alors qu’il est âgé de 43 ans, Eustache Ollitrault-Dureste hérite de son oncle le Domaine de la Tour de Cesson. Outre la transformation de la demeure dans un style néo-gothique (deuxième état), Eustache Ollitrault-Dureste fait édifier la conciergerie (qu’il signe de ses initiales sur l’ancre de façade) et le portail monumental. Si le tunnel ferroviaire au débouché de style néo-gothique qui passe sous le domaine est daté de 1885 par millésime, on est tenté de réduire la chronologie des travaux de la conciergerie et du portail monumental aux années 1877-1885.
On peut vraisemblablement également lui attribuer la création du jardin et du parc (Le belvédère de jardin, compte tenu de son nom de "Tour Malakoff", est plutôt à attribuer à son oncle Glais-Bizouin (1800-1877), mais la présence d’un crénelage néo-gothique pose question.). Nous sommes également tentés d'attribuer le remaniement de la ferme dans le style néo-gothique, les communs et dépendances (la grange) à Eustache Ollitrault-Dureste, mais faute de sources archivistiques - il s’agit d’une analyse stylistique - l’attribution reste hypothétique.
En 1887, Eustache Ollitrault-Dureste s’oppose au classement de la Tour de Cesson par l’État et obtient gain de cause se référant à la Loi du 30 mars 1887 sur la conservation des monuments historiques et des objets d'art. Dans sa lettre au Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts, il écrit : "[...] si mon oncle Glais-Bizoin lorsqu’il s’en rendit acquéreur en 1853 et moi, lorsque j’en ai hérité, il y a quelques années, n’y avions fait de sérieuses réparations, il est probable qu’elles [les ruines de la Tour de Cesson] ne seraient plus debout, car le précédent propriétaire en vendant les pierres comme matériaux de construction, avait commencé à en faire saper les fondements. [...] Je n’ai donc pas, croyez le bien, monsieur le Ministre, l’intention de faire détruire cette vieille tour qui est le plus bel ornement de mon parc, et que je suis toujours disposé à laisser visiter, mais je ne voudrais pas être soumis aux sujétions qu’entraineraient un monument historique classé".
Après sa mort survenue le 9 février 1919 au Domaine de la Tour de Cesson (sa femme y est décédée en 1917), la propriété passe à l’un de ses fils, mais elle est finalement vendue par adjudication le 3 mai 1921 pour la somme de 151 000 francs à la famille Combes.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.