• inventaire topographique, ville de Vannes
Quartier de la gare (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Cadastre 1980 AN, AO, AP, AW non numéroté
  • Dénominations
    quartier
  • Appellations
    de la gare
  • Parties constituantes non étudiées
    hôtel, cité administrative, école primaire, hôtel de voyageurs, voie ferrée, atelier, route, avenue, lotissement concerté, chapelle, usine de produits pour l'alimentation animale, pont, rue, lotissement, maison, immeuble, gare, caserne, bureau d'octroi

Le quartier de la gare se définit spatialement au nord de la ville, et se développe successivement au sud, puis au nord de la gare.

Le tracé de la voie ferrée sur le territoire de la commune de Vannes adopté en 1857, se situe initialement, selon les recommandations émises par la commission préfectorale, à l'écart de l'agglomération (à 100 m. de toute habitation), à Saint-Symphorien, au débouché du faubourg Saint-Patern et coupe la route de Pontivy. Outre les implications économiques s'y attachant qui vont susciter la création d'une zone à vocation artisanale, ce tracé délimitait entre la ville et la voie ferrée un espace vide, qui ne demandait qu'à s'urbaniser. Un premier lien est créé entre la gare construite en 1862 et la rue du Mené, la rue Victor Hugo, qui reste encore l´axe privilégié des échanges entre la ville close et la gare. En effet, le lien ancien, l'avenue Saint-Symphorien, ne pouvait être utilisée car elle faisait passer la totalité du trafic par le faubourg Saint-Patern et les très étroites rues de la Fontaine et Saint-Nicolas.

Les premières constructions interviennent le long des axes desservant la gare. Dans un rapport daté du 4 décembre 1865, l´ingénieur des Ponts et Chaussées mentionne que « des demandes d'alignements sont journellement adressées pour établir des constructions le long de la route impériale n° 167 et du chemin d'accès à la gare de voyageurs ». Le chemin de la gare reste privé jusqu´en 1874, date à laquelle il est cédé par la compagnie à la ville qui le classe en voie urbaine en 1876. Pendant une trentaine d´années environ, le territoire est peu construit. Cependant, l´installation de plusieurs grosses entreprises sur l´avenue Saint-Symphorien, Ducroquet et Guérin pour le bois, Normand pour les vins en gros et la distillerie vont provoquer un bouleversement dans le paysage urbain. A partir de 1885, Ducroquet, associé dans cette opération à Guérin et Achille Martine, achète de nombreuses parcelles de terrain entre l´avenue Saint-Symphorien et l´ancienne route de Josselin (rue des frères Créac´h). Les achats s´échelonnent pendant une dizaine d´années. En 1888, les trois promoteurs signent avec la ville une convention d´ouverture de deux rues, créant ainsi un lotissement entre la rue Olivier de Clisson et l´ancienne route de Josselin (actuellement rue des frères Créac´h) ; un peu plus tard seront ouvertes les rues Abel Leroy, Audren de Kerdrel (après 1896, quoique prévue dès 1890). Puis après 1898, au nord du lotissement, les rues du commandant Marchand, Labordette, (qui régularise le tracé d'un ancien chemin rural) et l´impasse du commandant Marchand.

Si les premières constructions du lotissement datent du tournant du siècle, elles s´étalent jusqu´aux années 1930, en particulier sur la rive nord-ouest de la rue O. de Clisson. Les immeubles locatifs, oeuvres probables d´investisseurs, tels les n° 11 et 14 de la rue de Clisson, laissent rapidement la place à une occupation résidentielle avec la construction de maisons. Dans la rue de Clisson, probablement considérée comme plus prestigieuse, s´édifient des maisons de qualité, en alignement sur la rue, alors que dans les rues voisines s´installent des maisons plus modestes et des ateliers de petits artisans ou boutiquiers, qui n´ont pas laissé de traces.

Parallèlement, le quartier s´étend vers l´ouest : la liaison de la rue Neuve (rue Madame Lagarde) avec la rue Victor Hugo se fait par la transformation en rue en 1890 de l´ancien chemin menant à la fontaine du Bézard, afin de désenclaver le quartier des bouchers, isolé de la gare par la création de la rue Victor Hugo. Les maisons qui bordent la rue François d´Argouges au sud sont édifiées au début du siècle. L´unité architecturale de ces maisons, édifiées sur des parcelles à peu près identiques peut faire penser à un petit lotissement.

L´occupation du quartier nord de la gare sera plus tardive, à l'exception de quelques entrepôts situés au débouché de la gare de marchandises, avec sa grande halle au nord de la voie, et probablement contemporains.

