Dossier d’œuvre architecture IA35023933 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Rennes
Quartier Abattoir-Redon
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rennes ville - Rennes ville
  • Commune Rennes
  • Dénominations
    quartier
  • Parties constituantes non étudiées
    abattoir, bureau d'octroi, école, canal, boulevard, rue, lotissement

Ce secteur périurbain subit ses premières mutations au 15e siècle, au moment de la construction de l´enceinte qui protège la ville basse et de la rénovation du système défensif qui entraîne la construction d´une demi-lune protégeant l´enceinte. Le faubourg se développe au niveau du quai et de la ruelle de Chicogné, limité par les terrains des établissements hospitaliers fondés aux 16e et 17e siècles, le lazaret devenu hôpital général et l´hospice des Incurables. Dans cette zone rurale subsistent d´anciens manoirs (Gaillon et Cohignac) et quelques fermes, alors qu´au nord de la route de Redon s´étendent des prairies inondables et des levées qui permettent de rejoindre le chemin de halage longeant la rivière. Cette structure est encore visible sur les cadastres de 1812 et de 1842.

La création de l´arsenal, aménagé dans l´ancien hôpital général en 1793, puis, en 1826, le projet de construction d´un abattoir, à l´ouest de la ville, sur les terres du manoir de Gaillon, constituent des facteurs attractifs pour les spéculateurs, autour de 1830 (fig. 5). Un pôle résidentiel et industriel se crée dans le faubourg de Redon, entre l´arsenal et l´ancienne carrière de la Sablonnière, et un pôle artisanal s´implante au nord-ouest, à proximité de la rivière. La création d´un premier réseau de rues, remployant le réseau ancien, dessert ces deux pôles (annexe 1) où les constructions sont encore peu nombreuses sur le cadastre de 1842.

La construction de l´abattoir, à nouveau projetée en 1842 au moment de la canalisation de la Vilaine, incite le propriétaire des terrains voisins, M. Hay-Ferrière, à créer un vaste lotissement, dont il soumet les plans au conseil municipal, en 1847. La logique spéculative du projet devra se soumettre à l´intérêt général qui doit assurer la communication rapide et facile de l´abattoir, finalement construit en 1852, avec les places de marché de la ville et plus particulièrement le Champ de Mars et la gare, inaugurée en 1857.

Le maire Ange de Léon imaginait pouvoir prolonger la rue de l´Abattoir jusqu´au Champ de Mars, où se déroulaient les foires, associée à une seconde voie nord-sud alors placée dans l´axe de la rue Pierre-Hévin, menant à un vaste terrain de 90000 m2. Le projet partiellement réalisé (actuelles rue du Sapeur-Michel-Jouan et rue Thiers) entraînera la modification du plan du lotissement Hay-Ferrière.

La construction de la voie ferrée et du boulevard La-Tour-d´Auvergne, axe de traverse de Nantes à Saint-Malo depuis la rue de Nantes jusqu´au pont de Chaulnes, va contribuer à une première restructuration du secteur. L´avenue borde désormais l´usine à gaz, l´école d´artillerie et au sud, une nouvelle caserne construite en 1866 sur les terrains de l´ancien manoir de Guines.

La connexion de la nouvelle caserne avec l´ancienne route de Redon était assurée par trois voies figurant au nombre des travaux votés, sur le plan de 1861, l´une longeant le chemin de fer et rejoignant la rue de Redon (boulevard de Guines), un axe nord-sud reliant le faubourg de Redon à cette nouvelle voie, depuis la rue de la Sablonnière, enfin un axe est-ouest reliant cette seconde voie à la route de Redon (actuelle rue Alexandre-Duval).

L'installation de l'arsenal dans l'ancien hôpital général est à l'origine du développement d´un pôle militaire, qui s´étend jusqu´à la rue d´Inkermann avec l´acquisition de terrains (1878) de l´école d´artillerie et au-delà de la voie ferrée avec la cartoucherie.

La canalisation de la Vilaine et la construction des quais, également votée par la municipalité Ange de Léon, attirent les industriels qui peuvent y établir chantiers et fabriques. Elle entraîne deux développements, l´un au nord, le long du quai de la Prévalaye, prolongé par le boulevard de Sébastopol, construit après le comblement du canal de l´hôpital, l´autre au sud avec un second grand projet de lotissement sur les terrains de l´ancien manoir de Cohignac (lotissement Thébault).