La caserne de la Bourdonnaye est édifiée en 1881 ou 1883 à l´angle des rues de Strasbourg et la route Pontivy. Mais c´est surtout l´installation de l´usine de matériaux de construction La Boulonnaise qui va profondément modifier le quartier. Elle eut une existence assez brève, de 1914 à 1919. Son terrain de 6,5 hectares sera ensuite loti par les époux Lherminier. Les propriétaires de l´usine elle-même sont à l´origine du lotissement Poignant, créé en 1927 à l´est de la rue de Strasbourg, avec l'ouverture de trois rues parallèles, les rues Martine, Le Guillon et de la Gorce. Ici aussi, la construction s´échelonne sur un laps de temps assez long, des années 30 aux années 60. Sur ces terrains, de part et d'autre de la rue Achille Martine, seront édifiés deux programmes d´HBM en 1947 et en 1952 (Habitations bon marché) destinés aux sous-officiers des casernes ; ils sont aujourd'hui détruits.

Au contraire des maisons du quartier sud gare auxquelles mitoyenneté, implantation en alignement sur rue et présence fréquente d'un étage confèrent un caractère très urbain, les maisons des lotissements Poignant et Lherminier sont majoritairement isolées sur leur parcelle, parfois en retrait, souvent sans étage ce qui leur donne un caractère plus modeste.

Sur un total de 251 maisons et 32 immeubles repérés dans le quartier, 14 maisons ont été sélectionnées. Aucune n'a été choisie pour sa représentativité typologique, mais plutôt pour ses caractèristiques inhabituelles, soit en terme de qualité (31 rue Olivier de Clisson, maison de l'architecte Bardet), soit pour son exception typologique (baraques de l'impasse Wilson ou de la rue de Nomény), ou encore pour la survivance d'un caractère artisanal (7 rue Madame Lagarde, blanchisserie).

L'étude sur le quartier de la gare s'est déroulée au cours des années 2003-2004. La limite chronologique de l'étude s'est établie à 1950 pour les édifices, 1980 pour les ensembles. L'étude architecturale s'est faite à partir de la rue, à l'aide de documents tels plans et cartes anciennes, plans cadastraux actuels. Elle a donné lieu à des prises de vues extérieures. Quelquefois une prise de contact avec les propriétaires a permis l'accès et l'étude de certains édifices. Outre les ensembles (rues, lotissements) et les édifices majeurs (la gare, par exemple), chaque maison repérée a fait l'objet d'une fiche individuelle illustrée, reliée à la rue où l'édifice se trouve. Les rues et les édifices sélectionnés pour étude sont reliés au quartier, exception faite des rues de lotissement qui ne sont rattachées qu'au lotissement. L'étude des édifices sélectionnés est toujours en cours. Une publication sur ce quartier est sortie en décembre 2005. L´arrivée du chemin de fer à Vannes en 1860 voit la construction progressive d'un nouveau quartier autour de la gare avec la création de nouvelles voies de communication comme l'avenue Victor Hugo et la modification de la voirie existante. Avant l'arrivée du chemin de fer, l'espace bâti existant correspond sur les plans cadastraux de 1809 et 1844 au sud de la voie, à la rue Neuve (aujourd´hui rue Madame Lagarde) et à l'avenue Saint-Symphorien, lieu d´un ancien prieuré situé à l´emplacement des actuelles Archives municipales. Celui-ci s´inscrit dans un parcellaire d´origine gallo-romaine repéré lors des fouilles effectuées au moment de la destruction du prieuré. Au nord de la gare, l'espace est parsemé des hameaux de Saint-Guen, Kerquer, Bilaire et de la maison dite du Barh. Les premières constructions interviennent au sud de la gare à partir des années1860 le long des axes la desservant à proximité de l´octroi et sont principalement à l´initiative des « sieurs » Juteau, Descormiers et David. On observe également l´installation de plusieurs entreprises dans l´avenue Saint-Symphorien : Ducroquet pour le bois, Guérin pour les os, chiffons et matériaux de construction, Normand pour le bâtiment et la distillerie. A partir des années 1880, des opérations importantes de lotissement sont menées entre le cimetière de Boismoreau et l'avenue Saint-Symphorien. L'extension de la ville au nord de la gare est marquée par l'installation de la caserne de la Bourdonnaye en 1883 mais c´est surtout dans la première moitié du siècle dernier que l´urbanisation se développe repoussant les limites de la ville bien au-delà de la voie ferrée, la gare de marchandises incitant peu à peu les entreprises à s´établir de ce côté comme la Société la Boulonnaise des Travaux et Constructions installée sur six hectares entre la rue de Strasbourg et le chemin de Saint-Guen. Jouxtant cette zone d´activité, une zone résidentielle voit le jour avec plusieurs opérations de lotissement concertées ou non, relevant de l´initiative privée.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Dates
    • 1860, daté par source

Le quartier s´inscrit dans un quadrilatère défini par une série de voies anciennes. A l´est, la route de Josselin, actuellement rue des quatre frères Créac´h, longe le cimetière de Boismoreau, ainsi que l´hôpital, et se prolonge au-delà de la voie ferrée par la rue de Strasbourg. La rue Neuve (rue Madame Lagarde) forme la limite ouest du secteur. Au nord, la limite urbaine se confond d´abord avec la voie ferrée, officialisée par l´octroi de la route de Pontivy. Elle fut ensuite étendue jusqu´à l´ancien chemin situé au nord de Saint-Guen (aujourd´hui allée du stade) reliant les routes de Josselin et de Pontivy ; cette limite est plus tard confortée par le tracé de la voie express de Nantes à Quimper. Au sud, les limites du quartier sont plus floues ; le moulin de l´Evêque à l´est et le ruisseau de Rohan pouvaient être considéré comme une limite physique partielle. Le boulevard de la Paix créé vers 1960 définit une fracture évidente au sud en isolant le quartier de la ville ancienne. Ce quartier est passé d´une activité majoritairement artisanale à une vocation résidentielle.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

L´arrivée du chemin de fer à Vannes en 1860 a eu un impact considérable sur l´espace urbain, avec le déplacement du pôle économique, traditionnellement localisé sur le port, vers la gare. La construction du quartier reste une initiative essentiellement privée : le tracé des rues ne fut soumis à aucun plan régulateur, les seules interventions publiques consistant en l´ouverture d´une voie, l´avenue Victor Hugo, reliant la ville ancienne à la gare, et la rectification de la route de Josselin sectionnée par la voie ferrée. Malgré le nombre d´édifices construits, l´architecture de ce quartier demeure sans grande originalité : le quartier de la gare, à l´instar d´autres en France, eut toujours l´image d´un quartier sans prestige. Il émerge de cette relative banalité, outre les « grosses » demeures de quelques bourgeois entrepreneurs du quartier, (Juteau, Normand et Ducroquet), quelques maisons des années 1930, comme celle de M. Dolo rue Olivier de Clisson. Dans l´histoire de la ville, le lotissement Saint-Symphorien constitue la seconde tentative d´investissement privé après celle de Louis Corvasier dans le quartier Jeanne d´Arc à partir de 1860.

Documents d'archives

  • A. D. Morbihan. Série S. S1552.Travaux publics transports. Route nationale n° 167 alignements Vannes. 1832-1919.

    Archives départementales du Morbihan : S 1552
  • A. D. Morbihan. Série S. Routes nationales : S 719 Route nationale n° 167 alignements Vannes 1921-1935.

  • A. D. Morbihan. Série S. S1315 Travaux publics transports/Chemins de fer de Nantes à Chateaulin, affaires diverses, 1860-1866.

  • A. D. Morbihan. 5M229. Administration générale et économie / Etablissements insalubres.

    Archives départementales du Morbihan : 5M229
  • A. D. Morbihan. 5M232. Administration générale et économie / Etablissements insalubres/scieries 1899-1940.

  • A. D. Morbihan 3O2180 voirie urbaine, Vannes (1803-1939).

  • A. M. Vannes. 5I162 Casiers sanitaires.

    Archives municipales de Vannes : 5I162
  • A. M. Vannes 10221 Lotissements.

  • A. M. Vannes 1D12 Délibérations du conseil municipal.

Bibliographie

  • ANDRE, Bernard. Bourgeoisie rentière et croissance urbaine. Vannes 1860-1910. Paris X, école des Hautes Etudes en Sciences Sociales, thèse, 1980. 260 p. ; 29 cm.

    p. 39
  • DECKER, Francis. Vannes à la Belle-Epoque, souvenirs de mon enfance. Archives municipales de Vannes, 1997.

  • LAINE, Claire, TOSCER, Catherine. Le quartier de la gare, Vannes. Edition ville de Vannes ; Animation du patrimoine. 2005.

  • LEGUAY, sous la direction de Jean-Pierre. Histoire de Vannes et de sa région. Toulouse : éditions Privat. Pays et villes de France, 1988. 320p. ; 23,5 cm.

    p. 211 et p. 266
  • LE BOHEC, Régis. 1900-1940 : la naissance de l'habitat pavillonnaire à Vannes. Maîtrise d'Histoire et Patrimoine, Université de Bretagne Sud, Lorient : 2000-2001.

  • LE FEVRE Christophe. Vannes et le chemin de fer 1853-1914. Mémoire d'histoire. Université catholique de l'Ouest. 1998.

  • LE ROUX, Joëlle. Une grande famille vannetaise, les Normand. Batisseurs et distillateurs. Spézet, 2004.

  • GAREL, Jacques. Chroniques d'une enfance et d'une cité de 1955 à 1974. Février 2002.

  • RICHARD, M., LE COZE, Valentine, FORGET, Yolaine. Trains du Morbihan, un siècle d'histoire ferroviaire, 1850-1950. Catalogue d'exposition, Archives départementales du Morbihan, 1978.

Documents figurés

  • A. M. Vannes. 21 Fi. Plan cadastral 1807-1809. Tableau d'assemblage de la commune et plan par sections. Delavau (ingénieur) ; Dreuslin (géomètre). Plan aquarellé, 99,5 x 67,41 cm.

    Archives municipales de Vannes : 21 FI

Annexes

  • Lettre du préfet Poriquet, 1860
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2000
Dossiers de synthèse
Articulation des dossiers
Contient
Fait partie de