Le projet de M. Thébault modifie le tracé projeté par Ange de Léon et voté par la municipalité. La rue de la Sablonnière sera prolongée jusqu´au boulevard de Guines qui longe la voie ferrée (rue d´Inkermann), coupée par une voie est-ouest reliant l´ancienne route de Redon au chemin de Guines (rue Alexandre-Duval), enfin la rue Surcouf sera prolongée jusqu´à cette seconde voie.

Le projet s´inscrit ici dans la même ambition spéculative que celle qui avait guidé les premiers investisseurs, prévoyant un développement des activités industrielles et des propriétés de plaisance.

La vocation résidentielle du faubourg est liée aux activités artisanales et industrielles qui attirent une bourgeoisie d´entreprise puis le développement d´un quartier ouvrier jusque dans les années vingt.

Ce quartier ouvrier reste marginalisé. Il est desservi par la chapelle du couvent de Récollets, implanté dans le quartier à la demande de l´évêque en 1877, après l´abandon du projet de construction d´une église visible sur le plan de 1855. Une école publique est construite à cet emplacement en 1875 et une école religieuse, aménagée boulevard La-Tour-d´Auvergne, est ouverte en 1881.

D´abord limitée à l´ouverture de la rue Thiers (vestige de la rue de l´Abattoir) et à la réfection de rue de la Santé (1866), la connexion avec la ville reste difficile. Elle sera améliorée par l´ouverture de la rue La-Motte-Picquet (achevée en 1886), rendue possible après le transfert de l´usine à gaz boulevard Voltaire.

Le quartier Abattoir-Redon est à l´origine une zone rurale de la commune dont les plans de la fin du 18e siècle donnent une première représentation, traversée par l´ancienne route de Caen à Redon, qui prolongeait initialement le faubourg du Champ-Dolent. Une vaste zone marécageuse s´étendait au nord de la route jusqu´à la Vilaine. La voie, reliée au port de Chicogné et à la porte Toussaints, desservait le lazaret créé à la fin du 16e siècle et l´hospice des Incurables, aménagé au 17e siècle, formant une enclave qui sépare les faubourgs de la Croix-Rocheran (actuelles rues de Chicogné et de l´Arsenal) et les domaines des manoirs de Cohignac, de Gaillon et de la Mabilais, visibles à l´ouest. Le cadastre de 1812 montre une densité plus importante du bâti le long de l´ancien chemin de Guines, au sud de l´ancien hôpital général transformé en arsenal, et des chemins joignant l´ancien faubourg de Nantes. Au nord de la route de Redon, un réseau de chemins menant à la rivière est visible, à l´ouest de l´hospice des Incurables dont il est séparé par un canal. Le cadastre de 1842 figure de nombreuses constructions nouvelles implantées en bordure des axes existants (rue de Redon, rue des Trente). Un réseau de voies nouvelles est également visible à l´est de l´emplacement prévu pour la construction d´un abattoir. Les archives communales indiquent que deux projets (en 1826 et en 1842) précèdent sa construction réalisée en 1852. Le plan de 1846 montre une implantation toujours limitée aux axes existants rectifiés et indique la présence d´une scierie, ruelle de Guines, et des terrains de l´horticulteur Lancezeur, établi rue de la Sablonnière (actuelle rue d´Inkermann). L´octroi est alors situé à l´angle de la rue de Chicogné et de la rue de l´Arsenal. Le plan d´aménagement urbain du maire Ange de Léon de 1855 (doc. 2), prévoit l´ouverture d´une voie nord-sud (actuel boulevard La-Tour-d´Auvergne) constituant la nouvelle traverse Bordeaux-Saint-Malo, et d´une voie est-ouest reliant le nouvel abattoir au Champ de Mars et à l´avenue de la Gare projetée mais également la construction d´une église, face à l´arsenal. L´ouverture des rues Malakoff et de l´Abattoir (actuelle rue Sapeur-Michel-Jouan) figure au nombre des travaux exécutés sur le plan de 1861. Le tracé en est modifié ; il s´interrompt entre la rue de la Sablonnière et l´avenue La-Tour-d´Auvergne et à l´entrée de la place du Champ-de-Mars. Sous le Second Empire, le lotissement des domaines de Gaillon et de Cohignac formera la trame viaire de ce nouveau quartier à vocation militaire (arsenal et caserne de Guines) et industrielle qui sera confortée par la canalisation de la Vilaine et l´aménagement du quai de la Prévalaye, vers 1860. A cette date, le boulevard de Sébastopol est aménagé à l´emplacement de l´ancien canal de l´hôpital. La construction du pont de l´Abattoir, en 1875, s´inscrit dans le projet de création d´un boulevard circulaire, dit boulevard de l´Ouest, reliant la route de Redon à la route de Saint-Malo, dont la rue Malakoff forme un tronçon. L´ouverture de la rue La-Motte-Picquet, destinée à améliorer la relation du quartier avec le centre de la ville, est votée en 1881. Au même moment la municipalité projette la création d´un marché (annexe 4) qui ne sera pas construit. La voie sera achevée en 1886, après le transfert de l´usine à gaz boulevard Voltaire.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle

Secteur urbain délimité au nord par la Vilaine canalisée, à l´ouest par la rue Claude-Bernard et la rue Malakoff, au sud par la voie ferrée Rennes-Redon, à l´est par le boulevard La-Tour-d´Auvergne. L´ancienne route de Redon (actuelles rue de Redon et rue Claude-Bernard) en forme l´épine dorsale sur laquelle se greffent des rues secondaires. Il communique avec le quartier du Mail par les ponts de l´Abattoir et Robert-Schuman. A l´est, une voie primaire (boulevard La-Tour-d´Auvergne) forme une entité périphérique indépendante.

Données complémentaires architecture Rennes

  • DENO
  • HYPO
  • PHYPO éléments structurants ; rue ; abattoir
  • NOTA
  • SCLE1 2e quart 19e siècle
  • IMPA
  • CBATI
  • IMBATI
  • PERP
  • PASSAGE
  • ESPAL
  • ESPAP
  • TAPA
  • BOUTIQ
  • NACC
  • AUTO
  • ACC1
  • ACC2
  • ESCAFO
  • ESCAPO
  • RDC
  • ETAGE
  • ENTRESOL
  • COMBLE
  • ATTIQUE
  • TRAV1
  • TRAV2
  • TRAVANGLE
  • MUR
  • ANGLE
  • ORIEL
  • BALCON
  • IAUT unicum
  • ICHR typicum
  • IESP unicum aire d'étude
  • ICONTX structurant
  • ITOPO site de périphérie
  • PINTE
  • POS sans objet
  • SEL étudié
  • PART
  • NATURE industriel
  • RESEAU réseau principal limitrophe;réseau secondaire
  • MORPHO trame en rue radioconcentrique
  • IMPBA autre cas
  • SURF
  • LOTS
  • VOIES
  • PRESC
  • VEGETAL
  • OBS

Documents d'archives

  • A. C. Rennes. Série O ; O63. Voirie canton sud-ouest (1802-1953) .

Bibliographie

  • CERUR. Etude de morphologie urbaine, quartiers Cleunay - Arsenal Redon - Saint-Brieuc. Rennes, 1995.

Documents figurés

  • [1840 ca]. Plan du quartier de l'arsenal, dessin, vers 1840 (A. C. Rennes ; 1 FI 26).

  • [1853]. Plan du domaine de Gaillon, dessin sur calque, 1853 (A. C. Rennes ; 3 Fi 51).

  • [1857]. Plan du quartier des abattoirs, dessin par Couëtoux, 1857 (A. C. Rennes ; 3 Fi 52).

  • [1858]. Plan des abattoirs et projet de tracé des rues, dessin par Boullet, 1858 (A. C. Rennes ; 3 Fi 53).

  • [1863]. Plan d'alignement et de nivellement de la rue de la Santé, dessin par Martenot, 1863 (A. C. Rennes ; 3 Fi 50).

  • [1900 ca.]. Vue du quartier de l´abattoir, vers 1910, in VEILLARD Jean-Yves, Rennes naguère 1850-1939. Paris : édition Payot, coll. Mémoires des villes, 1981.

    p. 74
  • [1855]. Plan de la ville de Rennes, rues proposées au sud des murs, 1855 (A. C. Rennes ; 1 Fi 75).

    Archives communales de Rennes : 1 Fi 75
  • [1880 ca.]. Reconstitution d'une vue du Mail au 17e siècle, dessin, 19e siècle (Musée de Bretagne).

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Annexe n°3
  • Annexe n°4
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2000
Articulation des dossiers
Contient